Bangui, République centrafricaine, 13 juillet (Corbeaunews-Centrafrique). que les élections présidentielle et législatives, de tous les dangers, se rapprochent inexorablement. Selon le chronogramme actuel, le premier tour de scrutin est toujours programmé le 27 décembre 2020. Le pari de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis d’Amérique et des institutions financières contributives devient, de plus en plus, difficile à tenir.
Certes, un scrutin à la burundaise ou à la malienne est toujours possible. Il faudra alors en payer le prix, comme ce fut le cas en 2011.
Embarras personnels
Le Covid-19 n’a pas épargné plusieurs des proches du chef de l’Etat. Des fidèles compagnons de route ont été frappés par cette pandémie qui continue sa progression dans le pays. Parmi ceux- ci, Georges Alphonse Dibert, son influent et irremplaçable conseiller politique s’en est allé brutalement le 30 mai 2020. Cette disparition de » Siko » laisse un vide à la présidence et touche directement sa nièce, Marguerite, la seconde épouse officielle du chef de l’Etat, qui est devenue après la disgrâce de Brigitte fin mars, la première dame.
Autre disparition brutale, le 20 juin 2020, après une courte maladie, a été celle de l’ambassadeur de Centrafrique auprès du Roi Mohamed VI. En poste depuis près de vingt ans au Maroc, Ismaïlia Nimaga était un diplomate hors pair non seulement pour les relations bilatérales avec le Royaume chérifien mais aussi pour la diplomatie marocaine. En sa qualité de doyen du corps diplomatique, il a joué un rôle essentiel dans la création de plusieurs consulats africains au Sahara occidental. Sa proximité avec la diplomatie marocaine avait permis aux autorités centrafricaines d’avoir des relais à l’international notamment à l’ONU, avec l’ambassadeur marocain Omar Hilale.
Enfin, le président Touadera est empêtré avec les affaires impliquant plusieurs ministres, des conseillers à la Présidence et à la Primature. Plusieurs chefs de guerre signataires de l’Accord de Khartoum ont repris leur liberté et menacent de nouveau la déstabilisation du pays. Le Pacte de non-agression permettant la réélection de Faustin-Archange Touadera a volé en éclats. Pour les prochaines élections, il faudra s’armer, pas seulement de détermination, pour assurer le vote démocratique des citoyens.
Les revers politiques inédits
En Centrafrique, les temps changent. Jusqu’à maintenant, les députés et les organes constitutionnels de contrôle étaient surtout sensibles aux incitations sonnantes et trébuchantes. La corruption a toujours été le moteur politique du pays, à condition évidemment que le » carburant » soit de qualité.
Depuis plusieurs semaines, le moteur s’est grippé, au grand désespoir du chef de l’Etat. Ce fut d’abord l’échec de la tentative désespérée du clan présidentiel de modifier la Constitution, puis l’émancipation des députés s’opposant au tripatouillage de l’Autorité nationale des élections ( ANE).
La Cour constitutionnelle réhabilitée
Une révision constitutionnelle aurait permis d’envisager une situation de force majeure autorisant ainsi de s’émanciper des dispositions constitutionnelles fixant » ne varietur » la durée à la fois du mandat présidentiel et de celui des députés. La proposition de loi des députés, écrite par le Palais de la Renaissance, n’a pas reçu, le 5 juin 2020, un avis favorable. Exit donc une disposition constitutionnelle permettant une prolongation, sans véritable limite, du mandat présidentiel. En revanche, s’alignant sur les recommandations du Conseil de sécurité de l’ONU et du G5 Centrafrique, la Cour constitutionnelle rappelle l’exigence d=E
Article rédigé par Aza Boukhris
Dans : journal Monde Afrique