Émotion, colère et tirs intenses à Bokaranga après la mort de 4 FACA à Ngoutéré
Tirs nocturnes à Bocaranga et colère des soldats
Bangui, 13 septembre 2024 (CNC).
Des coups de feu ont retenti dans la nuit de mercredi à Bokaranga, ville située à 445 km de Bangui. Selon les informations recueillies, les tirs proviendraient de soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) en colère après la mort de quatre de leurs camarades tués à Ngoutéré.
Plus tôt dans la journée, les corps de quatre militaires tués lors d’affrontements avec des rebelles à Ngoutéré, à 45 km de Bokaranga, avaient été ramenés à Bocaranga. Parmi eux, deux soldats musulmans ont été inhumés à Bocaranga vers 18h.
“L’émotion était palpable dans toute la ville. Chrétiens et musulmans étaient unis dans la douleur“, témoigne un habitant. La colère des FACA a éclaté en fin de soirée, se traduisant par des tirs en l’air à Bocaranga.
“Les soldats ont tiré pour exprimer leur rage. La population a tenté de les calmer, en vain”, rapporte une source locale. Beaucoup d’habitants se sont barricadés chez eux par crainte des balles perdues.
Une population partagée entre compassion et inquiétude après des tirs à Bocaranga.
Cette démonstration de force inquiète une partie de la population. “En tirant ainsi, ils épuisent leurs munitions. Comment se défendront-ils si les rebelles attaquent ici à Bocaranga ?”, s’interroge un commerçant.
D’autres dénoncent “une exaction de plus” contre les civils. “On compatit à leur douleur mais ce n’est pas une raison pour terroriser la population avec des tirs à Bocaranga”, fustige un jeune.
Pourtant, la compassion domine chez beaucoup des habitants de Bocaranga. “Ces soldats ont perdu leurs frères d’armes. Leur réaction est compréhensible”, nuance un enseignant.
Une attaque meurtrière à l’aube.
L’attaque meurtrière de Ngoutéré a eu lieu mercredi vers 4h du matin. Des rebelles du mouvement 3R, membres de la coalition des patriote pour le changement (CPC) , ont pris d’assault les positions des FACA.
“Ils sont arrivés en nombre et lourdement armés. Nos soldats ont été surpris”, explique une source sécuritaire. Le bilan est lourd : 4 FACA tués, dont 2 musulmans, et plusieurs blessés.
Les corps ont été ramenés à Bokaranga. “Voir les dépouilles de nos défenseurs transportées sur des motos a été un choc”, confie un témoin.
Des funérailles révélatrices du dénuement des FACA.
Le rapatriement des corps et l’organisation des funérailles ont prouve une fois de plus le manque criant de moyens des FACA. “Il n’y avait même pas de véhicule pour transporter les corps au cimetière”, s’indigne un habitant.
C’est finalement un commerçant local qui a prêté son pick-up pour les obsèques des deux soldats musulmans. “Malgré les rackets qu’ils subissent, les commerçants restent solidaires des FACA”, note un observateur.
Cette situation contraste avec les moyens des mercenaires russes présents à Bocaranga. “Ils ont des gros véhicules mais n’ont pas bougé pour aider“, déplore un jeune.
Pour beaucoup, cet épisode révèle le manque d’équipements et de soutien logistique dont souffrent les FACA sur le terrain, malgré les discours officiels sur leur “montée en puissance”.
Des tirs à Bokaranga suite à une tragédie humaine.
Au-delà des considérations matérielles, c’est le drame humain qui marque les esprits. L’un des soldats tués avait fait venir sa famille à Bokaranga. “Sa femme et ses enfants sont désormais seuls. C’est une tragédie”, confie un voisin ému. “Je comprends la colère des soldats FACA avec des tirs à Bokaranga“, ajoute-t-il.
La communauté musulmane, dont étaient issus deux des victimes, est particulièrement affectée. “Ces jeunes sont morts pour défendre tous les Centrafricains, quelle que soit leur religion. Leur sacrifice ne doit pas être oublié”, insiste l’imam de la mosquée centrale.
Des tensions amplifiée par la précarité.
Cette flambée de violence s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes. “Les FACA sont frustrés. Leurs primes ne sont pas payées, ils manquent de tout”, explique un analyste centrafricain .
La population, elle-même en proie à de grandes difficultés économiques, peine à supporter les rackets dont elle est victime. “On comprend leur situation mais on n’en peut plus des taxations arbitraires”, témoigne un moto-taxi.
Pour autant, la solidarité reste de mise. “Ce sont nos enfants qui meurent. On doit les soutenir malgré tout”, affirme une commerçante du marché central de Bocaranga à la rédaction du CNC.
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