CENTRAFRIQUE : LA COALITION DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE MENACE DE BOYCOTTER LES ÉLECTIONS LOCALES, QUELS SONT LES ENJEUX ET LES CONSÉQUENCES POLITIQUES ?

Publié le 15 juin 2024 , 5:05
Mis à jour le: 15 juin 2024 9:45 am

CENTRAFRIQUE : LA COALITION DE L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE MENACE DE BOYCOTTER LES ÉLECTIONS LOCALES, QUELS SONT LES ENJEUX ET LES CONSÉQUENCES POLITIQUES ?

 

Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l'article. Photo courtoisie.
Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article. Photo courtoisie.

 

 

Après plus de trois (3) décennies, les élections locales basées sur le principe de la proximité initialement programmées pour le mois d’octobre 2024 se préparent sur fond de tensions politiques et de chocs électrostatiques.

 

Bangui, 16 juin 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

En effet, suite à une conférence de presse du 13 juin 2024, la coalition de l’opposition démocratique a solennellement annoncé qu’elle ne participera pas aux prochaines élections municipales au motif qu’elle ne reconnaît pas la nouvelle constitution du 30 août 2023 promulguée aux forceps et qu’elle juge illégale au regard des innombrables violations des normes procédurales existantes.

Par respect au principe du parallélisme des formes, ce grief suppose que l’opposition démocratique ne prendra part à aucune élection sous l’égide de cette constitution.

Paradoxalement à cette annonce de principe, la coalition de l’opposition démocratique exige la réforme structurelle avec retour en organe paritaire de l’institution chargée de la gestion des élections ainsi que la réforme du conseil constitutionnel avec des membres désignés par corporation qui en garantissent l’indépendance.

Il apparaît important de souligner qu’à ce niveau, la coalition de l’opposition démocratique entretient un flou brouillardeux ou brumeux dès lors qu’elle rejette formellement la nouvelle constitution mais réclame des réformes structurelles.

Ce qui laisse supposer en filigrane leur éventuelle participation aux élections locales si les réformes souhaitées font des échos dans le camp du pouvoir de Bangui…on pourrait en déduit qu’il ne s’agissait que d’une simple menace.

Au delà de ce qui précède, la non participation de l’opposition démocratique aux élections locales engendrerait des enjeux et conséquences majeurs.

D’abord la légitimité des élections sera gravement atteinte car le processus et les résultats seront présumés biaiser parce que non représentatifs de la volonté populaire.

De ce fait, on en déduit le renforcement de la dictature car une élection sans opposition nous renvoie à l’ère révolu du parti unique.

L’on assistera également à la démobilisation des électeurs et un désengagement civique avec un faible taux inédit de participation.

Enfin, la montée en puissance des tensions politiques sera évidente car elle sera source de grèves, de manifestations, de désobéissances civiles voire de conflits d’où la nécessité d’une médiation de la communauté internationale qui peut entre autres geler les aides ou soutiens financiers.

Soucieux de l’avenir démocratique post électoral, le citoyen lambda s’interroge :

La politique de la chaise vide ou le boycott des élections est-elle une option raisonnable ?

Est-ce la crainte d’une parodie d’élection ou de servir de caution qui a motivé cette renonciation ?

Comment comprendre que la coalition de l’opposition démocratique ne reconnaisse pas la nouvelle constitution et en même temps réclame des réformes structurelles ?

Cela veut-il dire que si les exigences de l’opposition démocratique sont acceptées, la coalition participera aux élections sous l’autorité de cette nouvelle constitution qu’elle a d’ores déjà rejetée ?

Existe t-il une chance à la diplomatie préventive pour tenter de renouer le dialogue entre les antagonistes ?

L’opinion nationale et internationale est confuse et réclame une clarification à la hauteur des enjeux.

Pour finir, nous demandons à la coalition de l’opposition démocratique d’aller au bout de sa logique car en plus des exigences conditionnelles limitativement énumérées, le fichier électoral et le découpage cartographique demeurent les nerfs d’une élection transparente qui garantit la paix et l’unité nationale.

Au delà de tout, n’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous le fasse, on ne récolte au passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

Malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

Mais attention, ne le dites à personne.

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 15 Juin 2024.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste,

Administrateur des élections.

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