Bangui, 08 novembre 2021 ( CNC) – Bangui, 7 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Animé par le souci d’apaisement, le président de la république a préféré rechercher la paix à travers un dialogue politique dit républicain. Cette démarche visant à détendre le climat politique au détriment de la guerre s’inscrit dans la logique de relever les défis majeurs du dernier quinquennat.
En dépit des contours structurels ambigus du dialogue politique républicain, un comité d’organisation a été mis en place par décret présidentiel. Ce dernier avait pour mission de définir la durée, le budget prévisionnel, les thématiques, le dénombrement des participants ainsi que la logistique visant à favoriser la bonne tenue du dialogue politique républicain. Se souvenant tardivement que tout processus de dialogue suppose la cessation des hostilités militaires en gardant les positions initiales, le président de la république a décrété un cessez-le-feu unilatéral et immédiat sur l’ensemble du territoire national sans mettre en place un mécanisme de contrôle ou de surveillance, ce qui démontre à suffisance une impréparation ou une pression extérieure.
Il importe de rappeler à titre d’information que le cessez-le-feu proposé par le président de la république a été énergiquement rejeté par deux (2) principaux groupes armés. Par ailleurs, dans une foulée olympienne contraire au principe d’apaisement prôné par le président de la république, le président de l’assemblée nationale a paradoxalement rendu public une note circulaire visant à mettre en place une commission ad hoc en vue de statuer sur la levée d’immunité de certains députés de l’opposition démocratique présumés complices de certains actes de la coalition des groupes armés (CPC).
En guise de protestation, les représentants de l’o démocratique se sont retirés en bloc du processus en cours. Préoccupé par ce retrait brutal et non attendu de l’opposition démocratique du comité préparatoire du dialogue politique républicain, le citoyen lambda s’interroge :
Le retrait en bloc de l’opposition démocratique du comité préparatoire du dialogue politique plombe t-il de facto les résultats escomptés ?
Les autorités de Bangui ont-elles bien appréhendé le message matérialisé par le retrait en bloc de l’opposition démocratique ?
Quelles en seront les conséquences sur les résultats escomptés ?
Face à cet incident provoqué à desseins par le président de l’assemblée nationale, le dialogue politique républicain se tiendra t-il dans le délai défini par le président de la république ?
Le retrait à volonté de la note circulaire du président de l’assemblée nationale confirme t-elle l’instrumentalisation de la justice pour opprimer l’opposition démocratique ?
Entre engager une procédure sur demande de la justice et la retirer selon des humeurs, l’exécution des prescriptions du juge d’instruction relève t-elle du gré du président de l’assemblée nationale ?
En d’autres termes, selon les termes substantiels de la constitution et en se référant à la célèbre notion de « séparation de pouvoir » prôné par Montesquieu, le président de l’assemblée nationale est-il compétent de sursoir à sa guise les prescriptions des autorités judiciaires ?
Au delà de ce qui précède, nous sommes unanimes que ce retrait né des intentions égoïstes du président de l’assemblée nationale complique la négociation des financements du dialogue politique et rallonge le délai imparti par le président de la république.
Ce sabotage du président de l’assemblée nationale ouvre la voie royale à l’opposition démocratique de marchander son retour en le troquant contre le caractère largement inclusif du dialogue pour enfin débattre des véritables problèmes qui gangrènent notre patrimoine commun…
Et si les autorités financent ce dialogue sur fonds propres, cela ne renforcerait-il pas la souveraineté des assises ?
Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 08 novembre 2021.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.
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