Centrafrique : quand les renseignements de la Présidence tournent à l’escroquerie…
Bangui, le 13 juillet 2017.
Par : Gisèle MOLOMA, CNC.
Révolue, l’époque où les agents des renseignements, communément appelés « agents secrets ou B2 », se faisaient discrets pour ne pas être reconnus comme tels par le grand public. Désormais, il n’est plus question pour ces derniers de s’être anonymes concernant la nature de leur gagne-pain. Certains, peu scrupuleux, n’hésitent plus à proposer à certains opérateurs économiques du pays, contre une rémunération, leur service. D’autres, plus mauvais dans leur comportement, cherchent par contre à vendre des faux rêves à certains de leurs compatriotes qu’ils vont les faire de ministres de la république. Pourquoi un tel comportement ?
Depuis l’arrivée au pouvoir il y a un an du président Faustin Archange TOUADÉRA et le séjour prolongé sur le territoire Centrafricain de quelques agents des services de renseignements des pays amis prêtés à Faustin Archange TOUADÉRA, les pratiques et les techniques des renseignements de la Présidence de la République ont changé complètement de nature : Faire rêver les plus proches des susceptibles dérangeants pour extraire les informations.
Faire rêver pour extraire des informations.
Si aujourd’hui devenir Ministre est incontestablement le meilleur rêve de tout homme politique qui ambitionne de bâtir sa carrière politique, mais en matière des renseignements généraux, celui-ci est utilisé comme un argument fatal pour extorquer des informations sur une cible potentielle à travers ses proches. D’après nos renseignements, plusieurs personnalités proches du président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim MECKASSOUA, de l’opposant déclaré Anicet Georges Dologuélé, du Secrétaire général et président par intérim du parti Kwa na Kwa (KNK) Monsieur Bertin Béa, de Martin Ziguélé président du MLPC et allié au président Faustin Archange TOUADÉRA et bien d’autres encore, ont été approchés discrètement dans le but de fliquer indirectement ces derniers. Or, ce que ces responsables des renseignements généraux à la Présidence ne savent pas, cette technique de vente des faux-rêves est en quelque sorte un permis d’escroquer remis légalement aux agents de leur service pour bâtir une richesse sur leurs compatriotes. Ainsi, depuis plus de six mois, une dizaine des personnes ont été littéralement dépouillées avec toujours la même promesse chimérique qu’elles seront nommées ministres dans un soit disant « gouvernement Sarandji 2 ».
D’autres agents qui préfèrent élargir leur champ d’escroquerie, s’abattent tranquillement sur les commerçants libanais de la place afin de leur proposer un autre service, celui d’intermédiation avec le Gouvernement contre une rémunération. Contactés par CNC, une dizaine des commerçants libanais se plaignent et refusent désormais de recevoir ces mafieux agents de renseignements.
Et les vrais renseignements ?
Selon un membre de la Direction de service de la documentation d’Etat contacté par CNC, sur 1000 fiches environ produites par semaine, seules 10 sont exploitables. Les restent, que des histoires inventées de toutes pièces. Avec ce taux d’inutilité élevé, peut-on parler de manque de formation de ces agents ? Notre interlocuteur nous a répondu non. Mais le niveau de leur rémunération qui serait à l’origine des mauvaises qualités de leur production.
Toutefois, un effort doit être fait sur la qualité du recrutement des agents, souvent ramasser sans aucun critère préalable.
Il y a lieu de rappeler aussi que près de 100 personnes avaient été envoyées au Burkina-Fasso et au Rwanda afin de suivre exclusivement une formation sur les techniques des renseignements. Le problème, plus de la moitié ne savent pas écrire ni lire leurs noms convenablement.
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