(Corbeau News Centrafrique)
Soupçons de corruption au CNT : NGUENDET en difficulté.
Bangui, ( B.K ) 07-05-2015
Le Forum de Bangui a commencé, et, n’en déplaise à certains, il s’annonce comme la grande table de réconciliation inter-centrafricaine qu’il doit être. Pourtant les écueils ont été nombreux pour parvenir à mettre sur pieds l’évènement qui mènera à la réconciliation nationale après des années de guerre fratricide. Des hommes politiques sans scrupules cherchent en effet à briser cet élan pour assurer leur avenir personnel. En tête de ceux-ci, j’ai nommé le président du Conseil National de Transition, la CNT, le fameux Alexandre-Ferdinand Nguendet.
L’homme est pourtant chargé d’un mandat national incontournable, celui de soutenir la transition du pays vers la paix et la réconciliation en tant que chef du CNT. Mais loin d’être guidé par l’altruisme que les centrafricains seraient en droit d’attendre de leurs représentants politiques, monsieur Nguendet cherche en effet à saborder les efforts de paix. Ses violents désaccords avec madame Catherine Samba-Panza ne sont un secret pour personne. Mettant sans cesse son intérêt propre devant le reste, il l’a toujours accusé de tous les maux.
Souvenons-nous de l’affaire du don angolais qui a défrayé la chronique en octobre 2014. Alexandre-Ferdinand Nguendet intervenait alors à tors et à travers pour accuser ses ennemis des pires compromissions. Mais dénoncer ses camarades quand on n’a pas soit même les mains propres est un jeu dangereux. Il a en effet lui-même reçu la somme astronomique de 200 millions de francs des mains de son mentor, Michel Djotodia. Cet argent provient directement des réseaux obscurs du criminel Nourredine Adam dont les relations avec Boko Haram ne sont plus à démontrer. Les accords de Nairobi révèlent en effet de sinistres réseaux d’influence, où les jeux d’argent et de pouvoir priment sur l’intérêt du peuple. Dans les couloirs de Nairobi ont eu lieu des tractations sordides où de l’argent du terrorisme est venu alimenter les caisses d’un homme en mal de pouvoir. Dans un contexte où la population centrafricaine se relève courageusement après des années de conflit, on ne peut qu’être choqué par cette indécence. Les hommes qui sont sensés porter l’avenir d’un pays en pleine reconstruction sont ceux qui manigancent afin de préserver leur sort.
Monsieur Nguendet est le premier partisan d’une troisième transition, ce qu’il ne cesse de proclamer à tous ceux qui veulent l’entendre. La raison en est simple, il cherche à faire du forum de Bangui un échec. Il n’a aucun intérêt à ce que des élections claires et démocratiques aient lieu puisqu’il n’est pas éligible en tant que membre de la transition d’après les accords de Libreville. Cet homme a trop goûté au pouvoir, tant et si bien qu’il ne veut pas prendre le risque de le perdre. Mais les centrafricains doivent s’interroger : peut-on réellement défendre les intérêts de la nation dans ces conditions ? Que peut-on attendre d’un homme qui met constamment de l’huile sur le feu alors que son pays s’engage dans un processus de paix et d’espérance ?
Son implication dans les réseaux de criminalité et ses silences surprenants voire complices sont autant d’indices qui invitent à la méfiance. Faut-il rappeler son attitude lors des violences qui ont eu lieu en octobre dernier avenue des Martyrs et qui avaient fait 12 morts dont une vielle femme et plusieurs enfants. Elle a en effet révélé ses connivences avec certains groupes armés qui ne font grincer des dents. Ce n’est pas pour rien qu’il est l’objet de nombreuses menaces de mort. Son garde du corps, feu le Sergent Chef Simplice Nzango, en a fait les frais en étant assassiné à Bambari en décembre dernier. Mais il est loin d’être la seule victime de ce sinistre calculateur.
L’on sait que la corruption est dans le paysage politique ce que le sel est à la viande. Mais Alexandre-Ferdinand Nguendet fait montre d’un appétit insatiable pour le pouvoir qui pourrait bien lui jouer des tours. La population centrafricaine n’est pas aveugle face au jeu d’un tel personnage prêt à toutes les compromissions.
Douala, Blanche KERE 06-05-2015