Centrafrique : “On ne change pas une Constitution pour un homme”, tonnent le Coordinateur des partis centristes

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Centrafrique : “On ne change pas une Constitution pour un homme”, tonnent les leaders centristes

 

Centrafrique : "On ne change pas une Constitution pour un homme", tonnent les leaders centristes
Remise du projet de la nouvelle constitution au Président Touadera par son directeur national de campagne Evariste Ngamana-

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 La modification de la Constitution centrafricaine adoptée en 2023 continue de faire débat. Lors de l’émission “Face à face de la vérité” sur la télévision centrafricaine ce jeudi 16 janvier, les participants ont vertement critiqué cette réforme qui permet au président Touadera de se maintenir au pouvoir indéfiniment.

 

“On change une Constitution pour améliorer les conditions de vie des citoyens, pas pour maintenir un homme au pouvoir ad vitam aeternam”, a tranché Dieudonné Ngoumbango, coordinateur des partis centristes, lors du débat télévisé.

 

Un processus contesté

 

Gildas Benam, du parti UNIR de l’ancien Premier ministre Dondra, enfonce le clou : “Le processus n’était ni consensuel ni inclusif. Le président n’a pas su fédérer les forces vives de la nation autour de cette initiative.”

 

Face à ces critiques, Samuel Zoumbeti, ancien cadre du MLPC devenu inspecteur d’État, mais également partisan du pouvoir, tente une défense du pouvoir : “Les pays de grande démocratie comme les États-Unis, l’Allemagne, la France modifient aussi leur Constitution”. Une comparaison qui fait bondir Dieudonné Ngoumbango: “Ces pays changent leurs textes pour avancer, pas pour servir un homme“.

 

Des institutions affaiblies

 

“La nouvelle Constitution a supprimé le Sénat et le Haut Conseil de la médiation”, note Laurent Gomina Pampali. “Comment dialoguer dans un pays qui n’a plus d’organe de médiation ?”

 

Dieudonné Ngoumbango pointe d’autres reculs : “Le contrôle parlementaire sur les contrats miniers a disparu. Dans un pays sans comptabilité publique depuis 2020, c’est la porte ouverte à tous les abus“.

 

Une réforme précipitée

 

“Le texte a été publié dix jours avant le vote et modifié moins d’une semaine plus tard”, rappelle Gildas Benam. “Comment peut-on demander aux citoyens de voter sur un texte qu’ils n’ont pas eu le temps de lire ?”

 

La tentative de justification de Samuel Zoumbeti : “Il y a eu des missions de sensibilisation”, Ne convainc pas “La sensibilisation ne remplace pas le débat démocratique”, rétorque Dieudonné Ngoumbango.

 

L’histoire se répète

 

“Il y a dix ans, François Bozizé avait tenté la même chose”, rappelle Gildas. “Il voulait modifier la Constitution pour un troisième mandat. On connaît la suite.”

 

“Changer les textes sans améliorer la gouvernance ne sert à rien”, conclut Dieudonné Ngoumbango. “Notre pays a besoin de réformes qui servent le peuple, pas un individu.”

 

Cette modification constitutionnelle intervient dans un contexte où les institutions de contrôle sont paralysées et où l’État fonctionne sans comptabilité publique depuis quatre ans. Un timing qui, selon les participants au débat, en dit long sur les véritables motivations de cette réforme.

 

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