Déguerpissement des déplacés internes à PK3 de Bocaranga : Une vérité cachée
Bocaranga, 27 février 2024 (CNC).
La semaine dernière, dans une intervention sur la radio locale Mbili, le Sous-préfet Esaïe Gbanet a annoncé aux opinions publiques les véritables motifs du déguerpissement des déplacés internes de Pk3. Contrairement aux assertions sécuritaires avancées, la principale motivation qui entoure cette histoire est la vente lucrative du site aux plus offrants. Cette révélation jette une lumière crue sur les dessous opaques de la gestion foncière à Bocaranga.
Au cœur de la controverse autour du déguerpissement des Déplacés Internes à Pk3 de Bocaranga, réside une réalité à la fois sombre et complexe, éclairée par les témoignages poignants des résidents de Bocaranga. Les subites révélations du Sous-préfet Esaïe Gbanet sur la radio locale Mbili ont ravivé les craintes et les frustrations de ceux qui se trouvent au cœur de cette crise foncière.
Contrairement aux assertions sécuritaires inventées et avancées, la principale motivation semble être la vente lucrative du site aux plus offrants. À proximité immédiate du site en question, la Mairie de Bocaranga a déjà cédé plus de 10 hectares aux prêtres de l’Église catholique pour ériger des centres sociaux. De plus, un projet d’école primaire financé par le PNUD est en cours, ainsi que la construction d’un dispensaire privé est en projet. Cette transformation imminente du paysage urbain soulève des interrogations quant à ses implications sociales et économiques.
Selon les déplacés, contactés, le motif officiel de sécurité dissimule une vraie plus sombre vérité : celle de vendre le site aux plus offrants. La politique du Sous-Préfet Esaïe Gbanet, libérer le site le plus rapidement que possible de tous ses occupants de fortune avant que les réfugiés qui commencent à retourner ne viennent pas se joindre à eux pour éternité.
Les paroles du Sous-préfet résonnent avec amertume parmi ceux qui ont déjà souffert des tumultes de la guerre et des déplacements forcés. Témoignant de leurs expériences, ils dépeignent un tableau de vulnérabilité et d’incertitude, où la stabilité reste insaisissable.
“ Nous avons fui la violence et l’instabilité, seulement pour être confrontés à une nouvelle forme d’incertitude ici ”, nous a confié Aïcha, une mère de trois enfants. Et d’ajouter : “ Nos titres fonciers, nos seuls remparts contre le dénuement, sont menacés par des intérêts politiques et économiques qui nous dépassent.”
Les récits poignants des déplacés mettent en lumière les enjeux profonds qui sous-tendent ce déguerpissement. Pour eux, l’acquisition de terres à Bocaranga était synonyme de stabilité et de sécurité pour leurs familles. Maintenant, ces fondements même sont ébranlés par des manœuvres mafieuses et des intérêts financiers du sous-Préfet et du maire de Bocaranga , les laissant dans un état de précarité croissante.
Dans cette atmosphère chargée d’incertitude, les appels à la transparence et à la justice résonnent avec une urgence accrue. Les déplacés de Bocaranga appellent à une enquête indépendante sur les circonstances entourant le déguerpissement, exigeant que leur voix soit entendue et leurs droits protégés.
Alors que la ville de Bocaranga se prépare à une transformation rapide, les témoignages des déplacés soulignent l’importance cruciale de considérer les répercussions humaines de chaque décision politique et économique. Dans un pays marqué par l’instabilité et la division, la quête de justice et de dignité reste un défi constant pour ceux qui ont déjà perdu trop de temps et de terres dans les tourments de la guerre.
La situation à Pk3 illustre ainsi les défis complexes auxquels sont confrontées les communautés déplacées en République centrafricaine, mettant en lumière la nécessité d’une gouvernance inclusive et responsable pour assurer un avenir durable et pacifique pour tous.
Une affaire à suivre.
Par Fortuné Boberang
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