Centrafrique: Contribution aux préparation de la table ronde de Bruxelles de Novembre 2016.
Bangui le 12 octobre 2016. 13:10′.
Par: Temy Tomba.
1- Contexte :
Les Autorités Centrafricaines s’emploient activement à préparer la prochaine Table Ronde des Bailleurs de Fonds à Bruxelles prévue en novembre 2016. L’idée d’une Table Ronde n’est pas nouvelle et elle est même bien venue pour la recherche de financement pour le relèvement de l’économie centrafricaine après la crise militaro-politique qu’a connue la RCA.
Les conditions pour bénéficier du concours des financements internationaux en provenance des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux sont basées sur la crédibilité, la transparence et la bonne gouvernance. La RCA sort d’une crise profonde qui a détruit tout le dispositif de l’appareil productif. Elle se trouve confrontée à une insuffisance des ressources propres qui la pénalisent et l’empêcher d’assurer la gestion de son fonctionnement courant et de ses équipements en termes d’investissements. Cette situation la pousse et l’oblige à faire appel à l’aide extérieure. C’est dans cette optique qu’elle prépare l’organisation d’une Table Ronde avec des bailleurs de fonds à Bruxelles afin de mobiliser des fonds pour le financement de sa reconstruction.
L’objectif à terme de la Table ronde est de faire un plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers internationaux pour la mobilisation des financements nécessaires à la construction et au relèvement de l’économie :
Il convient de rappeler que la précédente Table Ronde de Bruxelles de juin 2011 qui avait vu la forte participation des Autorités et Hauts cadres centrafricains, avait suscité tant d’engouement, mais elle s’était soldée par un échec. En effet, les engagements pris par les bailleurs de fonds n’ont pas été honorés et les fonds annoncés n’ont jamais été décaissés, portant un préjudice considérable sur le pays.
Les personnalités de l’époque, comme le Premier Ministre, Faustin Archange TOUADERA, le Ministre de Développement Rural Fidèle GOUANDJIKA, porte-parole du Gouvernement, le Ministre des Affaires Etrangères, M. Antoine GAMBI avaient proclamé sur tous les toits centrafricains le succès de cette réunion qui « devait rapporter » au bas montant 400 milliards de F CFA. Or, ces 400 milliards exhibés à l’époque comme un trophée n’étaient que de promesses sans lendemain.
Lors de cette Table Ronde de Bruxelles, le principal document servant de base de travail pour les négociations était le DSRP (Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté) qui est, rappelons-le, la première conditionnalité imposée par le FMI et la BM aux pays candidats à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative de Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Ce document, aux yeux des bailleurs de fonds de Bruxelles, n’était qu’une compilation de catalogues non détaillés non chiffrés qui avait le seul avantage de décrire la situation du pays, loin d’un Plan National de Développement censé indiqué ce qu’attend faire le pays.
Or l’objectif assigné à une Table ronde est de faire le plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux pour la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des projets et programmes de développement du pays entrepris préalablement et contenus dans un Plan National de Développement.
Les autres pays qui ont su tirer profit de ces Tables Rondes, comme le Mali et la Côte d’Ivoire, ont présenté comme document de base un véritable Plan National de Développement dans lesquels étaient détaillés tous les projets et programmes étudiés et chiffrés pour lesquels les financements étaient sollicités.
On doit donc retenir que pour ce type de réunions, on doit aller avec des projets et programmes bien étudiés et chiffrés basés sur des analyses économiques et financières contenus dans un document d’ensemble : Plan National de Développement.
Ce qu’on peut craindre pour la prochaine Table Ronde est le fait que ce sont les mêmes personnalités, avec quelques nouvelles têtes dans le Gouvernement de Simplice Michel Sarandji, qui ont déjà participé à la Table Ronde de 2011, qui vont encore participer à cette nouvelle réunion.
