Bangui (Republique Centrafricaine) : 27 oct. 2019 00:32
Des centaines de milliers de militants indépendantistes catalans sont descendus samedi dans le centre de Barcelone dans une nouvelle démonstration de masse après les violences qui avaient suivi la condamnation de dirigeants séparatistes pour avoir tenté de faire sécession de l’ Espagne.
Quelque 350.000 personnes, selon la police municipale, ont répondu à l’appel des deux grandes associations Assemblée nationale catalane et Omnium cultural, pour défiler dans le calme près du parlement régional.
« Nous manifestons pacifiquement »
Brandissant des drapeaux indépendantistes, ils criaient « liberté pour les prisonniers politiques » ou « dehors les forces d’occupation » lorsqu’ils apercevaient des policiers. « Nous manifestons pacifiquement, nous ne sommes pas violents contrairement à ce que disent les médias espagnols », a assuré Manuela Muñoz, 57 ans, employée dans une usine chimique.
Dans la soirée, les unités anti-émeutes a chargé des milliers de manifestants rassemblés près du quartier général de la police à l’appel des Comités de défense de la république (CRD), plus radicaux.
C’est la première grande manifestation à Barcelone depuis les troubles qui ont fait au total quelque 600 blessés en Catalogne dans les jours qui ont suivi la condamnation par la Cour suprême de neuf leaders séparatistes à des peines de jusqu’à 13 ans de prison.
Au soir même de la sentence, le 14 octobre, quelque 10.000 personnes avaient tenté de paralyser l’aéroport de Barcelone, se heurtant à la police qui les a empêchés d’entrer. Barricades en feu, jets de pavés, de billes d’acier et de cocktails Molotov contre la police qui ripostait avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ou en mousse : des scènes de combat de rue inédites se sont déroulées en Catalogne, où le mouvement séparatiste s’est pourtant toujours voulu pacifique.
Marche anti-indépendantiste ce dimanche
Dimanche, la rue sera aux anti-indépendantistes. Ils veulent « dire “ça suffit” à la violence que nous avons vécu et à la confrontation » cherchée par le gouvernement régional séparatiste, a expliqué à l’AFP le président de l’association Societat civil catalana, Fernando Sánchez Costa.
Des membres du gouvernement socialiste espagnol, dont le ministre des Affaires étrangères, le catalan Josep Borrell, prochain chef de la diplomatie européenne, se joindront à la marche. Les élus de l’opposition de droite aussi, qui réclament au gouvernement des mesures exceptionnelles contre les violences en Catalogne, à l’approche des élections législatives du 10 novembre. Le chef de l’exécutif Pedro Sánchez s’y refuse jusqu’à présent.
Avec 20Minutes