Bangui, République centrafricaine, jeudi, 20 janv. 21 ( Corbeaunews-Centrafrique). Initialement, la fermeture des frontières avec le Cameroun avait été mise en place pour endiguer la pandémie du Covid-19. Cette mesure, qui était censée prendre fin le 17 avril dernier, est toujours en vigueur pour des questions sécuritaires. Nonobstant, la situation actuelle en RCA ne permet pas la réouverture des frontières avec le Cameroun, et cela fait plus d’un mois que l’axe Garoua-Boulaï, qui permet le ravitaillement de Bangui depuis le Cameroun est bloqué par les rebelles. Plusieurs routiers y ont d’ailleurs laissé la vie ces derniers jours. Néanmoins, depuis le 12 janvier 2021, le trafic a pu reprendre mais dans une moindre mesure, par convois et sous escorte de la MINUSCA.
Par sa position géographique et ses deux ports, le Cameroun occupe une place stratégique en matière d’approvisionnement de marchandises en direction du Tchad et de la RCA. Ces derniers, enclavés, ne disposent pas d’ouverture sur la mer. Selon des sources douanières, les flux commerciaux avec ces deux pays ont chuté de près de 80% (par rapport à 2019) depuis la fermeture des frontières. « Le Tchad et la RCA se sont alarmés auprès des autorités camerounaises des graves conséquences sur leurs économies que la fermeture des frontières provoquerait » a informé un haut fonctionnaire auprès du média d’information Jeune Afrique.
La situation sanitaire mais surtout sécuritaire actuelles, ne permettent pas de disposer d’un approvisionnement des denrées permanent et continu. Certains produits se font donc de plus en plus rares, mais la demande est toujours constante. Selon le principe économique de l’offre et la demande, cela génère « naturellement » une augmentation des prix. Sur cette hausse sont répercutés, entre autres, les coûts logistiques et de production, ainsi que l’anticipation des stocks par les commerçants qui craignent de manquer.
L’axe Garoua Boulaï, qui relie Bangui à Douala, à 725 km à l’ouest de Bangui, est la plaque tournante des flux commerciaux. Avec la crise sécuritaire en RCA, cette zone de trafic commercial est en permanence engorgée et ressemble désormais à un vaste parking où s’accumulent plus de 800 véhicules de transports de marchandises vitales pour les populations.
Suite à de nombreux échanges et négociations, notamment par les syndicats de camionneurs, une reprise de l’activité marchande pourrait être possible. Un soulagement pour les camionneurs qui étaient bloqués à la frontière depuis quelques semaines. Néanmoins, pour de nombreux chauffeurs, la peur d’attaque des rebelles subsiste. C’est pourquoi les convois seront désormais escortés par des véhicules de la MINUSCA.
Par Julien EKOMO
Journaliste contributeur du CNC
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