La participation du Président de la République, Faustin Archange TOUADERA, « élu démocratiquement », aux 10èmes Journées européennes de Bruxelles de la mi-juin 2016, ne saurait être un gage de réussite et de succès de cette nouvelle Table Ronde des Bailleurs de Fonds de Bruxelles prévue en novembre 2016.
Toutefois, la transformation du GIC, Groupe International de Contact, en GIS, Groupe International de Soutien est un atout. De plus, l’arrivée dans le Groupe de 2 membres, lors de la dernière réunion, à savoir la Chine et la Banque africaine de développement (BAD) qui s’ajoutent aux 8 autres membres que compte le GIS RCA (l’UE, l’UA, la BM, le Congo Brazzaville, la France, la CEEAC, les Etats-Unis et le Tchad) est une bonne chose.
De plus, la participation du Président de la République au TICAD organisé par le Japon, ajoute de nouveaux membres comme la Côte d’Ivoire et le Japon. Ce sont autant d’atouts qu’il faut capitaliser.
Toutefois, Il y a un précédent. Et cela intéresse trop souvent les bailleurs de fonds. C’est pourquoi, il convient, si l’on veut réussir cette nouvelle table ronde, de bien se préparer et être réalistes et pratiques voire pragmatiques. Et pour ce faire, il faut maitriser le processus d’un tel mécanisme.
Nous essayons ici de donner quelques éléments sur les étapes et mécanismes du processus d’une Table Ronde, comme de la Table Ronde de Bruxelles
II- PROCESSUS DE LA TABLE RONDE.
Rappelons tout d’abord que l’aide extérieure constitue un soutien important pour un pays comme la RCA qui sort d’une crise militaro-politique grave. Sans l’aide extérieure, la RCA ne peut pas réaliser ses investissements et aussi être en mesure d’équilibrer son budget de fonctionnement courant. Pour l’heure, la RCA ne compte que sur l’aide extérieure pour sa reconstruction et pour ce faire, il faut un investissement massif dans son économie. Et celui–ci ne peut venir que des financements extérieurs. Ainsi, pour recourir à la mobilisation de ces ressources, la Table Ronde est le mécanisme qui convient. Rappelons que “l’objectif à terme d’une Table ronde est de faire un plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers internationaux pour la mobilisation des financements nécessaires à la construction et au relèvement de l’économie nationale”.
Il est du rôle du Gouvernement de mettre en place des mécanismes qui permettent d’atteindre cet objectif. Pour aider le pays, la Table Ronde est le mécanisme approprié mis en place par certaines Institutions Internationales comme la Banque mondiale. Mais ce mécanisme doit s’adapter aux réalités intrinsèques du pays. Le succès d’un tel processus type Table Ronde de Bruxelles ne peut être garanti que par le respect des modèles économiques en y ajoutant d’une part la créativité dont le pays peut faire preuve pour conduire ses partenaires au développement à coopérer et à participer dans la mise en place de sa politique.
C’est pourquoi, il importe de connaitre les mécanismes et leurs variantes pour être en mesure de conduire efficacement le processus d’une Table Ronde comme celle de Bruxelles.
Mais avant, il revient donc au pays de mettre en place un système de planification et programmation qui sera contenu dans un Plan National de Développement. Cet outil technique vise à donner davantage de cohérence aux actions des différents acteurs qui interviennent dans les secteurs économiques. Une planification pour être efficace doit être élaborée sur une base participative. Les acteurs étant nombreux, leur participation à l’élaboration dans la cohésion des actions doit être évidente. C’est pourquoi, il y a nécessité d’améliorer la complémentarité entre les outils techniques de planification et la recherche de consensus pour l’action de tous les partenaires du développement local. Car, il est question de bien définir la politique économique du pays et mieux coordonner l’aide extérieure.
Pour ce faire, il faut solliciter l’aide de la France, des organes de l’ONU, de la BM, du FMI, de l’UE, l’UA, la CEMAC, la CEEAC, et les pays donateurs pour appuyer l’ensemble du processus et permettre au pays une meilleure définition de la politique économique et une meilleure manière pour l’utilisation de ces ressources à mobiliser.
