Centrafrique : Interview exclusive CNC du ministre de la Jeunesse Sylvère NGARSO
Bangui, le 09 Juillet 2017
Par : Jefferson Cyrille YAPENDE , CNC
De l’organisation du Forum Panafricain de la Jeunesse en passant par la gestion administrative et technique des infrastructures sportive centrafricaine notamment le stable dit de 20 00 place, le ministre Sylvère NGARSO a profité de notre micro pour, non seulement, dresser son bilan à la tête de ce département mais annoncer des perspectives. Il déplore au passage : « Faire abstraction de dialogue pour utiliser des méthodes sordides ne fait pas avancer les choses ». Très intéressant.
CNC : Bonjour monsieur le Ministre ;
Sylvère NGARSO : Bonjour monsieur le journaliste.
CNC : Vous – êtes le Ministre en Charge de la Promotion de la Jeunesse, du Développement des Sports et du Service Civique. La Centrafrique accueille le Forum panafricain de la Jeunesse prévu du 28 au 30 Juin 2017 à Bangui. Dites-nous l’objectif de ce forum ?
Sylvère NGARSO : L’organisation du Forum Panafricain de la Jeunesse dont le thème est : « La Jeunesse face aux défis de l’insécurité transfrontalières, de l’intégration régionale et du développement socioéconomique » s’inscrit dans le cadre du projet conjoint UNICEF/UNFPA d’appui à la réduction de la vulnérabilité des adolescents et jeunes en RCA. L’organisation de ce forum panafricain est aussi en harmonie avec la résolution 2250 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce forum panafricain de la jeunesse permet de promouvoir un cadre d’échanges et de concertations sur les résultats de l’analyse des besoins et les aspirations des adolescents et jeunes aux fins d’identifier les solutions qui permettent de sortir durablement, non seulement l’Afrique des récurrentes crises mais aussi et surtout la RCA.
Il se justifie par le fait que la jeunesse, qui représente la majorité de la population africaine en générale et centrafricaine en particulier, constitue la principale force à même d’impulser le changement et un nouveau départ pour une Afrique et un Centrafrique émergent.
En clair ce forum vise à contribuer à la restauration d’une paix durable en Centrafrique en prenant le problème dans un angle régional et transfrontalier via la conceptualisation de stratégies visant une coopération et une participation de la jeunesse.
CNC : Quels sont les critères de sélection et l’effectif total des pays africains attendus à Bangui ?
Sylvère NGARSO : Ce forum verra la participation des jeunes venus de dix (10) pays africains, tels que : le Cameroun, la République Démocratique du Congo, le Burundi, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Mali, le burkina Faso, le Tchad, le Libéria et la Sierra Léone dont la majorité a vécu et connu des situations de crises comme le notre.
L’organisation du forum mobilisera environ 200 personnes dont 20 invités de marques comme la Présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse, Le Directeur Régional du Centre et de l’Ouest UNFPA, Directeur Régional de l’UNICEF, etc et 18 jeunes délégués Africains.
Il réunira les leaders des organisations de jeunesse de la RCA, les représentants du gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les ONGs pour rechercher des réponses aux préoccupations de la jeunesse centrafricaine
CNC : Dites-nous, Monsieur le Ministre, dans quel cadre s’inscrit le forum panafricain de la jeunesse de Bangui ?
Sylvère NGARSO : Ce forum qui devrait se tenir à Bangui du 28 au 30 juin 2017 et sera placé sous le très haut Parrainage de son Excellence le Professeur Faustin Archange TOUADERA, président de la République Chef de l’Etat, mais reporté en raison du Forum de Ndjamena, devait offrir l’opportunité aux jeunes venus de ces différents pays d’échanger avec leurs pairs centrafricains sur leur vécu expérientiel et les bonnes pratiques mises en œuvre quant à la mobilisation, l’implication et la participation de la jeunesse dans le processus de recherche de la paix, de la cohésion sociale et le vivre ensemble en Afrique en général et en Centrafrique en particulier.
CNC : J’aimerais, si vous le permettez M. le Ministre, que nous revenions sur le dernier match qui a opposé notre pays au Rwanda. Les fauves ont boycotté leur dernier entraînement pour réclamer leurs primes avant ce match. Du coup, les supporters vous ont pointé du doigt, proférant ainsi des propos malveillants allant même jusqu’à vous agresser physiquement. Dites-nous qu’est- ce qui a été à l’origine d’une telle tension ?
Sylvère NGARSO : Cette question nécessite pour ma part quelques éclaircissements de fond.
Ce que je regrette amèrement c’est que cette histoire montée de toutes pièces a failli perturber la bonne préparation des fauves pour ce match aussi important.
J’ai personnellement joué ma partition en tant que Ministre des Sports en défendant le budget de ce match devant le Conseil des Ministres.
