COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Jai appris par voie de presse, depuis Luanda où je suis en visite privée, que le Groupe de Travail de la Société Civile-GTSC- a lancé un appel aux Banguissois à leffet dobserver trois jours de deuil et de jouer des notes de casseroles, du 24 au 27 octobre 2017, pour dénoncer les violences dans le pays.
Cet appel, qui ne saurait laisser tout républicain indifférent, excite en moi une grande indignation, dans la mesure où ce groupe nest pas la caisse de résonnance du peuple centrafricain encore moins de la société civile nationale dont les composantes sont :
- le groupe dassociations des jeunes ;
- le groupe dassociations des femmes ;
- le groupe dassociations de défense des droits de lhomme ;
- le groupe dassociations savantes, universitaires, de recherche ;
- le groupe dassociations culturelles, sports et loisirs ;
- le groupe dassociations des syndicats de travailleurs et corporations ;
- le groupe dassociations philanthropiques et humanitaires ;
- le groupe dorganisations patronales ;
- le groupe des confessions religieuses.
IL est de ce point de vue absolument nécessaire de rappeler que la société civile, souvent galvaudée, doit sapproprier son rôle de contrepoids à la société politique et se limiter à émettre des idées, à être une boite dexpertises, à sonner lalarme lorsquil y a dérapage de la part des acteurs politiques et à exercer une influence intellectuelle et morale afin dobtenir satisfaction des besoins collectifs.
Au lieu dêtre une source dinnovation sociale et de contribution à la transformation de la société, tout en gardant son indépendance vis-à-vis de la classe politique, le GTSC, manquant de visibilité et de lisibilité, se caractérise par son attitude de subordination aux entités politiques. Ses observations et actions, savamment orchestrées au sein des états majors des partis politiques irresponsables, ne sont pas liées à lintérêt supérieur de la Nation, mais à une coloration politique.
Dans un tel contexte, je réalise que lutilité sociale de cette composante de la société civile se trouve désormais altérée, car, jamais la société civile ne doit pas être le tremplin indiqué pour la promotion politique. C’est pourquoi elle doit trouver de nouvelles formes dactions collectives pour être en mesure de formuler, conformément à sa mission, des réponses adaptées aux principaux défis sociaux
Lappel à sarmer de chaudrons pour plaider une cause commune, quitte à taper fort au point où le fond de la casserole nait pas à résider à lassaut de la louche, ne produira pas l’effet escompté. Ce nest pas le tintamarre dérisoire des casseroles qui apportera des solutions durables aux violences.
Les concertistes du GTSC, qui ne cessent de faire la pluie et le beau temps, doivent bien noter que lémission de bruits assourdissants durant trois jours, porte atteinte à la tranquillité publique et à la santé humaine.
Je tiens aussi à partager ma vive indignation contre ce groupe, qui a choisi la même date où le Secrétaire Général des Nations Unies effectuera une visite de travail dans notre pays pour se mettre aux casseroles.
Couvrir d’opprobre une Institution qui est au chevet de notre pays agonisant, laidant à sortir du gouffre dans lequel il est plongé par la faute des politiciens véreux, n’honore pas la République.
Je rappelle que lors dévénements précédents, organisés à la même période lan passé par le même groupe, qui na ni pouvoir ni compétence dagir au nom de la société civile nationale, lentreprise téméraire des jeunes aux conduites addictives, armés et positionnés sur les barricades érigées pour la circonstance, dans une marche pourtant dite pacifique, avait occasionné plusieurs morts dans des échauffourées entre manifestants et forces internationales.
Dans ce contexte, regrettable, pour éviter toute réitération de tels actes, préjudiciables à lEtat et aux familles des victimes, et protéger la population, je demande aux services de lEtat de prendre des mesures préventives.
Je demande aussi et surtout aux Banguissois de se garder découter des imposteurs à la solde de certains politiques dont l’agenda est différent de celui de la vision de défendre la République.
Fait à Luanda, Le 17 octobre 2017
Dr Doctrouvé Euloge KOI
Personnalité politique indépendante
Enseignant-Chercheur en science politique
Ancien Directeur de Cabinet
Email : beafrika.dek@gmail.com