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Centrafrique : Les soutiens de Touadera très sceptiques au dialogue de l’Union africaine

 

 

Centrafrique : Les soutiens de Touadera très sceptiques au dialogue de l’Union africaine

 

Bangui, 7 juillet 2018 (CNC) –

 

Le scepticisme ne fait que grandir au sein de la population centrafricaine quant à la tenue du dialogue en cours de préparation par l’Union africaine dont le Panel des Facilitateurs semble à bout de processus. Le comité de soutien à Touadera vient enfoncer le clou après les leaders religieux et l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH).
C’est à travers une déclaration faite ce vendredi 6 juillet 2018 dont Cnc a eu copie que les soutiens du Chef de l’Etat ont clairement exprimé leur inquiétude quant à une telle initiative. Ces inquiétudes sont formulées sous forme de question restées sans réponse : « Pourquoi ce dialogue doit-il réunir exclusivement le gouvernement avec les groupes armés ? Quelle place réserve-t-on aux victimes de cette crise, à la vraie société civile, aux vrais acteurs politiques qui eux-aussi ont leur mot à dire ? S’inspirant du passé où des accords ont été conclus par ces mêmes groupes armés et sont demeurés lettre morte, que peut-on attendre d’un énième accord entre gouvernement et groupes armés et quelle est la garantie que ces bourreaux vont-t-ils respecter leur parole et s’engager résolument vers la paix ? N’est-ce pas un schéma ‘’Libreville bis’’ qui est en train de se dérouler sous nos yeux ? Pourquoi tenir ce dialogue en dehors des frontières nationales, alors que de telles assises ont déjà pu être organisées à Bangui ? », telle est la liste des interrogations somme toute légitimes énumérées dans cette déclaration signée de Blaise Didacien Kossimatchi, le Porte-parole du comité de soutien du Président Touadera, lui qui a semblé disparaitre des radars politiques il y a peu.
Toutefois, les Soutiens du Chef de l’Etat, à la différence du Centrafricain lambda, avouent qu’il s’agit là, d’une « manipulation de plus ne visant qu’à légitimer les revendications des groupes armés, notamment leur amnistie et leur entrée au gouvernement au détriment des victimes et du peuple centrafricain qui se meurent à petit feu ».
Face à cette situation, la position de proches de Touadera est bien claire : « La République centrafricaine reste et demeure un pays souverain. Au nom de cette souveraineté, principe angulaire des relations entre Etats, il est inadmissible qu’un diktat vienne de l’Union africaine pour fragiliser davantage un régime démocratiquement élu et favoriser des bandits de grand chemin dans leur quête effrénée du pouvoir qu’ils veulent obtenir au prix du sang des Centrafricains », peut-on lire dans la déclaration susmentionnée.
Au passage, faut-il le souligner, les Soutiens de Touadera n’ont pas manqué d’égratigner certains leaders politiques qu’ils estiment être à l’antipode des actions gouvernementales, à l’image de Alexandre Ferdinand Nguendet, Président du parti RPR taxé de complicité aux Séléka pour avoir organisé la première marche pacifique de soutien au régime sanguinaire de Michel Djotodia. La déclaration va même loin pour indiquer que ce dernier a « doté les membres de l’ANECA de téléphones androïd avec comme mot d’ordre de créer le trouble et confusion sur le campus universitaire et susciter ainsi un soulèvement des étudiants et encourager le dénigrement de l’équipe rectorale et du Chef de l’Etat ». « Trop, c’est trop ! », martèlent les Soutient du Président. De même le Président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua qui est présentement à l’extérieur pour des raisons de santé est taxé de manœuvrer en tirant sur des ficelles à travers son cabinet.
En définitive, le Comité de soutien à Touadera dit « oui à un dialogue inclusif qui se tient sur le territoire national et qui prend en compte les victimes tout en rejetant l’impunité ». A ce sujet, un appel de pied est lancé à l’endroit de la population et plus particulièrement de la jeunesse pour « barrer la route à cette initiative malicieuse de l’Union africaine avec la complicité de certains compatriotes bien identifiés pour déstabiliser le régime du Président Faustin Archange Touadera et favoriser la prise du pouvoir par des criminels de guerre et autres bandits de grand chemin bien connus ».
Reste à savoir si l’Union africaine prendra en compte les contestations tous azimuts des différentes couches de la population centrafricaine quant à son initiative de dialogue entre gouvernement et groupes armés.

 

Par : Fred Krock, CNC.

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