État centrafricain en faillite : La confession honteuse du ministre de l’agriculture Guismala Amza à la Minusca de Kaga-Bandoro
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le ministre Guismala Amza plaide, la voix presque tremblante : ‘Sans la MINUSCA, rien n’aurait été possible avec cette journée mondiale de l’alimentation’. Cette scène, comme vous l’imaginez déjà, se passe à Kaga-Bandoro, où le gouvernement centrafricain vient d’atteindre des sommets dans l’art de l’auto-humiliation. Pendant que des centaines de millions de francs CFA du trésor public centrafricain partent chaque semaine vers Wagner et les forces rwandaises, les autorités quémandent auprès de l’ONU pour construire de simples routes rurales. Un aveu d’impuissance qui questionne : où part réellement l’argent de l’État ? Bienvenue en République centrafricaine version Baba Kongoboro , où l’État mendie pendant que l’argent du peuple s’envole dans les caisses de Wagner.
L’histoire mérite d’être racontée dans ses moindres détails, tant elle symbolise l’effondrement du pays du feu Barthelemy Boganda. En effet, ce mardi 17 décembre 2024, alors que le soleil tapait fort sur Kaga-Bandoro, une scène surréaliste s’est jouée dans l’enceinte de la mairie fraîchement réhabilitée par la Minusca. Le ministre de l’agriculture Guismala Amza, censé représenter la puissance publique, s’est transformé en thuriféraire de la MINUSCA, multipliant les courbettes et les remerciements pathétique.
“Sans l’implication de la MINUSCA, cette journée mondiale de l’alimentation version 2024 n’aurait jamais eu cette ampleur”, a-t-il déclaré sans sourciller. Une confession publique qui en dit long sur l’état réel du pays. Car pendant que les ministres paradent dans des bâtiments rénovés par la Minusca, une question brûlante reste sans réponse : où sont passés les milliards de francs CFA du budget national ?
Les chiffres donnent le vertige. Chaque semaine, 400 millions partent dans les poches de Wagner. 200 millions supplémentaires sont versés aux forces rwandaises. Mais même ces ponctions massives ne suffisent pas à expliquer la disparition totale des ressources publiques. L’argent coule à flots dans les caisses de l’État, mais s’évapore mystérieusement avant d’atteindre les populations.
Le comble de l’indécence a été atteint quand le ministre Guismala Amza s’est mis à supplier la MINUSCA de construire des routes pour les agriculteurs. “J’avoue que nous avons des agriculteurs sur la route de Boteaux, vers Wandago, vers Grébaï… Ce serait une très bonne chose d’ouvrir ces tronçons-là qui sont vraiment très difficiles pour que ces pauvres cultivateurs aient accès au marché de Kaga-Bandoro”, a-t-il plaidé auprès de la Minusca ce jour.
Cette mendicité institutionnalisée prend une dimension particulièrement perverse quand on sait que ce sont les griots de ce même gouvernement qui multiplie les attaques contre la MINUSCA. Reprenant mot pour mot la propagande de Wagner, ces griots pathétiques exigent régulièrement le départ de la mission onusienne. Une ingratitude qui confine au suicide politique : qui construira les routes, les écoles, les dispensaires une fois la MINUSCA partie ?
Le maire de Kaga-Bandoro, sans doute emporté par l’élan général, a lui aussi participé à cette séance d’auto-humiliation collective : “Si la MINUSCA n’était pas là, ce bâtiment ne serait même pas debout pour que le conseil des ministres s’y tienne”. Une vérité crue qui résume l’abdication totale de l’État centrafricain.
Cette démission des autorités ne se limite pas aux infrastructures. Écoles, hôpitaux, gendarmerie – tous les services publics essentiels reposent désormais sur les épaules de la MINUSCA. L’État s’est évaporé, ne conservant que sa capacité à critiquer ceux qui le maintiennent en vie.
Le préfet lui-même a reconnu cette dépendance totale : “La MINUSCA est notre partenaire traditionnel. Quand j’ai des difficultés, je cours vers la MINUSCA. J’ai toujours trouvé des solutions pour mon problème, pour la préfecture.” Des propos qui sonnent comme l’aveu d’une faillite complète de l’administration nationale.
Cette journée de Kaga-Bandoro restera dans les mémoires comme le symbole d’un État fantôme, incapable d’assumer ses responsabilités les plus élémentaires. Les ministres paradent dans des bâtiments construits par d’autres, quémandent de l’aide internationale tout en critiquant leurs bienfaiteurs, pendant que les milliards s’évaporent sans laisser de traces.
Le président Kongoboro peut bien passer pour la première fois depuis 2016 “48 heures dans une localité comme Kaga-Bandoro” et se déclarer “hyper content” – cette satisfaction ne fait qu’ajouter à l’indécence générale. Car pendant que le pouvoir central célèbre son impuissance, les Centrafricains attendent toujours de voir la couleur de leur argent.
L’histoire jugera sévèrement cette période où l’État centrafricain, plutôt que d’assumer ses devoirs envers les citoyens, a choisi de se transformer en mendiant professionnel. Une déchéance morale et politique qui hypothèque gravement l’avenir du pays.
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