Christian Aimé Ndotah lève le voile sur les réseaux camerounais derrière la nomination de Rigobert Song
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Dans une interview accordée le 15 janvier à la Radio Mars au Maroc, le journaliste centrafricain Christian Aimé Ndotah a levé le voile sur les dessous de la nomination controversée de Rigobert Song à la tête des Fauves du Bas-Oubangui. Ses révélations dévoilent un réseau d’influence camerounais au plus haut niveau de l’État centrafricain et des pratiques de gouvernance questionnables.
Un coup de théâtre instrumenté au palais présidentiel
Tout commence par une photo qui fait l’effet d’une bombe dans le microcosme du football centrafricain. On y voit Rigobert Song, l’ancien capitaine emblématique des Lions Indomptables du Cameroun, aux côtés du président Faustin Archange Touadéra au palais de la Renaissance à Bangui. Une image partagée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wazoumon, qui marque le début d’une controverse sans précédent dans l’histoire du football centrafricain.
Mais ce qui intrigue particulièrement Christian Aimé Ndotah, c’est la présence de deux autres mafieux camerounais sur cette photo : un youtubeur camerounais Steve Fah, et, plus significatif encore, Jules Njawé, le conseiller camerounais du président centrafricain Faustin-Archange Touadera. “Une opération marketing ou business”, selon le journaliste Christian Aimé Ndota, qui cache des enjeux bien plus profonds.
Le réseau camerounais au cœur du pouvoir centrafricain
Les révélations du journaliste Christian Aimé Ndota dessinent les contours d’une influence camerounaise grandissante dans les cercles du pouvoir à Bangui. “Autour du cercle présidentiel gravitent beaucoup de Camerounais”, affirme-t-il, citant notamment le cas emblématique de Jules Njawé, fils d’un journaliste camerounais, devenu non seulement conseiller du président Touadéra mais aussi propriétaire d’un club de première division centrafricaine.
Cette présence camerounaise ne se limite pas au football. Le journaliste Christian Aimé Ndota rappelle les nombreuses naturalisations de joueurs camerounais ces dernières années, des “apparitions flash” qui se sont soldées par des disparitions tout aussi rapides. Un schéma qui, selon lui, démontre une stratégie plus large d’influence.
Un ministre aux méthodes controversées
Les révélations de Christian Aimé Ndotah pointent particulièrement le rôle du ministre des Sports dans cette affaire. “Un jeune ministre qui fait à sa tête”, décrit-il, “puisqu’il a cette couverture politique du président de la République”. Le journaliste détaille notamment la gestion contestée de la réhabilitation du stade Barthélemy Boganda, où le ministre avait écarté les entreprises agréées au profit d’autres sociétés, maintenant la fédération à l’écart du processus.
Cette façon de faire n’est pas nouvelle. Déjà lors de l’élimination de la Centrafrique de la CAN, le ministre s’était distingué en réclamant publiquement la démission de l’entraîneur Raoul Savoy, court-circuitant là encore les instances fédérales.
Des intérêts financiers colossaux en toile de fond
“En RCA, il y a beaucoup d’intérêts, des histoires d’or, de diamant”, révèle le journaliste Christian Aimé Ndota, suggérant que le football sert de porte d’entrée à des enjeux économiques plus vastes. Il explique comment le “cercle des Camerounais autour du président de la République profite de cette aubaine”, chacun essayant “d’avoir gain de cause en poussant des pions”.
Cette dimension économique se reflète dans l’opacité totale qui entoure le contrat de Rigobert Song. Aucun document officiel n’a été publié, ni sur la durée de son engagement, ni sur sa rémunération. “Seul le ministre de la Jeunesse et des Sports, Rigobert Song et ceux qui l’ont introduit ici savent de quoi il en retourne”, souligne Christian Aimé Ndotah.
Une fédération mise devant le fait accompli
L’un des aspects les plus troublants de cette affaire reste la mise à l’écart complète de la Fédération centrafricaine de football. Alors qu’un processus était en cours pour confirmer le duo centrafricain de Eloge Enza Yamissi après leurs bons résultats en intérim, la fédération a découvert la nomination de Rigobert Song sur les réseaux sociaux, tout comme l’ancien sélectionneur Raoul Savoy avait appris son propre limogeage.
Cette situation est d’autant plus paradoxale que, comme l’a confirmé Savoy dans la même émission, la pratique habituelle impliquait des contrats tripartites entre la fédération, le gouvernement et le sélectionneur. L’ancien coach a d’ailleurs souligné la différence de traitement entre l’ancien ministre des Sports Aristide Briand Reboas, “quelqu’un de très agréable, très facile d’accès“, et l’actuel, “qui ne connaissait rien au foot ni au sport en général”.
Des échéances sportives importantes en perspective
Ces révélations interviennent à un moment critique pour le football centrafricain. L’équipe nationale doit affronter Madagascar et le Mali en mars prochain dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. Si Christian Aimé Ndotah reconnaît que Rigobert Song “n’est pas né de la dernière pluie” et “peut apporter quelque chose”, il déplore la méthode employée : “Ils auraient pu se rapprocher de la fédération pour essayer d’arrondir les angles et voir quels objectifs on pourrait fixer”.
Ces révélations du journaliste Christian Aimé Ndota offrent ainsi une plongée rare dans les coulisses du pouvoir à Bangui, où sport, politique et intérêts économiques s’entremêlent dans un jeu d’influence complexe. Une situation qui pose question sur la gouvernance du football centrafricain et, plus largement, sur les réseaux d’influence qui opèrent au plus haut niveau de l’État.
Par Alain Nzilo
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