Centrafrique : Le Parti MOUNI de Thierry Kamach à la rescousse du Groupe parlementaire de Touadera
Bangui, le 1er mai2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Ce samedi 29 avril 2017, M. Thierry Kamach, Président du parti Mouvement national des indépendants (MOUNI), assisté des Membres de son bureau politique dont Christian Lengbé 1er Vice-président, a animé une conférence de presse à l’hôtel Oubangui. Au centre de l’exercice de questions-réponses avec les professionnels des médias, l’annonce de la création du Groupe parlementaire MOUNI à l’Assemblée nationale en vue de soutenir les actions du Président Touadera aux côté de son propre Groupe parlementaire, ‘’Les Cœurs Unis’’.
Après plus d’un an de son existence et d’exercice parlementaire, le Parti MOUNI décide enfin de constituer son Groupe parlementaire. Une dizaine de Députés de la Nation sur la cinquantaine de candidats présentés aux dernières élections législatives par ce parti siègent à l’Assemblée nationale. Le Groupe parlementaire MOUNI, à peine constitué, a rejoint le camp de la majorité présidentielle pour soutenir le Groupe parlementaire ‘’Les Cœurs Unis’’ du Président de la République Faustin Archange Touadera.
La motivation de MOUNI consiste à soutenir ce qu’il estime être l’intérêt général, à savoir la vision portée par le Chef de l’Etat pour le relèvement post-crise de la RCA. Alors qu’une telle vision dans le microcosme politique actuel ne saurait s’imposer tant que le Président ne dispose d’une majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. « Comme vous le savez, la majorité présidentielle a perdu pratiquement tous les postes au sein du bureau de l’Assemblée nationale. Ce qui est inadmissible. Donc, nous avons décidé de nous organiser afin de rattraper ce handicap. Il sera question de mettre une équipe forte auprès du président de la République et sa majorité au niveau du parlement », a déclaré Thierry Kamach, lors de la conférence de presse de samedi dernier.
En effet, le point sur le nouveau positionnement de MOUNI a fait l’objet d’échange avec le président Touadera le 24 avril dernier, lors d’une audience accordée par ce dernier au bureau politique de MOUNI. A cette occasion, le bureau politique de MOUNI conduit par son président Thierry Kamach, a clairement exprimé son « inquiétude » sur l’organisation de majorité présidentielle au sein de l’Assemblée nationale entre autres sujets abordés dont les problèmes sécuritaires du pays et des échanges sur l’armée nationale.
A en croire Thierry Kamach, « actuellement, il ne devait pas y avoir normalement d’opposition dans notre pays, parce qu’on s’oppose à quoi finalement ? Nous avons un pays à moitié occupé où tous doivent s’unir pour rétablir la sécurité et l’Etat », a-t-il martelé. Allusion faite aux mouvements de certains partis qui s’organisent ces derniers temps pour constituer un front de l’opposition démocratique face à Touadera. Le parti Union pour le renouveau centrafricain (URCA) de Anicet Georges Dologuélé s’est nettement positionné en chef de fil de l’opposition et pas plus tard que le 29 avril dernier, le parti Rassemblement pour la République (RPR) de Ferdinand Alexandre Nguendet auparavant membre de la majorité présidentielle vient d’emboiter les pas à l’URCA.
Relevons néanmoins qu’à la naissance de MOUNI, un Accord politique a été signé entre ce parti et l’URCA. Du coup, le soutien de MOUNI à Touadera tonne comme un divorce avec l’URCA et une alliance contre-nature avec le pouvoir. Sur la question, Thierry Kamach lève l’équivoque : « au 1er tour des élections de 2015, le parti MOUNI a signé un Accord politique avec le parti Union pour le renouveau centrafricain (URCA) de Anicet Georges Dologuélé. Cet accord est un accord de partage de pouvoir, s’il y avait élection de ce candidat. Cet accord prend fin dès lors que l’élection n’a pas eu l’issue escomptée. Du coup, tous les partis qui ont signé, comme nous, sont libres de mener leur politique », a-t-il expliqué.
Notons qu’à l’occasion de cette conférence de presse, M. Willyam Wabem-Ndede, 5ème Vice-président et Porte-parole de MOUNI a annoncé que son parti a fait la proposition de la création d’une structure au sein de la Police centrafricaine, le DCPAF, pour la sécurisation des frontières du pays.
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