Centrafrique : Une rencontre des groupes armés à Khartoum assortie de huit engagements
Du 27 au 29 août dernier, les irréductibles leaders des groupes armés, tant Anti-balaka que Séléka se sont retrouvés à Khartoum, capitale soudanaise où ils ont échangé, une énième fois sur les pistes de sortie de crise en Centrafrique. Sur la liste, l’on note la présence de Nourredine Adam et Abdoulaye Hissen de l’aile Séléka du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), Mahamat Alkatim du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et Ali Darass de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ainsi que Maxime Mokom de l’aile dure des Anti-balaka. Il s’agit d’une initiative de négociation à la paix de la Fédération de Russie. Huit points d’engagement ont sanctionné cette rencontre dans un document dit « déclaration d’entente des groupes armés centrafricains ».
- Par un acte constitutif, décidons ce jour 28 Août 2018, de créer un cadre commun de concertation et d’action pour une paix réelle et durable en Centrafrique, dénommé : Rassemblement Centrafricain en abrégé « R.C.A ».
- Le Rassemblement centrafricain ainsi crée, est hautement rattaché à l’initiative de l’Union Africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.
- Il est résolument engager, à assurer la sécurité de la population civile, la libre circulation des personnes et des biens à travers tout le territoire national et sauvegarder l’intégrité territoriale, ainsi que la souveraineté de la république centrafricaine ;
- La plate-forme nationale des groupes armés Anti-balaka et Ex-Séléka, s’accorde de converger vers la paix et œuvre en créant des conditions favorables pour la promotion des affaires et des investissements.
- Il est engagé à respecter les droits de l’homme, la libre circulation des Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales et la protection des Humanitaires.
- A cet effet, Nous, Rassemblement Centrafricain, invitons les autorités de la République Centrafricaine et le Gouvernement, l’Union Africaine, la CEEAC, la CEMAC, l’Union Européenne, la France, la République de la Russie, toute la communauté Internationale, partenaire de la République centrafricaine à œuvre ensemble pour la tenue dans un délai raisonnable, des assises de l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.
- La plate-forme nationale des groupes armés Anti-balaka et Ex-Séléka, entend transmettre au panel de l’initiative africaine avec ampliations aux partenaires de la République Centrafricaine, un manifeste de revendications conjointes.
- Demandons aux autorités de la République Centrafricaine et le son Gouvernement et ce, dans un souci de paix effective et durable, ainsi que dans un esprit de diversification de partenariats et de diplomatie économique intelligente pour le bien-être et le bonheur du peuple Centrafricain ; d’intégrer dans le processus de paix conduit sous les hospices de l’Union Africaine, la participation et l’implication active des Etats de la Russie, du Soudan, Tchad, Congo Brazzaville, Cameroun, République Démocratique du Congo.
Notons que le bilan de cette rencontre est que les groupes armés qui sévissent en RCAse sont engagés à faire des démarches sur l’axe pour la vraie restauration.
Le Président centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra a adressé une lettre de remerciement au à son homologue Russe, le Président Vladimir Poutine. De son côté, le gouvernement centrafricain, dans un communiqué a exprimé sa gratitude envers la Russie pour les résultats déjà acquis sur la question de rétablissement de la paix sur le territoire centrafricain.
Soulignons que les leaders des groupes armés réunis à Khartoum ont exprimé la volonté que la Russie participe dans l’initiative africaine, comme un garant de la réalisation des accords et des engagements, et ils ont souligné le besoin de l’inclusion de la Russie dans le processus de maintien de la paix. La, Russie est en train de faire un travail méthodique pour la paix depuis la visite du Président Touadera à Sotchi en octobre 2017 où il a rencontré le Ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov.
En cette année 2018, la Russie compte contribuer à travers le renforcement de la coopération militaire (livraison d’armes, la formation des éléments de l’armée nationale, les accords militaires) ; les activités humanitaires (fourniture d’aide humanitaire aux populations de différentes villes, le déploiement des hôpitaux mobiles) ; le développement des investissements et l’investissement dans l’économie centrafricaine.
Par : Fred Krock, CNC.