Centrafrique : le leader de 100% Touadera, Hassan Bouba, déjà en campagne électorale pour Touadera

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le leader de 100% Touadera, Hassan Bouba, déjà en campagne électorale pour Touadera

 

Hassan Bouba avec les mercenaires russes du groupe WSagner à Bria, dans la Haute-Kotto
Hassan Bouba, inculpé par la CPS pour crime de guerre et crime contre l’humanité, parade avec les mercenaires russes du groupe Wagner à Bria

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Hassan Bouba, le toto ministre de l’élevage et de la santé animale, accusé de crimes contre l’humanité par la CPS, s’affiche à Bouboui dans un meeting pour soutenir un troisième mandat de Faustin-Archange Touadéra. Son association « 100% Touadéra », lancée en fanfare par la même occasion, choque par son mépris de la justice.

 

 

Un homme poursuivi pour des crimes odieux en République centrafricaine continue de narguer la justice tout en occupant une place centrale dans le jeu politique. Hassan Bouba, ministre de l’Élevage et de la Santé animale, est bien plus qu’un simple membre du gouvernement. Inculpé en 2021 par la Cour pénale spéciale (CPS) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il reste libre, protégé par des forces puissantes du groupe Wagner, et s’autorise même à défiler publiquement pour soutenir un troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra. La semaine dernière, à 45 kilomètres de Bangui, dans le village d’élevage de Bouboui, il a lancé son « Association 100% Touadéra », un geste qui insulte les victimes de ses actes criminels et expose les failles béantes du système centrafricain.

 

L’événement de Bouboui était tout sauf discret. Entouré de certains membres du gouvernement et d’une foule mobilisée, Bouba a pris la parole dans une déclaration filmée, largement partagée sur les réseaux sociaux. Mais ce qu’il a dit était à peine compréhensible. Son français, chaotique et décousu, donnait l’impression d’un homme perdu dans ses propres mots. Il a parlé de « tous derrière nous », de « droits d’erreurs » et d’autres formules absurdes, comme si les phrases s’effondraient avant d’atteindre leur sens. Un élève de primaire aurait fait mieux. Ce discours, prononcé sans une once de sango,  la langue nationale qu’il ne maîtrise pas,  trahit son déracinement. Hassan Bouba n’est pas centrafricain. Originaire du Tchad, il est arrivé en RCA dans le sillage de la rébellion de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), dirigée par Ali Darassa, dont il était un lieutenant clé.

 

Son passé est lourd. Des enquêtes sérieuses, y compris celles de l’ONG The Sentry, l’accusent d’avoir organisé des atrocités, comme l’attaque du camp de déplacés d’Alindao en 2018, où 112 civils, dont 19 enfants, ont été tués dans une violence grave. On lui reproche aussi la mort d’un Casque bleu congolais à Bambari et d’autres exactions liées à son rôle dans l’UPC. En 2021, la CPS a lancé un mandat d’arrêt contre lui. Arrêté dans son bureau à Bangui, il a été conduit à la prison du camp de Roux. Mais une semaine plus tard, des mercenaires russes, accompagnés de gendarmes et de soldats des Forces armées centrafricaines (FACA), ont forcé sa libération. Cet épisode, digne d’un roman noir, montre à quel point Hassan Bouba est intouchable. Ces mercenaires, souvent liés au groupe Wagner, sont devenus son ombre, le suivant partout, garantissant sa sécurité et son impunité.

 

Aujourd’hui, Bouba ne se contente pas de rester libre. Il se pavane, organise des rassemblements, et proclame sa loyauté à Touadéra avec son « Association 100% Touadéra ». À Bouboui, il a prétendu parler au nom des éleveurs, en majorité peuls, mais ses mots sonnent vide. Son soutien affiché au président, et surtout à un troisième mandat, ressemble à une manœuvre opportuniste pour consolider son pouvoir. Des rumeurs circulent même sur ses ambitions démesurées : certains disent qu’il cherche à consolider sa place dans la course au poste du vice-Président de la République, face à Sani Yalo et Sarandji. Selon un cadre du parti MCU, interrogé par la rédaction du CNC, confirme cette hypothèse de cette bataille sous-terraine. Hassan Bouba, imposé par le groupe Wagner, joue gros.

 

Ce qui rend cette affaire encore plus révoltante, c’est la présence à Bouboui de plusieurs membres du gouvernement du premier ministre Félix Moloua. Leur participation donne à cet événement un vernis officiel, comme si l’État cautionnait un homme accusé de massacres. Pendant ce temps, la CPS, créée pour juger les crimes les plus graves commis depuis 2003, est réduite à l’impuissance. Ses efforts pour faire respecter la justice sont piétinés par des intérêts politiques et des protections mercenaires. Les victimes des exactions imputées à Bouba :  familles brisées, communautés dévastées,  n’ont droit qu’au silence, tandis que leur bourreau parade en ministre.

 

La situation est intolérable. Comment un homme au passé si sombre peut-il occuper un poste ministériel, organiser des événements publics, et ambitionner des responsabilités encore plus grandes ? La réponse réside dans un système où le pouvoir prime sur la morale. Les mercenaires russes, omniprésents, jouent un rôle trouble. Ils protègent Bouba, le maintiennent en place, et influencent des décisions qui devraient relever de la souveraineté centrafricaine. Leur emprise, combinée à la complaisance de certains cercles du pouvoir, permet à des figures comme Bouba de prospérer.

 

La République centrafricaine mérite mieux en tout cas. Ils méritent une justice qui fonctionne, des dirigeants qui respectent leur histoire et leur douleur, et un avenir libéré des fantômes de la guerre. Bouba n’est pas un leader ; c’est un symbole d’échec, un homme qui ne devrait pas être au gouvernement, mais devant un tribunal. La communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, et les citoyens doivent se mobiliser pour exiger des comptes. Laisser un accusé de crimes contre l’humanité soutenir un troisième mandat présidentiel, sous les applaudissements de complices, est une blessure infligée à tout un peuple. La RCA ne peut avancer tant que des hommes comme Hassan Bouba sont libres de réécrire leur histoire au détriment de la vérité….

 

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