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Cri de désespoir des consommateurs centrafricains : le président et les ministres interpellés

Cri de désespoir des consommateurs centrafricains

 

 

Bangui, 17 mai 2023 (CNC) — Dans une déclaration poignante, l’Observatoire Centrafricain de la Consommation (OCC) lance un cri du cœur au nom de tous les consommateurs en direction du Président de la République, du Premier Ministre et des différents ministres concernés par le commerce, l’énergie, les transports, l’agriculture, l’élevage, les PTT, la santé, l’éducation nationale, et bien d’autres encore. Les consommateurs affirment vivre des moments difficiles depuis ces dernières semaines et réclament une prise de conscience urgente de la part des autorités.

 

Le problème principal qui suscite leur colère est l’envolée des prix des produits pétroliers et des transports, qui a entraîné la prolifération de trafics parallèles proposant des produits de qualité douteuse à des prix exorbitants (entre 2.000 et 3.000 francs CFA le litre). Cette situation nuit considérablement aux finances des consommateurs qui se retrouvent dans l’incapacité de se rendre au travail, à l’école, à l’hôpital, et même d’acheter des médicaments ou de se nourrir comme avant: une fois par jour.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a pourtant demandé au gouvernement de réduire les prix du carburant depuis février, mais ce dernier est resté silencieux jusqu’à présent, laissant même se multiplier les réseaux d’importation frauduleux. Les mesures d’accompagnement promises par rapport aux augmentations successives des prix du carburant et des transports se font également cruellement attendre, plongeant les consommateurs dans une détresse sans précédent.

La déclaration met également en lumière d’autres problématiques touchant de près les consommateurs centrafricains. La loi du 29 décembre 2022 a ainsi permis une augmentation de 7 % des tarifs des communications téléphoniques, ignorant ainsi les préoccupations des consommateurs. Les transports reliant les périphéries au centre-ville sont devenus excessivement coûteux, passant de 500 à 1.000 francs CFA à des tarifs allant de 2.000 à 3.000 francs CFA. La cuvette de manioc, aliment de base pour de nombreuses familles, est désormais vendue entre 4.000 et 5.000 francs CFA. Même le pain baguette, un produit sous surveillance du Ministère du Commerce, dont le prix est resté inchangé à 300 francs CFA, ne suffit plus à nourrir deux à trois personnes comme auparavant.

Les amateurs de la bière locale MOCAF doivent également se préparer à une nouvelle augmentation de prix justifiée par les contraintes légitimes des grossistes : prix du gasoil + 30 %, frais de port + 30 % et matière première (malt) + 33 %. Par ailleurs, les produits de première nécessité tels que le sel, l’huile, le savon, classés sous surveillance, connaissent également une hausse vertigineuse des prix. Malheureusement, aucun mécanisme de contrôle ou de répression n’est actuellement en vigueur.

 

Alain Nzilo

Directeur de publication

 

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