Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 27 juillet 2022
Bangui (CNC) – Ça y est! C’est devenu clair. Réellement, c’est le Président Faustin Archange Touadera qui était derrière toutes les différentes initiatives visant à réviser la constitution du 30 mars 2016, ou à instaurer une nouvelle constitution, synonyme d’une nouvelle opportunité d’un troisième, quatrième voir un cinquième mandat présidentiel.
Touadera ne voile plus la face
Ce qui ressemblait hier à un discours de crieurs publics est désormais plus qu’une évidence. Le (non) dialogue républicain de Bangui a savamment alimenté les velléités de la sibylline, démarche d’un passage au troisième mandat, voire une présidence à vie. Mais, jusqu’où ce régime ira-t-il dans sa logique ?
Au début, c’était la modification de la constitution, mais à l’arrivée, on nous parle désormais du changement de la constitution. Le régime de Touadera semble avoir des difficultés à soutenir juridiquement son argument pour la modification de la constitution, ni pour le changement de la constitution du 30 mars 2016, laquelle ferme toutes les voies menant au changement de la constitution par voie référendaire en temps de guerre, ni même sa révision.
Mais la semaine dernière, lors d’un conseil des ministres extraordinaire du mercredi 20 juillet 2022, le ministre chargé du secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions, monsieur Maxime Balalou a soumis à l’examen du conseil la note relative à l’avis du gouvernement sur la proposition de loi constitutionnelle modifiant et complétant la constitution du 30 mars 2016, initiée par le député Brice Kevin Kakpayen de la circonscription de Mbaiki-1.
Procédure régulière et annonce d’une nouvelle constitution
Ainsi, le conseil qualifie de régulière la procédure et remarque que la révision demandée touche quasiment tous les articles, d’où la nécessité d’une réécriture, c’est à dire, d’une nouvelle Constitution qui doit s’adapter aux contextes socio-économiques du pays. Ceci dit, le Président de la République valide intégralement la déclaration de son ministre conseiller Fidèle Gouandjika sur RFI.
Mais la question que tout le monde se pose est de savoir le Président de la République, ou même un conseil des ministres, pour ne pas dire qu’un ministre de la justice peut-il juridiquement déclarer que telles ou telles dispositions sont conformes à la constitution.
« C’est un pays de paradoxe et d’anomalie. Même déclarer régulière la procédure, ça ne ressort pas du tout des prérogatives de Touadera, du conseil des ministres , ou encore du ministre de la Justice. Mais bon, ils foncent, ils chantent comme le Sangocoin. Ils vont déchanter un jour », s’alarme un juriste centrafricain.
Affaire à suivre…
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