Docteur Dominique Désiré ERENON, Président de la MDSP, fustige la nouvelle constitution de Touadera
Bangui, 05 septembre 2023 (CNC) – La République Centrafricaine est actuellement le théâtre d’une vive controverse politique suite à la promulgation de la nouvelle constitution du 30 juillet 2023 par le président Faustin Archange Touadera . Cette décision a été vivement contestée par l’opposition démocratique, dont le Docteur Dominique Désiré ERENON, président du parti La Marche pour la démocratie et le salut du peuple (MDSP). Lors d’une interview accordée à Radio Ndékèluka, le Docteur ERENON a partagé sa perspective sur cette situation politique complexe.
Une opposition démocratique inflexible
Selon le Docteur ERENON, l’opposition démocratique ne considère pas avoir perdu la bataille contre la nouvelle constitution. Au contraire, elle estime que le pouvoir en place a agi de manière anticonstitutionnelle en contournant le verdict de la cour constitutionnelle et en modifiant unilatéralement les règles du jeu en cours de partie. Cela inclut l’éviction inconstitutionnelle des juges constitutionnels et la convocation irrégulière d’un référendum en juillet 2023.
Une procédure viciée et une Constitution illégitime
Le Docteur ERENON insiste sur le fait que la procédure de création de la nouvelle constitution a été viciée et que les résultats ont été proclamés dans des conditions irrégulières. Par conséquent, il affirme que la nouvelle constitution ne peut pas être considérée comme légitime et que la seule constitution en vigueur est celle de mars 2016. Pour l’opposition démocratique, cette nouvelle constitution représente un “coup d’État constitutionnel” et ne peut pas être reconnue comme la loi suprême du pays.
Le développement ne dépend pas de la Constitution
Le Docteur ERENON réfute l’idée que la nouvelle constitution serait la clé du développement de la République Centrafricaine. Il soutient que le développement du pays dépend de la vision politique, de l’efficacité des gouvernants, et de l’action dans des domaines tels que l’agriculture, l’éducation, la santé, et la réforme judiciaire. Il critique le pouvoir en place pour avoir négligé ces domaines au profit de la consolidation de son pouvoir.
La position du MDSP sur les élections locales
L’opposition démocratique, y compris le MDSP, refuse de participer aux élections locales prévues dans un contexte qu’ils considèrent comme un coup d’État constitutionnel. Le Docteur ERENON estime que le système électoral actuel favorise le pouvoir en place et ne permet pas une alternance démocratique.
La situation au Gabon
L’entretien se termine par une discussion sur les récents événements au Gabon, où Ali Bongo a été renversé après sa réélection contestée pour un troisième mandat. Le Docteur ERENON souligne que bien qu’il ne soutienne généralement pas les coups d’État, la situation au Gabon était caractérisée par une absence d’alternance démocratique, ce qui a conduit l’armée à intervenir.
Notons que l’entretien avec le Docteur Dominique Désiré ERENON met en lumière l’opposition ferme de l’opposition démocratique centrafricaine à la nouvelle constitution et aux élections locales dans les conditions actuelles. Ils insistent sur la nécessité de respecter la constitution de mars 2016 et continueront à lutter pour la démocratie dans leur pays, même si les détails de leurs stratégies restent à définir. Le débat politique en République Centrafricaine reste intense, et l’issue de cette confrontation constitutionnelle reste incertaine.
Par Alain Nzilo
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