En Centrafrique, des inspecteurs d’État réduits à demander un taxi à ceux qu’ils contrôlent

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En Centrafrique, des inspecteurs d’État réduits à demander un taxi à ceux qu’ils contrôlent

 

En Centrafrique, des inspecteurs d'État réduits à demander un taxi à ceux qu'ils contrôlent
Le-premier-ministre-Felix-Moloua-la-bouche-entreouverte – L’énigme du Premier ministre Félix Moloua : une bouche toujours entrouverte qui capte l’attention des réseaux sociaux

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’anecdote paraît surréaliste mais elle est bien réelle. Les inspecteurs d’État En Centrafrique, censés traquer la corruption, doivent aujourd’hui quémander des moyens de transport auprès des services qu’ils contrôlent. Une situation impensable dévoilée lors de l’émission “Face à face de la vérité” sur Radio Centrafrique ce jeudi 16 janvier 2024.

 

“Je suis inspecteur d’État ici En Centrafrique. Mon véhicule tombe en panne devant le service que je dois contrôler. Je dois supplier le responsable de me déposer”. Le témoignage de Samuel Zoumbeti, ancien ministre devenu inspecteur d’État, en dit long sur l’état des institutions de contrôle en Centrafrique.

 

Un système paralysé En Centrafrique

 

“Comment voulez-vous exercer un contrôle sérieux dans ces conditions ?”, interroge Dieudonné Ngoumbango, coordinateur des partis centristes En Centrafrique. “Nos institutions de contrôle n’ont ni moyens, ni autorité réelle“.

 

Cette paralysie touche l’ensemble des services publics. En Centrafrique , les directeurs généraux des médias d’État n’ont même pas de voiture. Pendant ce temps, les ministres qui quittent leurs fonctions emportent tout le parc automobile”, dénonce Laurent Gomina Pampali, ancien ministre.

 

Des institutions qui se marchent dessus

 

“On crée de nouvelles structures sans donner de moyens aux anciennes”, note Gildas Benam du parti UNIR. “À quoi bon une Haute Autorité de la Bonne Gouvernance quand l’Inspection d’État ne peut même pas se déplacer ?”

 

Le constat est partagé par Dieudonné Ngoumbango : “ici En Centrafrique , L’Inspection Générale d’État, l’Inspection Générale des Finances, la Cour des Comptes… Toutes ces institutions existent mais ne peuvent pas travailler“.

 

Ici En Centrafrique , l’impunité règne

 

Cette impuissance des organes de contrôle a des conséquences directes. “Des gens circulent librement à Bangui alors que leurs malversations sont connues de tous”, peste Laurent Gomina Pampali. “Sans moyens pour enquêter et poursuivre, l’impunité devient la règle“.

 

“Il faut donner aux institutions de contrôle En Centrafrique  les moyens d’agir”, plaide Gildas Benam. “Dans d’autres pays, comme le Cameroun, ces structures ont le pouvoir de poursuivre directement les délinquants financiers.”

 

Un cercle vicieux

 

L’absence de comptabilité publique depuis 2020, également révélée lors du débat, aggrave la situation. “Comment contrôler quand il n’y a même plus de traces des dépenses ?”, s’interroge Dieudonné Ngoumbango.

 

Cette débâcle des institutions de contrôle intervient alors que le pays vient d’adopter une nouvelle Constitution. “On change les textes mais on ne donne pas aux institutions les moyens de les faire respecter”, regrette Gildas Benam.

 

“Un État qui ne peut plus contrôler ses finances n’est plus vraiment un État”, conclut Laurent Gomina Pampali. Une phrase qui résonne comme un avertissement dans un pays où la transparence des institutions semble plus que jamais compromise.

 

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