Entre nécessité fiscale et asphyxie économique : La pression insoutenable sur les petits commerces de Bangui
Où va le pays, lorsque même la lumière des entreprises nationales commence à vaciller sous le poids d’impositions écrasantes ?
Dans les rues de Bangui, la capitale centrafricaine, un vent de panique souffle parmi les propriétaires de buvettes, restaurants, et autres petits établissements commerciaux. Dernièrement, une pratique alarmante a été observée: la fermeture et le scellage de ces commerces par les services de la perception du Trésor. Selon des sources recueillies, chaque propriétaire reçoit une convocation impérieuse les sommant de se présenter dans un délai de 48 heures pour régler une taxe de 150 000 francs CFA. Cette mesure frappe sans distinction, ciblant aussi bien les établissements récemment inaugurés que ceux ouverts depuis plus longtemps.
Le cœur du problème réside non seulement dans le montant exorbitant demandé, mais aussi dans l’approche utilisée par les agents de la perception. Des témoignages concordants dépeignent une situation où les textes législatifs justifiant de telles collectes ne sont pas présentés aux commerçants, laissant place à une confusion et une frustration grandissantes. Une propriétaire de buvette, sous couvert d’anonymat, partage son désarroi :
“Ils viennent, ils scellent, et la seule chose qu’ils nous disent c’est le montant à payer. On ne sait même pas pourquoi on paie, ni sur quelle base légale”.
Cette situation soulève des questions déterminantes sur la viabilité à long terme des petites entreprises nationales. Si les propriétaires de ces établissements sont forcés de fermer leurs portes faute de pouvoir s’acquitter de ces taxes, quel sera l’impact sur l’économie centrafricaine déjà précaire ? La réponse, malheureusement, semble se dessiner dans les rues poussiéreuses de Bangui, où l’activité autrefois vibrante cède la place à un silence lourd de conséquences.
Et pendant que les générateurs des buvettes tournent à plein régime, le futur économique du pays semble lui, tourner au ralenti.
La pression fiscale: symptôme d’un mal plus profond
Face à cette pression accrue, il est impératif de comprendre les origines de ces exigences fiscales qui semblent s’étendre partout dans le pays.
La pression fiscale exercée sur les commerçants de Bangui n’est qu’un reflet d’une réalité plus sombre et complexe qui pèse sur le pays. Au cœur de cette crise se trouve l’implication du groupe Wagner, une présence qui semble dicter une partie de la politique fiscale du gouvernement. Faustin Archange Touadera, dans son effort de maintenir une emprise sur le pouvoir, se trouve dans l’obligation de financer ce groupe mercenaire, essentiel à la stabilisation de son régime mais à un coût exorbitant pour la nation.
Pour satisfaire ces exigences financières, une augmentation drastique des taxes a été observée, touchant non seulement les transactions financières, la téléphonie mobile et la connexion internet, mais étendant sa portée à presque tous les aspects de l’économie locale. Récemment, même les barrage routiers et, désormais, les buvettes et les bars sont visés. Cette escalade laisse présager un avenir où aucune sphère, pas même les dons religieux, ne pourrait échapper à cette vague de taxation.
Cette stratégie risque non seulement de paralyser l’économie centrafricaine, mais aussi de pousser les citoyens vers un seuil de désespoir économique inédit. Quelles seront les prochaines cibles de cette politique fiscale envahissante ? Et jusqu’où le pays peut-il être poussé avant que la structure même de son économie ne commence à s’effondrer sous le poids de ces exigences financières de la Russie?
Par Alain Nzilo
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