I- Le Processus de la Table Ronde.
La RCA ne dispose pas de ressources suffisantes pour conduire une reconstruction et une expansion soutenue et durable de son économie. La solution, pour palier ses difficultés devra consister à faire appel à l’aide extérieure caractérisée par les dons et les prêts auprès des donateurs extérieurs. Pour être efficace, cette aide doit donc être pertinente et coordonnée. La RCA doit définir ses priorités, en mettant l’accent par exemple sur le secteur rural, les secteurs sociaux et les autres secteurs. Par ailleurs, la RCA doit maitriser son endettement pour être en mesure de faire face dans l’avenir à ses remboursements et s’assurer de sa capacité d’absorption de cette aide et sa capacité pour construire les infrastructures qu’il envisage. Dans ces conditions, le rôle du secteur privé devient déterminant.
Les donateurs ont chacun des conceptions différentes en matière d’aide reposant sur des stratégies propres à chaque pays ou chaque organisation. La juxtaposition d’aides peut parfois conduire à une incohérence globale, et une incoordination de l’aide peut conduire à des effets négatifs sur le processus de développement d’un pays. Ainsi, la Table Ronde de Bruxelles constitue un mécanisme qui devrait permettre de répondre à cette nécessité de concertation. La RCA et les bailleurs de fonds, dans un dialogue ouvert et constructif, doivent s’entendre sur la politique qu’ils veulent mettre en œuvre et les moyens qu’ils y consacreront.
*La conférence ou réunion d’une Table Ronde comme celle de Bruxelles doit donner lieu à une phase de préparation. Pour ce faire, comme elle se tient à Bruxelles, la Délégation de l’Union Européenne à Bangui et le Gouvernement Centrafricain doivent mettre en place un Groupe de Travail interministériel de pilotage, de coordination et de suivi de ce processus. A ce groupe, il pourrait être associé le Service économique de l’Ambassade de France au titre de la Coopération économique, monétaire et financière entre les deux pays. Ce groupe doit avoir pour but de préparer la documentation qui constituera la base des discussions lors de la Conférence de Bruxelles.
II.2. Présentation générale du dispositif
Le partenariat entre la RCA et les donateurs doit être formalisé par cette Table Ronde. Dans ce cadre, il faut associer les agences de l’ONU sur place à Bangui, l’Union Européenne, la BAD, la BDEAC. La BDEAC étant une Institution de la CEMAC devrait jouer le rôle de Chef de file, à côté de la Délégation de l’Union Européenne à Bangui qui est concernée en premier lieu, parce que la Table Ronde se tient Bruxelles.
Une Table est un processus qui se déroule en plusieurs étapes. Nous allons retenir un cycle de trois (3) phases.
A- LA PHASE PREPARATOIRE
Cette première phase se décline en plusieurs phase :
– la désignation des partenaires qui seront impliqués dans le processus tant du côté du gouvernement que des partenaires au développement ;
– la mise en place des instances qui participeront à la préparation de la Table Ronde et qui seront regroupées en trois entités :
(a) Le Comité de pilotage qui sera composé d’un secrétariat technique et d’un comité technique et aura les fonctions suivantes : (i) Coordination ; (ii) rédaction des documents ; (iii) validation technique des documents ;
(b) la Commission sectorielle sera chargée de la réflexion et l’élaboration de la politique économique nationale, des stratégies et des moyens d’action, et des orientations programmatiques ;
(c) le Haut Comité sera chargé de la validation finale des documents leur donnant le caractère officiel.
