Dans les Coulisses de la Mafia du Commandant Yarkokpa : Trafics et Règlements de Comptes sur les policiers et militaires

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Dans les Coulisses de la Mafia du Commandant Yarkokpa : Trafics et Règlements de Comptes sur les policiers et militaires

 

Dans les Coulisses de la Mafia du Commandant Yarkokpa : Trafics et Règlements de Comptes sur les policiers et militaire/
Le commandant Yarkokpa, parrain des parrains mafieux de Bangui, le grand trafiquant de drogue

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Le commandant Yarkokpa, un ancien milicien anti-Balaka devenu un criminel en uniforme, étend son empire de corruption et de violence sur toute la capitale Bangui. Trafic de drogue, rackets, coups montés : rien ne l’arrête. Avec des policiers et des militaires à sa botte, souvent des proches comme son neveu et son cousin, il écrase quiconque se met en travers de son chemin. Deux flics, Ouadole Freddy et Wassarandji Vanny, ainsi que deux soldats, Dongomalé Dieubeni alias Fort Papy et Selekoy Tanguy, en ont fait les frais, victimes de sa brutalité et de ses mensonges. Corbeau News Centrafrique expose, dans une enquête exclusive,  les agissements de ce parrain mafieux qui salit l’uniforme et bafoue la justice.

 

Ouadole Freddy : un flic dans le viseur

 

Ouadole Freddy, policier au service des renseignements généraux de la présidence, n’a jamais cherché les ennuis. Formé en Guinée équatoriale en 2019, il intègre la fonction publique au ministère des Transports en 2020, avant de rejoindre la police la même année. En 2021, une formation en analyse en RDC le propulse chef de service à Bambari, nommé par décret présidentiel. Là-bas, il découvre vite les magouilles du commandant Ali, qui délivre des récépissés à des musulmans ne parlant pas sango, un racket bien organisé. Freddy rédige une note, l’envoie à Bangui. Elle arrive jusqu’au président, mais au lieu de sanctions, Ali est averti par le DG de la police : « Fait attention, t’as un espion chez toi ». Freddy devient une cible. Menacé, frôlant la mort lors d’une embuscade, il est rappelé à Bangui et affecté au PK-26.

 

Sa mission au PK-26 : contrôler les camions sous douane. Il repère des anomalies – marchandises falsifiées, documents douteux – mais dérange un réseau de douaniers et de figures influentes. On l’accuse d’abus d’autorité et de trafic d’influence, des prétextes bidon. Le DG de la police, le général Bienvenu Zokoué, rancunier depuis Bambari, le met dans son collimateur. Mais le vrai clash arrive avec le commandant Yarkokpa.

 

Freddy découvre que le commandant Yarkokpa, un ancien chef milicien Anti-Balaka, est à la tête d’un grand réseau de mafia dans la capitale, notamment   sur l’immense  trafic de Tramadol depuis Zongo, de l’autre côté du rivière Oubangui. Une Congolaise, la cliente du commandant Yarkokpa  prépare les colis, livrés par pirogue. Yarkokpa place six hommes :  neveux et cousins, dont un policier connu au nom de dimanche, fils de sa grande sœur,  pour sécuriser le passage. Si un trafiquant tente de traverser sans leur aval, ils l’interceptent et le livrent au commandant. Freddy réunit des preuves, dont des images, et tente d’alerter ses hiérarchies. Mauvaise idée. Le commandant Yarkokpa à ses oreilles partout dans le pays. Il apprend qu’il fouine son nez dans ses affaires et le prend en chasse.

 

Un jour, Freddy reçoit un appel d’un chauffeur de la GECI : « Y’a eu un gros transfert suspect de drogue impliquant le réseau du commandant Yarkokpa  il y a deux jours ». Il appelle Dimanche, le neveu de Yarkokpa, policier lui aussi, pour le raisonner : « Arrête ça. » Le neveu nie. Freddy décide de le retrouver. Ils fixent rendez-vous prèès du commissariat du huitième.

L'ex-chef milicien des anti-balaka Gervais Simplice Yarkokpa, actuellement détaché à la garde présidentielle, auteur de plusieurs cas de braquage et de kidnapping à Bangui sur ordre des Wagner illustrant l'article sur Après quatre mois de calvaire judiciaire : Les deux Franco-Algériens, Osmani et Bensalem, quittent la RCA pour Dubaï….
L’ex-chef milicien des anti-balaka Gervais Simplice Yarkokpa, actuellement détaché à la garde présidentielle, auteur de plusieurs cas de braquage et de kidnapping à Bangui sur ordre des Wagner

 

Alors que Freddy et son ami Tanguy se rendaient sur le lieu de rendez-vous, ils aperçoivent Dimanche près de l’église évangélique des frères de la Cité des Martyrs, en train de boire un jus. Freddy arrête sa moto, fait signe à son ami policier de l’OCLAD qui l’accompagne monsieur Tanguy.  Ils arrêtent et décide d’aller lui parler. Dimanche, qui est aussi policier et collègue de Freddy et Tanguy, continue de nier son implication dans ce trafic de drogue.

 

Cinq minutes plus tard, à leur surprise, le commandant Yarkokpa arrive dans son véhicule militaire. Freddy, qui craint des représailles, décide de partir à moto. Il observe le commandant discuter avec son cousin Dimanche avant de remonter dans son véhicule.

Et ce n’est pas tout! Le commandant Yarkokpa ordonne ensuite à son adjoint de dire à son cousin Dimanche de venir immédiatement lui remettre le colis. Mais la surprise est qu’une altercation éclate entre l’adjoint du commandant Yarkokpa et Dimanche, tous deux armés, se menaçant mutuellement.

