Afrique Soir / Corbeau news
Les révélations preuves à l’appui que vient de faire l’hebdo Jeune Afrique sur comment Mme Catherine Samba-Panza a mis la main sur 1,132 milliard de F CFA sur un total de 10 millions de dollars (7,8 millions d’euros)du don angolais à la République centrafricaine pour faire face en urgence à la crise humanitaire et sociale due notamment au retard des salaires des fonctionnaires, apportent la preuve s’il en était besoin, que cette dame sortie du néant, n’est qu’une vulgaire voleuse.
Présentée abusivement en janvier dernier peu après la mascarade de son élection par 75 membres du CNT comme celle par qui viendrait le salut de la RCA et des Centrafricains, Catherine Samba-Panza avait fait illusion au début et soulevé de grands espoirs mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’aussi bien ses compatriotes que la communauté internationale et ses alliés du début, s’aperçoivent qu’il y a eu erreur sur la marchandise. Un fait alors passé inaperçu devait déjà pourtant alerter sur la vraie nature de cette bonne femme. Ce n’est pas elle-même qui a payé la caution financière de 2 millions de F CFA exigée pour valider les candidatures, mais Rachel Ngakola la compagne de Mahamat Kamoun. Est-ce un hasard si l’une a été nommée DG des douanes et le conjoint, d’abord conseiller spécial puis maintenant premier ministre.
Ce n’est pas non plus par hasard si Mahamat Kamoun faisait partie du premier voyage en mars dernier à Luanda de dame Samba-Panza. Il n’est pas étonnant d’apprendre que les recettes de la douane aboutissent directement dans l’escarcelle de Rachel Ngakola qui doit sans doute partager cela avec son bonhomme. A telle enseigne que tous les diplomates en poste à Bangui s’en sont émus à dame Catherine qui continue de faire la sourde oreille. Elle a été aperçue en juin dernier en pleine cure de thalassothérapie dans une maison dédiée à Biarritz dans le sud-ouest de la France !
C’est sans doute aussi Kamoun qui a suggéré à sa patronne d’exiger du président angolais que la moitié de la manne financière soit versée en espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui fut fait, afin de procéder ensuite comme on l’a vu, à une coûteuse opération de change à Douala qui a au demeurant permis à Ecobank de soutirer au passage plus de 130 millions de F CFA qui auraient pu permettre de résoudre certaines difficultés du pays ! Impliqué dès le début dans ce détournement de deniers publics, Mahamat Kamoun apparaît clairement comme un des principaux complices de la voleuse et ne pouvait donc que l’emporter sur Karim Meckassoua dans le choix de Samba-Panza de nommer un premier ministre alors qu’elle avait pourtant dit à tous ses soutiens qu’elle nommerait plutôt Meckassoua qui est loin d’être un béni oui oui et qui ne demandait vraiment rien.
Soigneusement tenu à l’écart de ces mics-macs bien que ministre des finances d’alors, on comprend mieux pourquoi Rémy Yakoro qui avait menacé de démissionner entre temps à cause du détournement de ce don angolais, n’a pas été reconduit dans le gouvernement de Kamoun. Là aussi, ce n’est pas le fruit du hasard. On est atterré de savoir par la lecture du courrier du DG du Trésor, Gabriel Madenga, que c’est celui-ci qui informait son ministre du versement d’une partie de l’argent du don angolais sur le compte du Trésor alors que c’est l’inverse qui devrait se faire. On est en vraiment en république bananière ! Mme Samba-Panza est arrivée au pouvoir pour un intérim qui ne devrait pas s’éterniser mais qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour que cela traîne en longueur afin de tirer le maximum de profit pour elle-même, sa progéniture, entourée notamment comme elle l’est de la bande familiale de tribalistes prédateurs Gbanziri de Kouango et autres. Tous ses déplacements à l’étranger occasionnent automatiquement des ponctions du trésor d’un minimum de 150 millions de F CFA de caisse d’avance !
Comment expliquer autrement la récente nomination par décret à la tête du conseil d’administration de l’Agence de Régulation des Télécommunications d’un truand comme Michel Koyt qui a été jeté en prison déjà sousBozizé et n’a retrouvé la liberté qu’en se sauvant lui-même des geôles du camp de Roux à l’arrivée des Séléka. Ce monsieur doit toujours des comptes à la justice dans l’affaire du prêt indien et de la société SONATU qu’il a bouffé avec Bozizé. Les liens de parenté qu’il a avec Mme Samba-Panza ne sauraient lui valoir absolution et impunité ! Comment expliquer autrement la nomination comme DG du protocole d’état du Gabonais Amédée Fanga, pourtant déjà retraité au Gabon mais du seul fait que sa maman est une Sokambi donc Gbanzizi, il peut encore jouer les prolongations en RCA !
Que retiendra l’histoire après le départ du pouvoir d’une telle voleuse comme Catherine Samba-Panza sinon qu’elle s’est illustrée par un maigre bilan alors qu’elle a fait croire au départ qu’elle venait pour redresser les choses et rétablir la sécurité pour préparer les élections. Présidente par intérim de la transition, elle se prend pour une cheffe d’état élue au suffrage universel et pouvant traiter d’égal à égal avec ses « pairs » ! Quel culot alors qu’elle n’est en réalité pas grand-chose ! Qu’attendent le CNT et les syndicats pour leur demander des comptes, aussi bien à elle qu’à Mahamat Kamoun ?
Article publié par: Afrique Soir