Entre temps et au mois de Mars 2017, bien qu’envoyé tardivement au Département, j’ai eu à défendre devant ce même conseil et obtenu 23 672 000 FCFA pour soutenir les fauves qui partaient en stage de préparation à Rabat au Maroc.
Il est important de préciser que la Présidence de la FCF venait de signer une convention avec la Fédération Royale du Maroc et que ce stage suite à une invitation dont l’hébergement, la restauration, le transport local, l’infrastructure sportive d’entrainement sont mis à disposition gratuitement.
Il semblerait que la gestion de ces fonds remis directement à la FCF n’a pas respecté l’orthodoxie et que des montants insignifiants ont été remis aux stagiaires pendant ce stage, ce qui a crée un précédent sans pareil car certains n’ont rien reçu, d’autres oui.
Certes, pour le match contre le Rwanda, les techniciens du Département ont retouché légèrement le montant du budget mais cela ne constituait pas une raison de pousser ces valeureux sportifs à choisir l’option d’une grève. Faire abstraction de dialogue pour utiliser des méthodes sordides ne fait pas avancer les choses. La preuve c’est que j’ai pu, sans effort obtenir 15 000 000 supplémentaires avec l’appui du président de la République, Chef de l’Etat, pour résoudre un problème qui devant satisfaire les fauves. Ce qui donne un montant total de 109 672 000 F CFA.
CNC : Que pensez-vous de la dégradation avancée du complexe sportif 20.000 places, par ailleurs que préconisez-vous ?
Sylvère NGARSO : Pour être direct avec vous, la situation de dégradation du complexe sportif 20000 places est dû à un manque de moyens financiers.
Le complexe sportif 20000 places est géré par l’Office National de la Promotion et de Gestion des Infrastructures Publiques Sportives (ONASPORTS).
Pour la petite histoire, il convient de préciser que l’ONASPORTS a été crée par la LOI n°08.023 du 16 Décembre 2008. Il est régi par la loi n°08.011 du 13 février 2008, portant Organisation du cadre Institutionnel et juridique applicable aux Entreprises et offices Publics et son Décret d’application n°08.296 du 20 Aout 2008, fixant les Modalités d’Application de la Loi n°08.011.
Il a pour mission entres autres : De créer les infrastructures sportives publiques ; D’assurer l’entretien, la maintenance et la réhabilitation des infrastructures sportives publiques
L’article 2 de la dite loi prévoit que les ressources de l’ONASPORTS sont constituées entre autres : Des recettes des activités sportives ; Des produits de l’exploitation des infrastructures sportives publiques et des activités propres de l’Office ; Des dotations et subventions de l’Etat et des collectivités territoriales ; Etc.…
Au regard de ces dispositions, vous comprendrez aisément que sur le papier, l’ONASPORTS dispose des ressources pour son fonctionnement, malheureusement les réalités sont autres.
Par exemple, lors d’un match international, c’est la FCF qui confectionne les billets et les met en vente, récupère entièrement les recettes sans verser une quote-part à l’ONSPORTS pour assurer sa mission. Aussi, l’ONASPORTS ne bénéficie pas de subvention extérieure, même pas de l’Etat.
La maintenance d’une structure comme le complexe sportif 20000 places nécessite d’énormes moyens financiers.
Cependant, la bonne nouvelle c’est que nos partenaires Chinois ont accepté de nous aider à remettre le stade dans son état initial.
Je voudrais saisir cette opportunité que vous m’offrez pour exprimer très chaleureusement au nom du Gouvernement que dirige son Excellence Simplice Mathieu SARANDJI, Premier Ministre Chef du Gouvernement sous la très haute conduite du Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat, nos sentiments de gratitude et de reconnaissance à la République Populaire de Chine pour son engagement à promouvoir le développement Sud-Sud et son appui constant à soutenir la politique du gouvernement dans le domaine du relèvement de la jeunesse centrafricaine mérite d’être hautement saluée.
Le Département qui assure la tutelle de l’ONASPORTS entend tout mettre en œuvre pour assurer à l’ONASPORTS une gestion orthodoxe de ce patrimoine national. Ces mesures visent à instaurer la bonne gouvernance, améliorer le niveau de recette et diversifier les partenariats dans l’objectif de mobiliser des ressources financières additionnelles
CNC : La fédération Centrafricaine de Football a prévu 25 millions de billets pour ce match mais à la fin elle s’est retrouvée avec 15 millions de F CFA. Comment expliquer un tel déficit ?
Sylvère NGARSO : Je vous proposerais plutôt de poser cette question directement à la Fédération Centrafricaine de Football afin qu’elle puisse mettre à la disposition du peuple centrafricain en général et du public sportif en particulier les éléments de réponses appropriées pour une meilleure compréhension.
