Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 23 mars 2022
Bangui (CNC) – 48 heures après son lancement par le chef de l’État Faustin Archange Touadera, les travaux du dialogue républicain continuent de susciter de nombreuses réactions dans la capitale centrafricaine et sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui pensent que les conditions de non-inclusivité et d’absence de consensus dynamique, le dialogue républicain est tout simplement vidé de sa substance. Mais pour les partisans du régime, inclusivité ou pas, le pays doit avancer.
Le format du dialogue soulève des questions
Pour la majorité présidentielle, le dialogue républicain est un souhait, un vœu, qui est une initiative du chef de l’État Faustin Archange Touadera. Il permettra de faire un état de lieux de la République, et d’envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme et avec bon espoir. Mais sur les réseaux sociaux et dans les rues de Bangui, le format et la non-inclusivité du dialogue soulèvent beaucoup des questions. Pour eux, peut-on faire un dialogue seulement qu’avec ses propres amis?
Sur les réseaux sociaux, on peut lire :
« Le dialogue républicain est taillé des thèmes déjà trop traités et tellement connus de tous dont les audaces, en aucun cas, n’ont été mises en application », réagit un internaute qui ajoute que : » le dialogue républicain, celui qui semble vouloir tracer une nouvelle voie de la conduite des affaires de l’État, à proprement parler, n’est qu’un plat « réchauffé », mais cette fois, nous espérons qu’ils vont le manger seuls. Qui ? le gouvernement ! ».
Un spectacle aux yeux du monde
Pour un enseignant de l’école Galabadja, ce dialogue n’est autre qu’un spectacle. « Une fois de plus les Centrafricains se préparent à se livrer en spectacle aux yeux du monde entier avec ce prétendu dialogue dont l’exclusivité est l’emblème. Que cherche-t-on au travers de ce soi-disant dialogue? La paix? Je ne vois pas comment cela serait possible en l’absence de ces maudits groupes armés qui ne cessent de semer la désolation dans nos familles et nos régions.
Voilà une occasion qui aurait servi de mettre les rebelles centrafricains face à leur conscience, leur faire prendre des engagements qui, s’ils s’avisaient encore contre toute logique à reprendre les armes contre leur pays, les auraient définitivement voués aux gémonies.
Et la communauté internationale, lassée par leur versatilité, nous aurait aidés à sonner le glas de leur existence. Il est donc extrêmement naïf de se figurer qu’il sortira du positif de cette “touaderade” dont le cynisme politique le dispute aux appétits de pouvoir de bas étages. Mon vif souhait est que les Centrafricains restent vigilants lors de ces assises de honte afin de ne pas se faire le complice des viles manœuvres de Touadera et de ses sbires. Le peuple centrafricain ne pardonnera pas les coassociés de ceux qui veulent confisquer sa souveraineté et son aspiration légitime à vivre dans la paix et à travailler librement pour faire du développement de la Centrafrique une réalité ».