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Insécurité et Abandon : Le calvaire des habitants de Daoko et Kouzoundoro

Insécurité et Abandon : Le calvaire des habitants de Daoko et Kouzoundoro

 

Un élément du sixième bataillon des forces armées centrafricaine à Boali.
Un élément du sixième bataillon des forces armées centrafricaine à Boali. A soldier from Territorial Intervention Brigade 6 (BIT6) of the Central African Armed Forces (FACA) stands in front of a sign saying “we will fight from sunrise to sunset” in the empty streets of Boali on January 10, 2021. (Photo by FLORENT VERGNES / AFP)

 

 

Bangui, 19 décembre 2023 (CNC) – Les habitants des villages de Daoko et Kouzoundoro, nichés à 70 kilomètres de Bangui sur la route de Boali, vivent dans un état d’insécurité persistant qui met en péril leur vie quotidienne. Malgré la présence de militaires dans la localité, la situation ne cesse de se détériorer, entravant gravement leur liberté et leur sécurité.

 

L’histoire de Stevie, une quadragénaire résidant à Daoko, révèle les difficiles conditions de vie que subissent ces communautés, toutes conséquence de l’insécurité galopante. Les témoignages recueillis indiquent que s’aventurer au-delà de 30 kilomètres dans la brousse équivaut à mettre sa vie en danger. Le récent assassinat du chef de groupe de D’Aoko, Jean-Bosco Kossi, renforce ces inquiétudes légitimes.

 

Le jeune Stéphane du village, témoignant de la situation, exprime son inquiétude : “Nous nous inquiétons beaucoup après la mort de notre chef, des éleveurs qui viennent dans notre village ont des armes et nous, fils du village, ne comprenons pas vraiment ce qui se passe ». Certaines personnes pensent que ce sont des éleveurs qui sont à l’origine de cette insécurité. C’est un cri du cœur révélateur de l’angoisse qui hante ces communautés.

 

La population réclame avec véhémence le renforcement des Forces Armées Centrafricaines (FAKA) dans ces localités pour instaurer une sécurité durable. Actuellement, un nombre restreint de forces armées est déployé dans la localité, ce qui permet à l’insécurité de prospérer, avec des cas isolés signalés régulièrement. Les villageois implorent l’augmentation de l’effectif des FAKA pour rétablir un climat de sécurité.

 

Rodrigue, un autre jeune de Daoko, partage cette inquiétude : “Ici dans les villages Malingiza et Daoko, nous vivons avec la peur au ventre. Quelques jours après l’assassinat du chef, nous ne pouvons pas vaquer librement à nos activités champêtres car nous ne savons pas qui l’a tué.” L’insécurité paralyse les habitants, les confinant à la peur et à l’incertitude.

 

Michel, résidant à Kouzundoro, déplore également l’attitude des politiciens envers la population de son village. Il constate que leur utilité semble se limiter aux campagnes électorales, où les promesses abondent, mais une fois au pouvoir, les politiciens oublient ces communautés isolées. L’exemple de l’actuel député, qui n’a pas honoré ses engagements envers les habitants de Kouzundoro, en est un exemple flagrant.

 

En enquêtant sur cette situation, nous avons pu recueillir des témoignages anonymes de sources locales affirmant que les éléments des forces armées centrafricaines présents dans la région ne montrent pas un intérêt adéquat pour faire face à cette crise sécuritaire. Cette négligence ne fait qu’aggraver la situation déjà précaire.

 

Outre l’insécurité, la dégradation avancée de la route desservant ces villages ajoute un obstacle supplémentaire à la libre circulation. Cette situation rend encore plus difficile la vie des habitants, qui se sentent abandonnés par les autorités.

 

En réalité, l’insécurité croissante dans les villages de Daoko et Kouzoundoro est alarmante. Les habitants, vivant dans la peur constante, ont besoin d’un renforcement des forces de sécurité, d’un suivi des promesses électorales et de l’amélioration des infrastructures pour restaurer la paix et la dignité dans leur vie quotidienne. L’abandon de ces communautés isolées ne peut plus être toléré.

 

Par Anselme Mbata

 

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