– Le lancement effectif du dispositif qui demande la tenue d’une réunion officielle de lancement. Cette réunion devrait être présidée par le Premier Ministre, assisté par le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale en tant coordonateur de l’aide extérieure de l’Etat et du Ministre des Finances et du Budget en tant gestionnaire de l’Etat. Cette réunion doit être la plus large possible. Elle doit s’adresser à tous les départements ministériels concernés par la politique économique : instances nationales, représentations des partenaires au développement, les ONG, la société civile, la diaspora, le secteur privé, les syndicats. C’est l’occasion pour le Gouvernement d’indiquer clairement son leadership sur ce processus caractérisé par :
* une appropriation nationale. Tous les acteurs nationaux tant les décideurs que les techniciens de la chose publique, que les acteurs extérieurs à l’Etat doivent se reconnaître dans les documents qui seront présentés à la Table Ronde. Le dispositif mis en place doit chercher constamment le consensus et pour ce faire, les documents doivent reproduire ce consensus.
* une implication des partenaires extérieurs au développement à travers le processus de la Table Ronde, le Gouvernement doit chercher l’appui des bailleurs de fonds. Il revient au Gouvernement de garder la maitrise du processus tout en prenant en compte le point de vue des partenaires auxquels il demande l’appui. Dans cette étape, ce sont les techniciens qui sont impliqués, à savoir les techniciens des départements ministériels, les partenaires nationaux et les agences de développement. Les responsables du pilotage du processus de la Table Ronde doivent être vigilants sur ce point. Ils doivent s’assurer la liaison entre les techniciens et leurs responsables décideurs.
– La finalisation des documents : La concrétisation de cette épate doit déboucher sur les documents constituants la base des discussions lors de la Table Ronde. La finalisation des documents marque la fin du travail technique. Les documents produits par la Commission sectorielle doivent avoir la validation technique de tous les acteurs des domaines sectoriels. Ils doivent être le fruit de multiples consensus, eux-mêmes, résultats de négociations. Ces documents doivent comprendre au moins quatre (4) grands domaines : (i) la revue sectorielle, (ii) le cadrage macro-économique, (iii) la politique et les stratégies, (iv) les priorités et orientations programmatiques.
L’esprit général de ces documents doit consister à présenter la politique économique du pays et les réalisations que le Gouvernement compte mener à bien au cours des prochaines années. Ces documents doivent permettre de sceller le consensus le plus large possible entre tous les acteurs économiques et sociaux du pays. Ils doivent être le meilleur compromis possible entre les points de vue de tout le monde sans pour autant que le Gouvernement renie ses Convictions. On peut présenter les dossiers de la réunion de la Table Ronde de Bruxelles en deux volumes : Tome I et Tome II. Ces deux tomes peuvent s’articuler de la manière suivante : (i) Tome I : ce premier tome fournir davantage de détails et faits économiques:
Tome I : Diagnostic, Politique et Stratégies. Il s’agit ici de présenter la politique économique du pays pour les prochaines années (Actualités et Perspectives). Cette politique ne peut se comprendre que par un diagnostic préalable de la situation économique nationale. De même, cette politique doit être mise en perspectives par rapport au contexte économique, social et environnemental du pays. Pour la clarté, ce Tome peut se décliner en 4 partie : (i) environnement général du pays ; (ii) le diagnostic de la situation économique, sociale et environnementale ; (iii) la politique économique définie : les priorités, les stratégies et les moyens d’actions ; (iv) le cadrage macro-économique.
Tome II : Les Orientations Programmatiques (Programmes et Projets). Il s’agit ici de présenter les grandes orientations programmatiques qui traduisent la politique économique du pays en réalité. Il s’inscrit dans la continuité du Tome I. Ces orientations doivent être élaborées en référence simultanée à la politique économique et au cadrage macro-économique, chacun des éléments ayant été établis en inter-relation. Ces orientations doivent embrasser toutes les Priorités définies pour tous les domaines économiques tant les programmes techniques que les programmes de support..