 

Le commandant Yarkokpa intervient en criant et les fait monter dans son véhicule. Alors qu’il s’apprête à partir, l’un de ses gardes du corps remarque la moto de Freddy et pense qu’elle appartient à Dimanche et fait signe au commandant Yarkokpa de s’arrêter. Immédiatement, voyant Freddy, qu’il connaît depuis l’enfance, le commandant Yarkokpa ordonne son arrestation ainsi que celle de son ami policier qui l’a accompagné.

 

Ils sont emmenés directement à la base de la garde présidentielle située à l’aéroport international de Bangui Mpoko, où le commandant Yarkokpa commence immédiatement à interroger son cousin Dimanche sur la drogue. Ce dernier affirme que le colis est resté chez lui, et le commandant envoie son adjoint et Dimanche le récupérer. Pendant ce temps, il se retourne contre Freddy et commence à le frapper violemment.

 

Le commandant Yarkokpa, qui a menotté Freddy à une barre de fer, les mains derrière le dos, commence à intensifier les coups à plusieurs reprises avec une machette. L’agression a duré jusqu’à 21 heures, Freddy étant accusé d’être trop orgueilleux, sans qu’aucune autre raison ne soit avancée. Toujours menotté, il a été laissé sur place jusqu’au matin. À l’aube, le commandant Yarkokpa l’a giflé, l’a photographié en pointant une arme sur lui, puis a contacté le président Touadera au téléphone pour lui annoncer l’arrestation en flagrant délit de deux policiers impliqués dans des braquages. Le président l’a félicité. Aussitôt, le commandant Yarkokpa saute de joie et parle à Freddy qu’il va obtenir son grade de colonel sur lui, sur son affaire.

 

Ensuite, Freddy et les deux policiers arrêtés ont été emmenés à la gendarmerie, où le commandant de la section de recherche et d’investigation a confié l’affaire à un enquêteur. Après interrogatoire, aucun élément sérieux ne justifiant leur arrestation n’a été relevé. L’affaire a alors été transmise à la direction de la police, où le directeur, connaissant personnellement les accusés, a reproché à Freddy son arrogance et l’a averti des conséquences qu’il allait subir. Peu après, Freddy a été ramené à la gendarmerie.

 

Deux jours plus tard, une décision ministérielle a été rendue publique : les policiers arrêtés ont été radiés des effectifs. Cette issue interroge sur la manière dont cette affaire, pilotée de bout en bout par le commandant mafieux Yarkokpa, a pu aboutir à une sanction aussi radicale.

 

Dongomalé Dieubeni et Selekoy Tanguy : deux soldats sacrifiés,

 

Dongomalé Dieubeni, alias Fort Papy, soldat de première classe au bataillon d’appui sous le colonel Patassé, promotion 2021, et Selekoy Tanguy, affecté à Nana-Bakassa, tombent aussi dans les griffes de Yarkokpa. Le 19 août 2023, Tanguy vient à Bangui voir Fort Papy. « Accompagne-moi au PK-45, je vais acheter un médicament traditionnel pour le pied de ma mère », demande-t-il. Fort Papy, en civil, dit oui. Tanguy garde sa tenue militaire et son arme de service sur lui.

 

Ils récupèrent le remède et repartent. Au PK-26, une barrière. Ils passent sans souci, mais une moto les rattrape vite. Un militaire dit : « Revenez, ordre de l’adjudant-chef ». Ils retournent voir l’adjudant sur la barrière du PK26, qui a reçu un appel de Yarkokpa : « Arrêtez-les ». Au même moment, le colonel Selessui, chef de ces éléments postés sur cette barrière du PK26, arrive, interroge  immédiatement les deux suspects : « Qu’est-ce qui se passe ? ». Les soldats expliquent : « nous sommes allés au PK45 juste pour aller prendre le médicament traditionnel de ma mère. Et je dis à mon collègue Fort Papy de m’accompagner  ». Le colonel Selessui, prudent, les envoie en garnison au camp de Roux en attendant l’enquête.

 

Le 20 août, Yarkokpa vient les chercher en garnison et les traîne à la SRI pour ête interrogés. Il invente une accusation  fallacieuse : « Vente d’armes ». L’enquêteur examine le dossier, trouve rien – pas de preuves, pas de témoins. L’enquêteur envoit le dossier au Procureur qui décide immédiatement leur libération le même jour, 16h32. Ils rentrent chez eux, soulagés. Mais le 27 août, à 20 heures , la radio annonce leur radiation de l’armée dans l’émission des armées sur la radio Centrafrique. Fort Papy comprend : Yarkokpa règle un compte en raison de son conflit avec son frère. D’ailleurs le commandant Yarkokpa leur avait dit clairement avant qu’il ferrai tout pour les radier de l’armée nationale. Ainsi, le commandant Yarkokpa appelle son cousin, ministre de la Défense, qui valide auprès du chef d’état-major. Innocentés par la justice, ils sont virés quand même.

 

Un criminel intouchable

 

Le commandant Yarkokpa est une honte. Au fleuve, il fait passer du Tramadol avec ses neveux et cousins. À l’aéroport international Mpoko, il tabasse Freddy pour le faire taire. À la SRI, il monte des dossiers bidon contre Fort Papy et Tanguy par vengeance. Il vole motos, téléphones, argent,  de l’or et de diamant : près de800 million de francs CFA de dommage chez des Franco-Algériens en juin 2024Il influence le DG, la gendarmerie, même le président, pour ses galons. Ouadole Freddy, Wassarandji Vanny, Dongomalé Dieubeni, Selekoy Tanguy : quatre vies brisées par un mafieux qui pourrit Bangui. Combien encore avant qu’on l’arrête ?

 

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