1-Le régime de Bangui a été contraint d’organiser ce dialogue.
Face à l’impasse qui caractérisait la gouvernance sous le magistère de Touadera, plus précisément durant la moitié de son PREMIER mandat, l’opposition démocratique, la société civile, les religieux, puis la Communauté Internationale, les voix étaient nombreuses pour appeler à la tenue d’un dialogue national. Ceci, dans le but de décrisper les tensions avant les élections de 2020. Mais voyant qu’il était en “position de force”, le pouvoir de Bangui a fait fi. Conséquence : nous avons eu l’une des élections les plus calamiteuses de l’histoire du monde. Avec la “rage” du bloc occidental contre la présence de Wagner en terre centrafricaine, les subsides des partenaires internationaux seront coupés. Le régime se trouve esseulé économiquement, politiquement et diplomatiquement. Il faut donc convoquer un dialogue, à n’importe quel prix, sous n’importe quel format. Pour quelle finalité ? Lever le blocus des Institutions Financières Internationales, et donner au Peuple l’impression qu’on est pour la paix, le dialogue, la main tendue.
2-Le format du dialogue est entièrement vicié, dès le départ
Sentant le danger d’un dialogue franc, inclusif et sincère si celui-ci venait à être organisé, le pouvoir de Bangui va devoir verrouiller tout, au départ. C’est-à-dire, adopter la stratégie de la surpopulation. Celle-ci consiste à remplir le Comité préparatoire du dialogue des barons du régime. Objectif : Empêcher la tenue du vrai débat.
3-Les thèmes choisis ne cadrent pas avec les vrais problèmes que vit le pays
A la place des urgentes question de paix, d’occupation de notre territoire par les rebelles et Wagner, de détournement de deniers publics érigé en mode de gouvernance, de pillage systématique de nos ressources par les nouveaux partenaires, de régression criarde de notre système éducatif, de la désacralisation de nos institutions publiques, le CODR nous emmène des thèmes qui vont accoucher des cours magistraux. Rien de bon ne pourra donc sortir de Nazareth.
4-Les vrais protagonistes n’ont pas été impliqués
Au fait, pourquoi organise-t-on un dialogue ? Hé bien, c’est pour résoudre des problèmes entre deux protagonistes. Et les protagonistes de cette crise que subit injustement le Peuple sont tout simplement les pouvoirs publics et les rebelles. L’opposition démocratique et la société civile devrait donc être conviées à ce dialogue comme arbitres de cette crise animée par ces deux protagonistes. Encore-là, échec et mat.
5-Les intentions cachées du dialogue
Même si les philosophes disent que la fonction de la pensée ne se délègue point, il n’en demeure pas moins que les intentions des oligarques qui nous gouvernent étaient bien connues avant ce dialogue. Et ces intentions c’est, aller au dialogue pour obtenir un référendum constitutionnel, avec pour corrolaire la révision des mandats présidentiels, ce qui va bien accorder à Touadera, une gouvernance à vie. Un peu comme voudrait le faire Jean Bedel Bokassa, en son temps. La preuve de ces affirmations, les sorties intempestives des ogres du pouvoir bien avant ce dialogue. Le refrain était clair : Allons vers une modification de la Constitution.
6-L’arbitrage n’existe pas
C’est tout aussi simple de comprendre, en règle de compétition, il est dit, on ne peut à la fois être juge et partie. Or, pour ce dialogue, on nous envoie un représentant des pouvoirs publics comme le numéro un du présidium du dialogue, et on nous dit de croire que tout ira bien. Pour une fois, soyons sincère, comment peut-on donner de bonnes fessées à son patron ? Et ça, le DG de l’ENAM ne serait certainement prêt à le faire.
7-Et pour finir, on exclut Bozizé, on installe somptueusement Djotodja.
Soit o…