De l’objectif du Tome II dans le processus, il s’agit pour le Gouvernement d’indiquer les programmes/projets qu’il compte développer pour mettre en œuvre sa Politique. Pour chacun de ces Programmes/Projets, sont indiqués les objectifs à atteindre, les stratégies qui seront mises en place, les moyens financiers nécessaires, en distinguant clairement les investissements et les frais récurrents de fonctionnement. Dans ce Tome II, il doit être aussi indiqué les mesures d’accompagnement que le Gouvernement compte prendre pour faciliter la mise en œuvre des Plans d’Actions. Ces mesures d’accompagnement qui relèvent de la responsabilité du Gouvernement, sont des pré-requis à la mise en œuvre effective de sa politique.
REMARQUE : Les DOCUMENTS à présenter à la Table Ronde doivent être inspirés du PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT. Ce Plan National de Développement doit contenir le Programme d’Investissement Public (PIP).
Le PND (Plan National de Développement) reprend la politique économique du pays et les orientations Programmatiques. L’objectif essentiel d’un PND doit viser à montrer comment le Gouvernement et ses partenaires vont s’y prendre pour mettre en œuvre la politique économique définie par l’Etat. Le PND doit être un processus permanent de Planification-Programmation à mener par le Gouvernement en dehors même du processus d’une quelconque Table Ronde. Il doit donc reprendre la vision globale du système économique comme fondement de sa Programmation-Planification, c’est-à-dire en termes financiers, envisageant autant les dépenses de fonctionnement que celles d’investissement. A ce PND doit s’adosser un Programme d’Investissement Public (PIP).
Le PIP (Programme d’Investissement Public) est un sous-ensemble du PND en ce sens qu’il doit rassembler toute la mise en œuvre de la Politique Economique pour les prochaines années. Le PIP est caractérisé par les éléments suivants : (i) une programmation détaillée des activités qui doivent être mises en œuvre ; il s’agit de programmer la mise en œuvre de la politique économique pour les prochaines années avec le maximum de précisions et détails. Le PIP est considéré comme un Budget pluri-annuel, comprenant les investissements et les dépenses de fonctionnement. C’est un programme à moyen terme de 2 à 3 ans, indiquant avec beaucoup de détails les actions qui seront menées au cours des 2 à 3 prochaines années. Le PIP doit être glissant, c’est-à-dire qui se décale chaque année d’un an. (ii) le PIP doit constituer un ensemble cohérent d’actions pour lesquelles les moyens financiers et humains nécessaires sont en grande partie détermin
ées..
La dynamique des Accords de Coopération ou de Partenariat créée par le processus d’une Table Ronde, est un mouvement continu, et le PIP peut contenir les actions dont les moyens ne sont pas entièrement assurés. Le PIP doit s’appuyer sur des financements sûrs et certains, et non sur des financements aléatoires.
– L’Approbation Politique : c’est la dernière phase importante, une fois la finalisation des documents faite sur le plan technique. Les documents produits par le Comité de Pilotage doivent à travers diverses instances politiques être approuvés : le Haut Comité : c’est un Comité Inter Ministériel, rassemblant les Ministères impliqués dans la Politique du Gouvernement (Premier Ministres et tous les Ministres). Ces documents pourront passer devant la Représentation Nationale (Commission Finance Economie de l’Assemblée Nationale). Ces documents, une fois approuvés par les différentes instances politiques nationales deviennent officiels et seront ceux qui seront présentés à la Table Ronde de Bruxelles.
Il convient de souligner que l’approbation du Ministre de l’Economie, du Plan, de la Coopération Internationale, en raison de son mandat de Coordination de l’Aide Extérieure et celle du Ministre des Finances et du Budget, en raison des incidences sur l’ensemble des finances publiques, reste une nécessité absolue.
Cette étape de préparation demande de la part de tous les techniciens responsables du processus de la Table Ronde de Bruxelles une grande sensibilité politique.
• Il est très important de signaler, une fois, que la date de la réunion est fixée et que les invitations sont envoyées, les dossiers à présenter lors de la Table Ronde doivent être mis à la disposition des bailleurs bien avant la tenue de la réunion.
