Bangui (République centrafricaine) – Alors que le régime de Bangui est plus que jamais fragilisé sur le plan politique et diplomatique, des Centrafricains de la diaspora française et de l’Europe projettent une grande manifestation le samedi 5 Novembre prochain. L’objectif est de demander la destitution sans condition de l’actuel locataire du Palais de la Renaissance et la mise en place d’une transition politique consensuelle. Analyses et enjeux.
Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 31 octobre 2022
Des centrafricains appellent à la destitution de Touadera
Face à la succession des évènements ayant conduit à l’éviction de Danielle Darlan, Présidente de la Cour constitutionnelle, une bonne partie de l’opinion centrafricaine est désormais, plus que déterminée, à obtenir le départ sans délai et sans condition du Président Touadera. Pour cet échantillon représentatif de la population centrafricaine, (car issu des différents bords politiques et idéologiques du pays), pour violation manifeste de son serment en plus d’avoir plongé le pays dans l’impasse juridique et constitutionnelle, le Président Touadera ne mérite plus de tenir le gouvernail Centrafrique.
Afin d’exprimer cette position, le groupe des frondeurs tiendra samedi 5 Novembre 2022 devant l’ambassade de la RCA à Paris, une manifestation grand public. Des centaines de Centrafricains de la diaspora, issus de toute l’Europe ont promis répondre à cet appel.
Selon Rodrigue Prudence Mayté, opposant médiatique du régime de Bangui, et un des principaux acteurs de ce sursaut républicain : ” l’incurie a déjà trop duré. Il n’est plus question de dialoguer avec un homme qui, en plus de violer allègrement la Constitution de la République centrafricaine, a plongé le pays dans un triple chaos politico-diplomatique et institutionnel “.
Depuis quelques jours, celui qu’on surnomme “Kèrèmbèssè” multiplie des appels à la mobilisation qui trouve des échos favorables tant au niveau national qu’international.
Loin d’être le seul combat des militants de la Société civile, l’exigence du départ sans délai et sans condition de l’actuel Président de la République centrafricaine est aussi portée aujourd’hui par les figures de proue de l’opposition démocratique.
Dans une déclaration du 26 Octobre 2022, Anicet Georges Dologuele, chef de file de l’opposition centrafricaine avait déjà exigé ” la démission du Président Touadera, à défaut, sa mise en accusation par la Haute Cour de justice ” car, estimant que face aux agissements de l’actuel Président, ” la démocratie est devenue impossible en République centrafricaine “.
Dans le même ordre, le Professeur Gaston Mandata NGUEREKATA, qui réside depuis plusieurs années aux États-Unis, et un des opposants au régime de Bangui, a, lui aussi, fait savoir qu’il se rendra exceptionnellement à Paris dans le but de prendre part à la manifestation géante pour exiger le départ de l’actuel Président centrafricain.
Le 5 Novembre à Paris s’annonce donc comme un Rendez-vous très décisif, qui déterminera la suite des évènements en Centrafrique.
Conseil de résistance
Dans les groupes WhatsApp des cadres du régime, la nouvelle de mise en place d’un conseil de résistance commence déjà à faire ses effets. Pour ces soutiens du régime dont nous avons lu les commentaires, mettre en place un conseil de Transition depuis Paris sonne comme une rébellion contre les institutions républicaines.
Selon l’analyste Ben Wilson NGASSAN, le conseil de résistance annoncé est une nouvelle brèche ouverte contre le régime, qui s’annonce très déterminante au regard de la fragilisation du pouvoir centrafricain sur le plan politique, juridique, institutionnel et diplomatique. Notre analyste ajoute que si la diaspora réussit à mettre en place ce conseil de résistance, la légitimité du régime sera très contestée au niveau de la scène internationale, car, soutient-il, l’ensemble des partenaires du pays se montrent déjà très préoccupés par le chaos juridico-institutionnel qui s’est installé dans le pays, et ne tarderont pas à isoler davantage le régime s’il ne s’emploie pas à aller vers un processus de co-gestion du pouvoir en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel.
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