Groupe de Travail de la Société Civile sur la Crise
Plateforme de proposition de solutions pour la résolution pacifique des conflits et de contrôle citoyen
Déclaration du GTSC sur les propos injurieux du représentant de secrétaire général des Nations Unies en RCA
Le GTSC a suivi avec une grande consternation l’interview donnée à RFI le samedi 26 décembre par Mankeur Ndiaye, ci-devant représentant du Secrétaire Général des Nations Unies. Cette interview témoigne, d’une part, de l’incompétence de la Minusca à assurer sa mission, et d’autre part, du manque de considération de sieur Mankeur Ndiaye vis-à-vis du peuple centrafricain, victime de conflits armés.
– De l’incompétence et/ou de la complicité de la MINUSCA en Centrafrique
De nos jours, le Mandat de la Minusca lui donne droit de participer au processus électoral et d’en assurer la sécurité des personnes et des biens pendant ledit processus. C’est dans cette veine que le plan intégré de sécurisation du processus électoral a été élaboré et mis en place. Il ne fait donc aucun doute que la responsabilité de la recrudescence des violences armées incombe à la fois au Gouvernement et à la Minusca. Dire que les rebelles savent qu’ils ne peuvent pas prendre la ville de Bangui est une déclaration maladroite qui laisse penser que les villes de l’arrière-pays qui tombent les unes après les autres ne comptent pas. Pourtant la RCA est un territoire vaste de plus de 623 000 km2 avec une population d’environ 5 millions d’habitants. Monsieur le Représentant spécial, votre déclaration est un aveu de faiblesse, mieux encore, d’impuissance face à la vassalisation de la RCA dont vous êtes témoin actif.
Du manque de la considération vis-à-vis des victimes des conflits armés
Il ne ressort de cette interview aucune compassion pour les victimes lâchement abattues du fait de votre passivité, mais plutôt une arrogance qui laisse penser que les élections sont plus importantes que la vie des centrafricains. Dois-je rappeler que la Minusca n’est qu’un adjuvant et non un décideur en lieu et place des institutions centrafricaines ? De quel droit pouvez-vous décider à la place de l’Autorité Nationale des Elections et de la Cour Constitutionnelle ?
Cette attitude condescendante à l’égard de nos institutions s’explique par notre passivité et par le comportement de nos élites politiques dirigeantes qui accordent à la Minusca plus d’importance qu’il en faut. Le GTSC doit rappeler à la Minusca qu’il n’acceptera plus jamais de telles attitudes et invite par la même occasion le Gouvernement, la classe politique ainsi que toutes les forces vives de la nation à se joindre à lui pour exiger non seulement des excuses publiques du Représentant Spécial, mais aussi son départ de la République Centrafricaine pour manquement à ses obligations de réserves et insultes aux victimes des conflits armés.
Nous nous réservons le droit dans les jours à venir d’appeler à une manifestation populaire en ce sens.
Fait à Bangui, le 26 décembre 2020
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