Centrafrique: «l’heure n’est pas aux querelles intestines, mais a l’unité et au travail » F.A Touadera.
Bangui 17 août 2017, CNC.
Par Eric NGABA
Le Chef d’Etat centrafricain Faustin Archange Touadera a appelé le peuple centrafricain au sens patriotique pour le relèvement de la République Centrafricaine. Il l’a dit le 12 août dernier à l’ occasion de la célébration de la fête de l’Indépendance de la République Centrafricaine commémorée 13 août 2017. Pour le président centrafricain, l’indépendance n’est pas une fin en soi mais elle s’entretient, se nourrit et se conforte par le travail dont la cohésion sociale doit être de mise.
Comme à l’accoutumé, la République Centrafricaine a commémoré le 13 août dernier, le 57ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Cette commémoration a offert une nouvelle occasion de rendre un hommage à ceux qui pour leur combat en faveur de la liberté, de la dignité de l’homme centrafricain et de l’autodétermination.
Au-delà de son rituel, elle nous a donné également l’occasion au peuple centrafricain de jeter un regard rétrospectif sur la marche de du pays depuis l’indépendance afin de se projeter dans l’avenir.
Dans son message à la nation, le président Faustin Archange a interpelé son peuple sur la nécessité de travailler dans l’esprit de l’unité nationale pour le relèvement du pays.
« L’indépendance n’est pas une fin en soi. Elle s’entretient, se nourrit et se conforte par le travail. Le travail reste et demeure le seul moyen de promouvoir les conditions d’une vie épanouie, pour nous-mêmes et pour la génération future. Nous sommes condamnés à gagner l’indépendance économique et sociale si nous voulons être respectés, et cela ne peut se faire que par le travail, un travail bien fait. Les souffrances du moment ne doivent pas nous amener à perdre tout espoir en notre avenir », a-t-il déclaré.
Il a exhorté les fonctionnaires et agents de l’Etat centrafricain à plus de responsabilité et au respect des règles déontologiques qui s’appliquent à tout fonctionnaire. Les responsables administratifs doivent, a-t-il insisté, prendre leur responsabilité, dans le cadre des lois et règlements, pour rétablir la discipline.
«L’heure n’est pas aux querelles intestines, mais à la réconciliation, à la cohésion sociale, à la solidarité, à l’unité et au travail. Nous avons plus besoin d’unité et de contributions des uns et des autres pour avancer ensemble », a déclaré le président de la République.
L’accession à l’indépendance du pays le 13 août 1960, avait pourtant suscité beaucoup d’espoir, l’espoir d’une vie meilleure dans un pays libre, stable, uni et prospère pour les Etats africains francophones ayant accédé à l’indépendance à cette époque. Elle couronnait la lutte pour le droit naturel à la liberté, la liberté de circuler, de s’exprimer, la liberté de travailler, de s’offrir de loisirs, d’entreprendre, tant d’autres libertés aujourd’hui consacrées par la constitution.
En jetant un regard rétrospectif sur la marche de notre pays, le président Touadera a fait observer que dans les années 1970 le pays a connu un début de développement économique, comme les autres pays de la sous-région et du continent africain. Cette courbe a baissé avec les effets sociaux des mesures d’ajustement structurel des années 1980 et les crises militaro-politiques connues à partir des mutineries de 1996.
Au moment où cette indépendance a été célébrée, les populations des régions du Nord-Est et du Sud-Est vivent comme des otages à cause des luttes de positionnement et de contrôle des ressources naturelles menées par des groupes armés.
« Mon vœu est que la solidarité autour des questions d’intérêt national soit pérennisée et renforcée en vue de la consolidation de la démocratie. J’en appelle au sens patriotique de la classe politique ainsi que de la presse nationale pour qu’elles participent à l’apaisement. Je les exhorte à recentrer le débat sur ce qui peut nous unir au lieu de s’attarder sur ce qui peut nous diviser », a-t-il ajouté.
Le souci majeur en Centrafrique reste l’insécurité entretenue par la circulation des armes, la transhumance armée et les luttes pour le contrôle des ressources naturelles du pays. Pour le Chef d’Etat centrafricain, le DDRR demeure la condition d’un retour définitif à la stabilité et au développement du pays.