Centrafrique : Wagner mobilise les ex-rebelles du MPC et de l’UPC pour traquer Florent Kema, chef d’État-major de la CMSPR

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Wagner mobilise les ex-rebelles du MPC et de l’UPC pour traquer Florent Kema, chef d’État-major de la CMSPR

 

Centrafrique : Wagner mobilise les ex-rebelles du MPC et de l’UPC pour traquer Florent Kema, chef d’État-major de la CMSPR
Les éléments de la CMSPR du chef rebelle Florent Kema

 

Rédigé le 29 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Les mercenaires russes du groupe Wagner sont en train d’organiser une vaste opération dans l’Ouham pour capturer le chef du CIEM-SPR, utilisant d’anciens combattants comme supplétifs dans cette chasse à l’homme.

 

Une opération d’envergure se dessine dans les forêts de l’Ouham où les mercenaires du groupe Wagner concentrent tous leurs efforts pour mettre la main sur Florent Kema, chef d’état-major du CIEM-SPR. Cette traque, qui dure depuis plusieurs mois, prend aujourd’hui une dimension nouvelle avec l’implication directe d’anciens rebelles du MPC et de l’UPC transformés en auxiliaires des forces russes communément appelés russes noirs.

 

La stratégie déployée par Wagner repose sur une manipulation savante des anciens combattants censés avoir été désarmés. Un ancien rebelle du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), récemment rallié au CIEM-SPR, a été approché par Mahamat Al-Khatim, chef du MPC, qui l’a convaincu de déposer ses armes auprès des mercenaires russes.

 

Cette reddition apparemment volontaire cachait en réalité un piège sophistiqué. L’ex-combattant du MPC a ensuite été présenté aux Russes comme un élément du CIEM-SPR disposant d’informations sur la localisation de Florent Kema dans la forêt. Cette mise en scène permet aux mercenaires d’obtenir des renseignements tout en gardant leurs mains apparemment propres.

 

Autour de cet ancien combattant utilisé comme appât, d’autres éléments du MPC, désormais intégrés dans la sphère d’influence russe depuis l’accord de leur mouvement avec le gouvernement, se préparent à participer activement à cette opération de traque. Ces hommes, qui combattaient hier contre l’État centrafricain, servent aujourd’hui d’auxiliaires aux mercenaires russes.

 

L’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa n’est pas en reste dans cette collaboration avec Wagner. Des ex-rebelles de ce mouvement, officiellement désarmés et démobilisés, ont été discrètement réemployés par les mercenaires russes pour des missions de repérage en brousse. Ces hommes connaissent parfaitement le terrain et les habitudes des populations locales, ce qui en fait des auxiliaires précieux pour les opérations russes.

 

La promesse d’intégration dans l’armée nationale, brandie devant ces anciens combattants, s’efface progressivement devant la réalité d’une collaboration forcée avec les mercenaires. Au lieu de devenir des soldats centrafricains, ils se transforment en supplétifs d’une force étrangère poursuivant ses propres objectifs.

 

Cette instrumentalisation des ex-rebelles par Wagner s’inscrit dans une stratégie plus large d’effacement. En refusant d’apparaître directement dans ces opérations, les mercenaires russes utilisent le MPC et l’UPC comme façade pour avancer leurs pions. Cette méthode leur permet de nier toute implication directe tout en dirigeant effectivement les opérations.

 

L’objectif de cette vaste mobilisation est clair : capturer Florent Kema, ex-député centrafricain devenu chef militaire d’une coalition rebelle. Cet homme représente visiblement une menace suffisamment importante aux yeux des mercenaires pour justifier une opération de cette ampleur.

 

Depuis plusieurs mois, toutes les tentatives de capture de Florent Kema se sont soldées par des échecs retentissants. Ces opérations ratées ont pourtant laissé des traces douloureuses : incendies de villages, violences contre des civils dans l’Ouham, déplacements forcés de populations. Le coût humain de cette chasse à l’homme s’alourdit sans que l’objectif soit atteint.

 

Cette nouvelle offensive intervient dans un contexte particulièrement ironique. L’accord de Ndjamena du 19 avril 2025 prévoyait officiellement la dissolution des 3R et de l’UPC. Pourtant, les anciens combattants de ces groupes se retrouvent aujourd’hui enrôlés, sans statut légal ni protection, dans une guerre qui ne dit pas son nom.

 

Cette contradiction entre les accords officiels et la réalité sur le terrain démontre l’hypocrisie du processus de paix centrafricain. Pendant que les dirigeants signent des accords de désarmement à grand renfort de publicité, les mêmes combattants sont recyclés dans de nouvelles opérations militaires sous direction étrangère.

 

La transformation des ex-MPC et ex-UPC en simples supplétifs de Wagner constitue un détournement du processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration. Au lieu d’être réinsérés dans la société civile, ces hommes deviennent les instruments d’une puissance étrangère sur le territoire centrafricain.

 

Cette chasse à l’homme contre Florent Kema , menée avec la bénédiction de chefs rebelles devenus collaborateurs, met en péril le fragile processus de paix. Elle démontre que les accords signés ne valent que le papier sur lequel ils sont écrits quand les mercenaires russes ont d’autres priorités.

 

Cette situation confirme la dépendance totale du régime centrafricain aux mercenaires russes. Ces derniers ne se contentent plus de conseiller ou d’appuyer les forces gouvernementales, ils dirigent directement les opérations militaires en utilisant les ressources humaines locales comme chair à canon.

 

La mobilisation des ex-rebelles pour traquer Florent Kema démontre aussi l’échec du processus de réconciliation nationale. Au lieu de pacifier le pays en intégrant véritablement les anciens combattants, le gouvernement les utilise dans de nouveaux conflits armés sous direction étrangère.

 

Cette instrumentalisation des ex-rebelles par Wagner transforme la République centrafricaine en terrain de jeu pour les mercenaires russes qui manipulent les acteurs locaux selon leurs besoins. Le pays perd ainsi progressivement le contrôle de ses propres forces et de sa politique sécuritaire, devenant un simple théâtre d’opérations pour des intérêts étrangers.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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