Centrafrique/Bangui : Un affrontement entre groupes rivaux d’auto-défense fait 4 morts au KM5.
Bangui, le 11 décembre 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Ce lundi 11 décembre 2017, les habitants du Km5 ont passé une terrifiante et triste matinée. L’affrontement entre deux groupes d’auto-défense rivaux a occasionné des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Quatre morts et des blessés, tel est le bilan provisoire.
Quoique l’on puisse insinuer, il est bien dangereux quand les armes de guerre se retrouvent entre les mains des civils. La menace pour la paix et la vie humaine est permanente. Tout peut se renverser à tout moment. C’est ce qu’il y a lieu de déplorer au Km5 où quatre personnes ont trouvé la mort, ce lundi.
A en croire un habitant du Km5, témoin de ce regain de violences contacté par CNC, « les éléments de Djamous (chef milicien d’un groupe d’auto-défense du Km5) ont tué un élément de El Méry (un autre chef milicien). En réplique, les éléments de El Méry ont attaqué la base de Djamous et ont tué 3 éléments, brûlé un véhicule sans compter les blessés » affirme notre source.
En effet, d’aucuns croyaient qu’avec la mort de 50/50 puis de son remplaçant Big-man on n’allait plus entendre parler de clivage au Km5. Pourtant, la cellule dormante n’a pas encore dit son dernier mot. L’accrochage hier avec l’autre groupe d’autodéfense a fait quatre morts.
La concentration des armes au Km5 est un danger permanent, non seulement pour les non musulmans qui s’y rendent pour des échanges commerciaux, mais aussi pour la communauté musulmane du troisième arrondissement elle-même. La prolifération des armes au Km5, on n’en parlera jamais assez. Elle est à l’origine d’un phénomène typiquement musulman au Km5, notamment les tirs en l’air en toute circonstance.
Au Km5, toute occasion est bonne pour tirer en l’air des coups de feu. Les détonations d’armes sont devenues des marques de manifestations de joie et de colère au sein de cette communauté. Les cérémonies de mariage, de baptême de bébé et autres évènements heureux donnent lieu à des tirs nourris qui paniquent, terrorisent et donnent une image sinistre de la localité. Youssouf Djibril, conseiller économique du troisième arrondissement s’est vu obligé de monter au créneau pour mettre en garde les mordus de cette pratique.
A la dernière nouvelle, les autorités religieuses du Km5 sont à pied d’œuvre pour faire chuter la tension. Mais pour combien de temps ?