Centrafrique : Le Ministère de la Culture persiste dans son ingérence illégale dans l’Union des Musiciens Centrafricains

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Le Ministère de la Culture persiste dans son ingérence illégale dans l’Union des Musiciens Centrafricains

 

Monsieur Philipp Bokoula, chargé de mission au ministère de la culture en Centrafrique
Monsieur Philipp Bokoula, chargé de mission au ministère de la culture en Centrafrique

 

Rédigé le 04 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Malgré l’élection légitime d’un nouveau bureau, le Ministère de la Culture continue d’outrepasser ses compétences dans l’affaire de l’UMC.

 

Trois jours après l’élection historique d’Armand Touaboy à la présidence de l’Union des Musiciens Centrafricains (UMC), le Ministère de la Culture et du Tourisme récidive dans une démarche qui défie le droit associatif centrafricain. Par un communiqué du 2 septembre 2025, la Direction Générale des Arts et de la Culture, dirigée par Albertine Ouaboua, rejette purement et simplement la légitimité du nouveau bureau démocratiquement élu.

 

Cette nouvelle intervention confirme les analyses développées dans nos précédentes publications : nous assistons à une manipulation organisée par Philippe Bokoula, chargé de mission au ministère, au profit de son ami Dany Ngarasso, l’ancien président par intérim qui refuse de quitter le pouvoir depuis près de quatre ans.

 

Cette ingérence administrative ne repose sur aucune base légale solide. Le communiqué ministériel du 2 septembre dévoile l’ampleur de cette intervention. Après avoir tenté d’empêcher l’Assemblée Générale du 30 août par une note circulaire rédigée par Bokoula, le ministère de la culture franchit un nouveau palier en contestant ouvertement les résultats d’un scrutin légalement organisé par les membres de l’association.

 

Cette escalade pose une question fondamentale : de quel droit un ministère partenaire s’arroge-t-il le pouvoir de valider ou d’invalider les élections d’une association indépendante ? L’UMC relève juridiquement du Ministère de l’Administration du Territoire, qui seul détient la compétence en matière associative. Le Ministère de la Culture n’est qu’un partenaire institutionnel, sans aucune prérogative de tutelle sur l’organisation interne de l’association.

RCA : Quand le ministère de la Culture outrepasse ses compétences dans l’affaire de l’Union des Musiciens centrafricains
Dany Ngarasso, Président par intérim à gauche, puis à droite, son ami, le chargé de mission, Philipp Bokoula. Photo collage réalisée par la rédaction du CNC

 

Pourtant, Albertine Ouaboua persiste dans cette voie illégale. Bien qu’elle ait elle-même déclaré par le passé que “l’association UMC est indépendante”, elle se laisse aujourd’hui manipuler par Philippe Bokoula pour servir les intérêts personnels de Dany Ngarasso. Cette contradiction montre le caractère artificiel de cette intervention administrative.

 

Dans ce contexte trouble, des échanges WhatsApp datés du 25 août dernier, au lendemain de la première note ministérielle, éclairent d’un jour nouveau les véritables motivations de cette crise. Dans ces messages, Dany Ngarasso se réjouit ouvertement du soutien administratif obtenu grâce à son ami Bokoula.

 

Plus troublant encore, l’ancien président par intérim montre sa conception autoritaire du pouvoir associatif. Dans un message particulièrement choquant, il affirme avoir fait de ses collaborateurs ses “esclaves” : “J’ai commencé à vous frapper comme des petits enfants depuis la démission du Pr Chengo et jusqu’à la fin de mon mandat, j’ai fait de toi, Médiateur et Armel mes esclaves“.

 

Ces propos montrent la personnalité d’un homme qui conçoit la direction de l’UMC comme une propriété personnelle, où les autres membres du bureau ne seraient que ses “pions”. Cette mentalité explique son refus obstiné de respecter les statuts associatifs et d’organiser des élections démocratiques.

 

L’examen attentif de ces événements permet de comprendre un schéma de manipulation parfaitement organisé. Philippe Bokoula, utilisant sa position de chargé de mission, rédige personnellement les notes administratives que signe ensuite Albertine Ouaboua. Cette dernière, malgré sa reconnaissance de l’indépendance de l’UMC, avalise des décisions qui violent cette même indépendance.

 

Cette complicité administrative permet à Dany Ngarasso de se maintenir illégalement au pouvoir en transformant une position personnelle en décision officielle de l’État. L’ami devient ainsi le bras armé administratif de celui qui refuse de se soumettre aux règles démocratiques.

 

Le communiqué du 2 septembre, qui convoque une “réunion de concertation” pour le 4 septembre à l’École Nationale des Arts, constitue une nouvelle tentative de légitimation de cette ingérence. En invitant “tous les artistes et orchestres membres de l’UMC”, le ministère tente de créer une assemblée parallèle sous son contrôle, défiant ainsi l’autorité du bureau légitimement élu.

 

Face à cette manipulation, les musiciens centrafricains maintiennent fermement leur position légitime. Le bureau exécutif nouvellement élu a publié un communiqué sans équivoque affirmant sa légitimité et demandant à ses membres de ne pas participer à la réunion convoquée par la Direction Générale des Arts.

 

Cette résistance s’appuie sur des bases juridiques solides. L’UMC, en tant qu’association reconnue, jouit d’une autonomie garantie par les textes législatifs centrafricains. Aucun ministère ne peut s’immiscer dans sa gouvernance interne sans violer le principe de l’autonomie associative.

 

Les artistes prennent également à témoin “les hautes autorités nationales et l’opinion nationale” de cette ingérence, se réservant le droit d’ester en justice. Cette démarche témoigne de leur détermination à faire respecter leurs droits et à combattre ce qu’ils qualifient de “cabale de manipulation menée par ceux qui ont pris l’habitude de se servir dans les deniers des artistes.”

 

Cette situation dépasse largement le cas spécifique de l’UMC et constitue un précédent extrêmement dangereux pour l’ensemble du tissu associatif centrafricain. Si un ministère partenaire peut invalider les élections d’une association sous prétexte de “dialogue constructif”, quelle association sera à l’abri de telles interventions ?

 

Cette dérive autoritaire menace les fondements mêmes de la liberté associative en République Centrafricaine. Elle ouvre la voie à une instrumentalisation politique des organisations de la société civile et compromet leur capacité à jouer leur rôle démocratique.

 

L’affaire UMC montre aussi les dysfonctionnements de l’administration publique, où des fonctionnaires peuvent utiliser leur position pour servir leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. Cette dérive éthique nécessite une réaction ferme des autorités compétentes.

 

En définitive, l’obstination du Ministère de la Culture à persister dans cette ingérence illégale ne fait que confirmer le caractère artificiel de son intervention. Derrière les formules administratives se cache une réalité simple : un homme, Philippe Bokoula, utilise sa position pour aider son ami Dany Ngarasso à confisquer une organisation qui ne lui appartient pas.

 

Cette manipulation, qui dure depuis des années, doit cesser. Les musiciens centrafricains ont démocratiquement choisi leurs dirigeants dans le respect de leurs statuts. Cette décision souveraine ne peut être remise en cause par des manœuvres administratives douteuses.

 

Il appartient maintenant aux autorités compétentes de rappeler à l’ordre un ministère qui outrepasse manifestement ses prérogatives et de garantir le respect de l’autonomie associative, principe fondamental de tout État de droit.

 

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