B- TENUE DE LA TABLE RONDE
De la tenue de la Table Ronde, le Gouvernement attend une VALIDATION par les partenaires au développement ou bailleurs de fonds, de sa politique et des actions qu’il souhaite entreprendre. La VALIDATION est la reconnaissance de la politique du Gouvernement. Le Gouvernement engage sa responsabilité sur la politique qu’il propose et un CONTRAT oral ou écrit est donc passé entre lui (gouvernement) et les bailleurs de fonds. Ce CONTRAT lie les deux parties pour les années à venir. Le Gouvernement s’engage ainsi à mettre en œuvre la politique économique qu’il a proposée et les partenaires au développement s’engagent à respecter cette politique et à ne pas entreprendre d’actions qui seraient contradictoires.
Aussi, le Gouvernement attend un POSITIONNEMENT des bailleurs de fonds sur les priorités et les orientations programmatiques qui leur seront proposées par lui. Ce qui signifie qu’au moment de la réunion de la Table Ronde, certains bailleurs de fonds vont déclarer leur souhait d’entreprendre avec le Gouvernement des négociations bilatérales sur la base de ces orientations programmatiques.
Il convient de souligner fortement qu’une réunion de Table Ronde n’est pas avant tout uniquement une réunion de mobilisation de ressources. Elle se situe en amont. Pour mobiliser des ressources, il faut d’abord que le pays dispose d’un bon cadre de politique économique nationale, de bons programmes d’actions qui seront appréciés par les partenaires au développement, grâce à leur pertinence. Sur cette base, la mobilisation des ressources pourra être alors facilitée.
Le communiqué final de la Table Ronde doit reprendre les engagements mutuels des deux parties en présence, le Gouvernement et les bailleurs de fonds.
La tenue d’une Table Ronde est un évènement officiel. Il s’agit de présenter officiellement la politique économique du pays aux partenaires au développement (bailleurs de fonds) reconnus par le pays. Le caractère officiel de la réunion induit inévitablement le respect d’un certain nombre de règles de protocole. Toutefois, le respect de ces règles ne doit pas se faire au détriment de l’efficacité.
La réunion de la Table Ronde ne doit pas être l’occasion de discussions oiseuses sans impact sur l’économie. Afin de garder toute crédibilité et toute efficacité, la Table Ronde doit conserver son caractère technique des travaux de la réunion : les participants à cette réunion doivent garder à l’esprit qu’ils doivent discuter sur le fond des propositions faites par le Gouvernement.
L’officialité de l’évènement doit être perçue comme un élément positif ; il s’agit de donner aux travaux techniques toute visibilité et toute crédibilité. Il est utile que le Gouvernement porte à la connaissance de la population des pays invités la tenue de la Table Ronde. Pour ce faire, il doit inviter la presse écrite ou parlée ou télévisuelle aux cérémonies d’ouverture et de clôture de l’évènement et organiser des conférences de Presse.
Il est plus qu’important de rappeler que le BUT de la Ronde proprement dite consiste à obtenir de la part des Bailleurs de fonds un CONSENSUS et un ENGAGEMENT ferme de soutenir la politique du Gouvernement par le financement de son programme.
Mais, ce genre de réunion doit être à sa juste place. Une Table Ronde n’est pas la panacée universelle et elle ne résoudra pas tous les problèmes auxquels le pays est confronté. Elle n’est qu’un moment privilégié où le Gouvernement et les partenaires au développement se retrouvent pour partager leurs points de vue et adopter une stratégie commune.
– C- L’APRES TABLE RONDE.
Le processus de la Table Ronde ne doit pas s’arrêter à la tenue de la Table Ronde. Il est à noter que de nombreuses tables Rondes n’ont pas donné les résultats escomptés (c’est le cas de celle de 2011), simplement parce que le processus s’est arrêté à la réunion de Bruxelles.
