Elie Ouéifio : en Centrafrique, “La corruption est récompensée et l’honnêteté devient un sacrifice”

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Elie Ouéifio : en Centrafrique, “La corruption est récompensée et l’honnêteté devient un sacrifice”

 

Elie Ouéifio : en Centrafrique, “La corruption est récompensée et l’honnêteté devient un sacrifice”
ministre-elie-oueifio – RCA : « on ne tient pas éternellement un peuple dans la misère », prévient l’ancien ministre Élie Ouéifio

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Élie Ouéifio, ex-ministre, frappe fort dans son livre de janvier 2025, Quand la politique des mains tendues du Président Touadéra soulève des interrogations. Pour lui, la corruption tue la paix.

 

En effet, au pays de Barthelemy Boganda, pays de Zo Kwé Zo, la paix ressemble à un rêve qu’on poursuit sans jamais l’attraper. Quand Faustin Archange Touadéra a pris le pouvoir le 30 mars 2016, il a promis de tendre la main à tous pour panser les plaies d’un pays à bout de souffle. Une ambition qui avait de quoi séduire. Mais en janvier 2025, Élie Ouéifio, ancien ministre et voix tranchante, publie Quand la politique des mains tendues du Président Touadéra soulève des interrogations et réflexions !!!, et lâche une bombe : cette politique est un fiasco, et la corruption en est le grand coupable. , écrit-il (p. 31). Pour Elie Ouéifio, c’est ce mal qui ronge la Centrafrique et la pousse au bord du gouffre.

 

Elie Ouéifio ne tourne pas autour du pot. Dès le départ, il raconte une histoire sombre : Touadéra parle de ses mains tendues à chaque discours, une offre de paix pour les exilés, les rebelles, les politiques de tous les camps. Mais neuf ans après, le bilan est maigre “.Combien de Centrafricains en fuite sont rentrés au pays ? Combien hésitent encore ?”, demande-t-il (p. 8). Pas assez, et trop continuent de fuir. Pourquoi ? Parce que la corruption, ce “présent” qu’on glisse sous la table, a tout gangréné. Il cite le roi Salomon pour taper fort : “Un roi affermit le pays par la justice. Mais celui qui reçoit des présents le ruine” (Proverbes 28:4, p. 31). Et en RCA, dit-il, les présents ont pris le dessus.

 

Le tableau qu’il dresse est glaçant. Au lieu de bâtir la paix, les hommes autour de Touadéra se sont servis. Dans les ministères, c’est la course aux villas et aux milliards qu’on étale sur les réseaux sociaux. “Ils réalisent le rêve de leurs tours”, accuse-t-il (p. 21), pendant que le peuple reste coincé dans la misère, les routes fermées, les villages brûlés. Il pointe aussi l’Assemblée nationale, ce “pouvoir législatif sans vertu” (p. 24), qui préfère défendre ses petits intérêts plutôt que de soutenir une vision d’unité. Et quand la justice claque des peines de mort ou de perpétuité sur ceux que Touadéra voulait rallier (p. 28), Elie Ouéifio s’interroge : comment tendre la main avec un poing fermé ?

 

Mais le pire, ce sont les “sirènes”, comme il les appelle. Ces flatteurs qui murmurent des douceurs au président pour mieux le détourner. Il ressort l’avertissement de Danièle Darlan en 2021 : “N’écoutez pas le chant des sirènes” (p. 39). Ces manipulateurs, Ouéifio les voit partout, prêts à tout pour un bout de pouvoir ou une poignée de billets. “Ils ont amené le Président à oublier ce pourquoi le peuple l’a élu”, déplore-t-il (p. 40). La promesse de paix s’effrite, noyée dans un système où l’honnêteté paie moins que la magouille. “Beaucoup s’enrichissent non par leur travail, mais par la corruption et les influences”, écrit-il, reprenant Ayn Rand pour enfoncer le clou (p. 1).

 

Touadéra n’est pas le seul visé. Elie Ouéifio remonte le fil : de Boganda à Bozizé, chaque président a vu ses rêves brisés par ce même poison. “Aucun signe de mauvaise foi” chez eux, dit-il (p. 7), mais des collaborateurs cupides ont tout saboté. Aujourd’hui, la corruption n’est plus une exception, c’est la règle. Et quand elle est “récompensée”, comme il l’affirme, elle ruine tout : la confiance, la justice, la paix. Les champs deviennent des pâturages pour les pillards, les écoles ferment, et le peuple trime pendant que d’autres s’en mettent plein les poches.

 

Alors, quoi ? Ouéifio ne se contente pas de dénoncer, il tend une perche. La paix ne viendra pas des armes – “elles ne mettent jamais fin au conflit” (p. 123) – mais d’un dialogue franc, où les cinq anciens chefs d’État encore vivants (Touadéra, Bozizé, Djotodia , Samba-Panza, Nguendet) diraient la vérité sur leurs échecs (p. 128). Il faut “identifier et dénoncer les vrais auteurs des crises” (p. 42), ces corrupteurs qui prospèrent dans l’ombre. Et surtout, pardonner, comme au Rwanda, pour repartir sur des bases saines (p. 44). Sans ça, prévient-il avec Esaïe, “vous serez dévorés par le glaive” (p. 44).

 

En 2025, alors que la Centrafrique vacille, Elie Ouéifio sonne l’alerte. La corruption, ce fléau qui récompense les profiteurs et punit les justes, est en train de tout emporter. “Un pays ne se relève pas quand ses fondations pourrissent”, semble-t-il dire. Son cri est clair : si on ne change pas la donne, la ruine sera totale. Et ça, ce n’est pas une menace en l’air, c’est une réalité qui frappe déjà à la porte.

 

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