samedi, novembre 16, 2024
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Que faut-il faire de la Centrafrique?

 

État Major de BanguiL’accord de paix de Brazzaville entre protagonistes de la crise centrafricaine, a finalement eu raison du Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké. Il vient de rendre son tablier. Une nécessité aux yeux de Catherine Samba-Panza. Foi de la présidente centrafricaine par intérim : une telle démission permettra la mise en œuvre effective des engagements émanant du forum de Brazza.

Va-t-on vers un pouvoir bicaméral à Bangui ?

La Séléka, pour ne citer qu’elle, a de quoi jubiler ! A défaut d’obtenir la partition du pays, elle pourrait bénéficier d’un système dans lequel on pourrait avoir un Président chrétien et un Premier ministre ou vice-Président musulman et vice-versa.

En tout cas, la Séléka pourrait grandement tirer son épingle du jeu, dans cette nouvelle reconfiguration politique en perspective. Va-t-on vers un pouvoir bicaméral à Bangui ? Une seule certitude, cette démission intervient dans un climat de recrudescence de la violence en Centrafrique. De fait, un accrochage a eu lieu lundi dernier, à Batangafo, entre les soldats de l’Opération Sangaris en Centrafrique et les combattants de la Séléka. Les combats qui ont duré toute une journée, auront fait plusieurs morts du côté de la rébellion et aucun blessé du côté français. Des affrontements qui viennent prouver, une fois de plus, que le pronostic vital du bébé né par césarienne à Brazzaville reste toujours engagé.

On peut d’autant plus être sceptique que depuis la signature de l’accord de Brazzaville, la Séléka s’est montrée encore plus active sur le terrain. Il y a seulement quelques jours, son état-major dénonçait cet accord paraphé sous l’égide du président congolais, Denis Sassou Nguesso. Plus récemment, c’est l’Opération Sangaris qui a été prise pour cible. Quelle sera la prochaine action de cette rébellion?

Tous les acteurs de la crise doivent adopter des comportements qui font avancer

A dire vrai, on a le sentiment que la Séléka est toujours dans sa logique de partition du pays, comme elle l’avait du reste réclamée au début du forum de Brazzaville. Elle agit comme si elle faisait feu de tout bois pour y parvenir.

Et ce faisant, on ne peut pas se garder de penser que toutes ces actions participent d’une stratégie de la rébellion, visant à pourrir la vie à dame Catherine Samba-Panza et contraindre la communauté internationale à lui octroyer hic et nunc son indépendance à l’instar du Soudan du Sud.

Cela dit, on peut espérer que le départ de André Nzapayéké sonnera comme un nouveau départ pour la Centrafrique. Une nouvelle page de l’Histoire s’ouvre pour la Centrafrique et il appartient à tous les acteurs de la crise, d’adopter les comportements qui font avancer. Pour Catherine Samba-Panza, c’est déjà une décision douloureuse que de se séparer de son chef de l’Exécutif, pour l’intérêt supérieur du pays. Un sacrifice qui devrait pousser tous les acteurs politiques à apporter, aussi, leur part de sacrifice pour le bonheur de la Centrafrique.

La démission de André Nzapayéké, plutôt qu’un départ, devrait être perçu comme un signal fort ; une invite, pour tous, à regarder dans une seule et même direction : une nouvelle aube pour la Centrafrique.

Dabadi ZOUMBARA

pour lepays.bf

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