Bangui, 29 nov. 21 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Alors que les forces armées centrafricaines appuyées par les forces alliées contrôlaient positivement les opérations militaires sur le terrain, le président de la république contrairement à sa trajectoire habituelle a surpris lors d’une sortie médiatique en préférant l’option du dialogue politique au détriment de la guerre. À l’instar des autres pays en guerre où les armes ont montré leurs limites, le président de la république a confirmé la suprématie du dialogue et de la concertation sur les conflits armés. En conséquence de ce qui précède, un comité préparatoire multi-tendanciel mais inégalitaire du dialogue politique a été mis en place sous la présidence du directeur du cabinet présidentiel. À ce stade, il apparaît important de rappeler que la logique du dialogue politique fait appel aux notions de réconciliation nationale, de cohésion sociale, de compromis mutuel…
Ramant à contre courant, le président de l’assemblée nationale de la septième législature a déterré une demande de levée de l’immunité de certains parlementaires introduite par le procureur de la république sous la sixième législature. Mécontent de l’inopportunité de la procédure et de l’attitude incohérente du président de l’assemblée nationale pourtant dépositaire du pouvoir politique du parti au pouvoir, l’opposition démocratique s’est retiré en bloc et de façon solidaire du comité préparatoire du dialogue politique. En attendant des tractations pour la reprise des travaux préparatoires, l’opposition démocratique propose troquer son retour à la condition non négociable d’abandon total de la procédure judiciaire en cours.
Inquiet de l’avenir d’un peuple longtemps méprisé et opprimé, le citoyen lambda s’interroge :
Les préalables non négociables du retour de l’opposition démocratique au comité préparatoire du dialogue politique sont-ils légitimes et/ou légales ?
En d’autres termes, la requête de l’opposition démocratique relative à l’abandon des poursuites est-elle fondée en droit sans porter atteinte au célèbre principe de séparation de pouvoir ?
À défaut de répondre favorablement aux préalables de l’opposition démocratique, peut-on organiser valablement et efficacement le dialogue politique en l’absence de l’opposition démocratique ?
Dans la situation actuelle de notre patrimoine commun, peut-on dialoguer avec soit même et prétendre débattre de vrais sujets qui minent ce pays ?
L’expérience africaine de règlement de conflits n’impose que le dialogue politique comme solution et cela sous la coordination d’un médiateur national ou international mais crédible. Pour ce faire, nous invitons humblement le chef de l’état de créer les conditions d’un dialogue apaisé conformément à ses prérogatives définies par la constitution du 30 mars 2016.
Ne rater surtout pas cette occasion d’écrire au pluriel une page de l’histoire centrafricaine. Mais attention, ne le dites à personne.
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 29 novembre 2021.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.