CNC : Pour en finir, Monsieur le Ministre, jour pour jour vous venez de passer un peu plus d’un an à la tête du Département de la Jeunesse. Pourriez-vous nous dresser un bilan à mi-parcours ?
Sylvère NGARSO : C’est avec des vrais motifs de satisfaction que je ne permets de vous livrer le bilan des actions et activités réalisées par le Ministère de la Promotion de la Jeunesse du développement des Sports et du service Civique depuis ma nomination à la tête de ce Département.
En effet, le Ministère de la Promotion de la Jeunesse, du Développement des Sports et du Service Civique est chargé de promouvoir et de développer les trois secteurs phares suivants : Le secteur de la Jeunesse ; Le secteur des sports et de l’Education Physique ; Le secteur du Service Civique.
Je tiens tout d’abord à exprimer mes sincères remerciements à nos partenaires notamment l’UNFPA, l’UNICEF et l’OIM pour leurs appuis multiformes Nous avons élaboré et mis en œuvre plusieurs activités conjointes avec nos partenaires au développement UNICEF et FUNAP.
Ce projet a permis au département d’initier une dynamique participative par laquelle le jeune connait ses droits et ses devoirs et mesure bien sa participation au développement de notre nation des jeunes
1 – Réalisations
- Organisation d’une grande campagne de sensibilisation des jeunes sur les valeurs traditionnelles positives qui fondent l’âme du peuple centrafricain ;
- Organisation d’une campagne de communication Talents d’Adolescents et des Jeunes sur la paix, la santé et la cohésion sociale ;
- Réalisation d’une analyse nationale participative sur les besoins et aspirations des jeunes en matière de paix, de cohésion sociale, de formation professionnelle et de l’emploi dont les résultats serviront à élaborer des nouveaux programmes de promotion de la jeunesse ;
- Installation de 8 kiosques informatiques dans les Maisons de Jeunes et Centres de jeunesse de Bangui pour l’initiation des enfants, des adolescents et des jeunes à l’outil informatiques
- Développement des activités U report (application mobile qui utilise le téléphone portable) pour faciliter la participation de plus de 25 000 adolescents et jeunes dans les processus de dialogue et de développement à Bangui, Bouar, Bossangoa, Kaga-Bandoro, Bambari, Berbérati, Grimari, Batangafo ;
- Organisation d’une réunion de plaidoyer sur la jeunesse en marge de la table ronde de Bruxelles le 16 novembre 2016 à l’Hôtel Léopold ;
- Organisation à Bangui de la session internationale de formation des coordonnateurs et formateurs de l’Afrique Centrale sur le Guide Francophone pour la création d’une micro entreprise du Programme de Promotion de l’Entreprenariat des jeunes (PPEJ) de la CONJEFES ;
- Elaboration du premier draft du Fonds National d’Appui aux Initiatives des Jeunes ;
- Enrôlement d’environ 5 000 jeunes volontaires centrafricains dans les travaux d’assainissement et d’hygiène à Bangui « opération ToumbaNzéndé » ;
- Mise œuvre globale du projet conjoint d’Appui à la vulnérabilité des adolescents et jeunes financé conjointement par l’UNFPA et l’UNICEF ;
- Construction et réhabilitation de dix (10) maisons des jeunes à Bangui, Boda, Kaga-Bandoro, Mbaiki, Bimbo avec l’appui du gouvernement et des partenaires (OIM, projet conjoint UNFPA/UNICEF) ;
- Lancement du programme Jeune, Santé, Sexualité, Sécurité (JS3) financé par CORDAID ;
- La signature du programme conjoint des Nations Unies pour le renforcement de la résilience des adolescents et jeune en Centrafrique dont le montant du budget s’élève à 72, 551,778 U$$
2 – Perspectives
- La mise en œuvre du Programme Conjoint d’Urgence Jeunes envisagés à l’horizon 2017 ;
- La participation de la jeunesse centrafricaine au Forum Mondial de la Jeunesse ;
- La création d’une base des données des organisations de la jeunesse centrafricaine ;
- L’extension du processus de mise en place des organes déconcentrés sur toutes l’étendus du territoire national ;
- L’élaboration de l’initiative d’inclusion des jeunes dans le circuit du marché ;
- L’élaboration d’un programme de formation et de réinsertion sociale des jeunes en collaboration avec les partenaires institutionnels publics et privés tels que le HCJPN, l’ACFPE, le Projet THIMO et les Opérateurs économiques ;
- La mise en place d’un dispositif de création d’un fonds d’appui aux jeunes débrouillards reconnus victimes des pillages et vol de leurs sources de production suite aux évènements intervenus dans le pays etc. ;
- Le renforcement des capacités institutionnelles et juridiques des plateformes thématiques de la jeunesse centrafricaine à tous les niveaux ;
- La réalisation de l’analyse participative sur la perception des jeunes par rapport au conflit et sa résolution ;
- L’accompagnement des jeunes à se mobiliser dans le cadre du processus de la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble et le DDRR ;