Les engagements spécifiques ou annonces des partenaires au développement ou bailleurs de fonds, ne se font pas lors de la Table Ronde. Tout au plus, ceux-ci vont-ils indiquer leur positionnement, c’est-à-dire leurs intérêts pour appuyer l’effort du Gouvernement dans un domaine donné. La formalisation d’une proposition se fera après la réunion de la Table Ronde. C’est alors que le Gouvernement, sur la base de cette proposition, doit reprendre contact avec ce partenaire au développement pour négocier un Accord de coopération ou de partenariat qui formalisera les engagements mutuels et définira les modalités opérationnelles de mise en œuvre.
La consolidation progressive de tous ces Accords viendra alors renforcer la planification-programmation qui aura avant été entreprise au niveau du Gouvernement. Cet ensemble d’activités doit alors être coordonnée. Il s’agit donc pour le Gouvernement de mettre en place des mécanismes qui permettent une implantation coordonnée de tous les engagements des partenaires de sorte à rationaliser les moyens et harmoniser les pratiques. Dans le même temps, le Gouvernement devra poursuivre le dialogue avec les partenaires au développement et maintenir ses objectifs de recherche de consensus. Il doit être atteint de manière permanente. C’est à ce prix qu’on peut aboutir à un succès.
III- LE MECANISME DE LA TABLE RONDE.
Il est important de noter que la Table Ronde est un mécanisme de réunion, de concertation de Groupe participatif et doit être orienté vers les problèmes macroéconomiques et des problèmes de développement et de réduction de la pauvreté d’un pays. Elle doit suivre deux objectifs à deux perspectives en ce qui concerne la RCA:
1)- Face à un environnement macro-économique dégradé, détruit, la Table Ronde doit conduire dans les meilleurs délais à une Stabilisation financière de manière à retrouver les grands équilibres macro-économiques qui sont les conditions préalables à tout développement soutenu et durable. Elles doivent s’inscrire dans une perspective à court terme.
2)– La Table Ronde dans un deuxième temps, doit s’inscrire dans une perspective à Moyen et long terme pour qu’elle vise à ce que le pays définisse un cadre cohérent de développement pour l’avenir.
Ainsi, les documents élaborés pour la Table Ronde doivent constituer :
– Le document de Politique Economique et Financier du pays, établi par le Gouvernement qui regroupe toutes les études détaillée sur la politique économique, les stratégies, et les moyens de mise en œuvre des projets et programmes chiffrés.
En définitive, le Processus d’une Table Ronde consiste en la recherche d’un consensus entre le Gouvernement et ses bailleurs de fonds (donateurs) autour de la politique de Reconstruction du pays, des priorités d’actions et des orientations programmatiques.
Pour ce faire, le Gouvernement aura besoin d’une programmation détaillée et chiffrée, car cela signifiera alors qu’il doit négocier avec les partenaires au développement sur des bases solides et crédibles. On doit venir à la Table Ronde avec une programmation bien détaillée pour mettre les partenaires devant une situation qui consiste à prendre, au lieu d’hésiter. Cela évitera une espère de foire à projets, mais à des projets préalablement déterminés.
IV- LES PRINCIPES D’UNE TABLE RONDE.
La Table Ronde ne doit pas être vue comme une réunion où il est demandé aux bailleurs de fonds de choisir parmi une longue liste de projets et programmes, ceux qui sont mieux conformes aux critères de financement des donateurs, pour éviter que les discussions de fond sur le programme du Gouvernement soient totalement absentes. Elle doit permettre des discussions de fond sur le programme du Gouvernement. Le processus de Table Ronde doit mettre l’accent sur le dialogue concernant les politiques économique du pays et élargir la participation au-delà des principaux partenaires.
Le processus de La Table Ronde doit s’inscrire dans les mécanismes de planification de programmation et de gestion économique du pays. La démarche doit être située dans le cadre de la politique économique global et cohérent du pays avec la participation de tous.