Dossier politique: Crise du leadership à l’Assemblée nationale, Laurent Gon-Baba inféodé au régime de Touadera
Bangui (République centrafricaine) – Au regard de scandales à répétition éclaboussant la maison du peuple, le haut lieu ou sanctuaire de la démocratie où la pureté et la piété devraient être érigées en principes au nom de la nation, l’Assemblée nationale traverse une réelle crise de leadership de Laurent Gon-Baba. Ce qui exaspère les députés, car « nous avons un président qui a peur de l’exécutif et ne peut prendre des décisions par ce dont il a peur pour son siège », a lâché un député.
Décidément, il ne se passe pas un jour sans que ce parlement sous le régime de Touadera ne soit éclaboussé par des scandales. Ces scandales se sont enchaînés. Que faudrait-il faire pour moraliser et assainir l’Assemblée nationale, ce haut lieu de la démocratie, ébranlé aujourd’hui par une série de confusions, de tricherie, de corruption et de dysfonctionnement qui ont terni l’image de cette deuxième institution de l’État.
Le dernier scandale en date est le truquage du vote des députés par un élu proche du MCU lors du vote de la loi des finances qui défraie la chronique. L’on s’attendait au moins à une réaction vigoureuse du PAN, mais comme d’habitude, celui-ci a encore fait preuve de son inféodation au régime actuel. Dans les couloirs du parlement, des voix s’élèvent déjà pour réclamer des mesures fortes contre cet élu pour donner l’exemple. Difficile de dire si oui ou non, cette ligne sera suivie par Moussa Laurent Gon-Baba.
Du débauchage des députés d’autres partis, à la corruption active avec la circulation des enveloppes sous le manteau pour orienter le vote des élus de la nation…, l’affaire Bozoumgate, l’affaire député Jean Michel Mandaba qui avait reconnu avoir reçu de l’argent de la part des sociétés chinoises. Bref ! La liste est non-exhaustive. Des dossiers sur lesquels, Moussa Laurent Gon-Baba a délibérément refusé de les programmer en plénière. Sur l’affaire Jean Michel Mandaba, le PAN a envoyé la délibération de l’Assemblée nationale à la session d’octobre dite session budgétaire. Le temps pourrait faire son travail et le dossier classés vu que dans l’affaire les noms de nombreuses personnalités proches du pouvoir sont cités.
Souvenons-nous du retrait du projet de la loi organique de l’Assemblée nationale par l’exécutif avec le truchement de Gon-Baba, dans des conditions douteuses. Le député Zingas avait aussi restitué 800 000 FCFA au PAN, montant remis aux députés de valider son rapport d’activités.
Ces bavures peu reluisantes pour l’honorabilité de l’Assemblée nationale suscitent une réflexion approfondie sur la moralité et le mode de sélection des candidatures aux élections législatives prochaines, ne fût-ce que pour se rassurer un tant soit peu sur la moralité des élus du peuple appelés à porter partout ses voix, surtout dans le vote de lois justes qui régissent la vie de la nation centrafricaine.
La question que nous nous posons : à qui cela profite ? C’est triste et très malheureux pour cette législature !
Scandale, honte, ridicule, ce sont des mots qu’utilisaient les députés au sortir de la concertation organisée mercredi sur cet acte rocambolesque de tricherie.
Cédric Wa-Gomba
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