- L’élaboration et la dissémination du document de programme national d’éducation à la citoyenneté des jeunes en milieu extra-scolaire ;
- L’organisation d’une étude sur la situation du désœuvrement et du chômage des jeunes ;
- La Promotion du leadership en milieu jeune ;
- La Construction et/ou la réhabilitation des espaces conviviaux dans les villes de province et à Bangui ;
- Le développement et la promotion du sport de proximité et de masse pour la détection des jeunes talents ;
- La Formation de cinq cent mille (500.000) jeunes femmes et jeunes déscolarisés, désœuvrés et démobilisés sur la gestion destinée aux micros projets et activités génératrices revenus ;
- Le soutien à l’auto prise en charge des initiatives des groupements des femmes et jeunes, appuyés en matériels pour le développement d’activités génératrices de revenus (artisanales, de transformation des productions agricoles et de commercialisation) ;
- L’intensification des activités de prévention et de réduction de la vulnérabilité des jeunes liée aux IST/VIH et SIDA ;
- La création et le développement des espaces d’écoute et d’échanges des jeunes en matière de santé sexuelle de reproduction ;
- L’encouragement des organisations de jeunes, en partenariat avec les organisations nationales et internationales à produire, échanger et diffuser l’information sur la préservation de l’environnement et les meilleures pratiques pour la protection de l’environnement ;
- Le soutien aux organisations des jeunes en mettant en place des programmes d’incitation à la préservation de l’environnement tels que les programmes de réduction des déchets, de recyclage et de reboisement ;
- La réalisation des actions intensives dans la lutte contre la désertification ;
- L’élimination de toutes les pratiques traditionnelles qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la dignité de la femme ;
- La reconnaissance et valorisation des croyances et des pratiques qui contribuent au développement ;
- La promotion de la prise de conscience interculturelle à travers des programmes d’échanges entre les jeunes et les organisations de jeunes ;
- L’organisation des missions en province pour faire l’état des lieux des services déconcentrés.
DANS LE DOMAINE DU DEVELOPPEMENT DES SPORTS
1 – Réalisations
- La participation de l’équipe nationale de football aux éliminatoires de la CAN de football 2017 au Gabon prise en charge par le budget de l’Etat ;
- La participation de l’équipe nationale de hand Ball au « challenge TROPHY » à Kinshasa en RDC prise en charge partiellement par le budget de l’Etat ;
- L’organisation du tournoi international de boxe de la zone 3 à Bangui, pendant lequel la RCA a été sacrée championne d’Afrique centrale avec 4 médailles d’or prise en charge par le budget de l’Etat ;
- La participation de la RCA aux jeux africains de Brazzaville prise en charge par le budget de l’Etat ;
- La participation de la RCA aux jeux olympiques et paralympiques de Rio au Brésil prise en charge par le budget de l’Etat ;
- Le processus de la mise en place du fonds National du développement des sports est en cours ;
- La réhabilitation des locaux et infrastructures de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) ;Lla participation de l’équipe nationale de football aux éliminatoires de la CAN de football 2019 au Cameroun prise en charge par le budget de l’Etat ;
- la participation de l’équipe nationale de Basketball aux éliminatoires de l’Afrobasket en Angola 2017 prise en charge par le budget de l’Etat ;
- La participation de l’équipe nationale de Karaté aux jeux de Yaoundé prise en charge par le budget de l’Etat ;
- La formation des entraineurs “young coach” de basket-ball, module 2 par la FIBA en collaboration avec la FCBA ;
- La réhabilitation des stades municipaux de Boda, Ndélé, Bouar par l’OIM ;
- La formation des encadreurs techniques de badminton par la CONFEJES ;
- La formation des encadreurs techniques de tennis de table par la Solidarité Olympique ;
- La clôture de la formation et la remise de diplômes à 103 étudiants de l’INJS dans le domaine de l’Education Physique, du Sport et de la Jeunesse de la première promotion.
2 – Perspectives
- Relance du sport scolaire et universitaire ;
- Le lancement du concours d’entrée à l’INJS pour la deuxième promotion ;
- La validation du document de politique national de développement des sports ;
- La reprise de la coopération avec les pays amis pour la formation et la spécialisation des encadreurs sportifs
CNC : Je vous remercie M. le ministre de votre bienveillante disponibilité.
Sylvère NGARSO : C’est plutôt à moi de vous remercier, M. le journaliste
Propos recueillis par Jefferson Cyrille YAPENDE
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