Des plateformes, partis et associations politiques indépendants
réagissent à l’adresse à la Nation de Samba Panza
Bangui, (C.N.C), 04-10-2014
Rentrée précipitamment à Bangui le 30 septembre suite au regain de tension qui plombait son pays, alors qu’elle participait à la 60ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, Catherine Samba Panza s’est, sans répit adressée à la Nation. Sans aménagement, la présidente de la transition a pointé d’un doigt accusateur certains politiques d’être derrière la dernière flambée de violences ayant malheureusement causé plus d’une quarantaine de morts, près de 30 000 déplacés internes supplémentaires et de très importantes destructions de biens meubles et immeubles.
Cette déclaration n’a pu laisser indifférente la classe politique nationale ainsi indexée qui tape du poing sur la table. C’est à l’issue d’une concertation élargie ce samedi 3 octobre à Bangui. Dans une déclaration assortie de cette rencontre et signée de Me Crépin Mboli-Goumba, Président PATRIE (Parti africain pour la transformation radicale et l’intégration des Etats) en sa qualité du porte-parole, les plateformes, partis et associations politiques répondent à Samba Panza sur deux points.
D’abord, sur l’accusation, les leaders politiques ont estimé qu’il y a fuite en avant dans les affirmations de Catherine Samba Panza, car notent-ils : « Une lecture plus sereine des événements eut permis de noter l’abîme qui sépare désormais le Peuple Centrafricain de la transition actuelle, sans que ce peuple n’ait eu besoin de qui que ce soit pour l’exprimer dans la rue, face à l’abandon. Le décompte de ce désamour est terrifiant. Toutes les organisations emblématiques de la société Centrafricaine ont désormais exprimé leur défiance, de la plus importante organisation des femmes en passant par celle des jeunes, les étudiants, sans oublier les groupes politico-militaires. » peut-on lire dans la déclaration. Et de poursuivre : « A cela s’ajoute notre concertation, c’est à dire 90% des partis et associations politiques du Centrafrique. Bien évidemment, la transition peut travailler avec les 10% restant. Tant qu’à faire, puisque l’on est minoritaire, pourquoi ne pas travailler avec la minorité. Ultime anachronisme, comment affirmer que certains partis ne représentent rien et les accuser cependant d’avoir mobilisé un nombre incalculable de Centrafricains pour une insurrection populaire? »
Ensuite, le deuxième point qui préoccupe les leaders politiques, c’est celui de l’appel que la Présidente de la transition a lancé pour une prochaine rencontre avec les forces vives de la Nation, afin de dénouer la crise. A ce sujet, les leaders politiques ont salué l’initiative tout en posant deux conditions préalables : « -cette concertation doit être inclusive, c’est à dire ouverte à tous les Centrafricains à même d’apporter leur contribution à la cause de la paix et de la réconciliation nationale. -les sujets à aborder doivent être connus d’avance, pour éviter la politique du fait accompli dont est coutumière la transition. »
Les leaders politiques a tenu enfin à rappeler que le 31 décembre reste la date ultime pour la fin de la transition et que seul un Accord politique pour guider la suite du processus de la transition.
Bangui, Fred KROCK Pour CNC