Centrafrique : à Dimbi,  un travailleur centrafricain de la mine chinoise se noie en tentant de sauver des Chinois, son corps retrouvé trois jours plus tard

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à Dimbi,  un travailleur centrafricain de la mine chinoise se noie en tentant de sauver des Chinois, son corps retrouvé trois jours plus tard

 

Le cadavre d'un employés des mines chinoises à Dimbi, dans la préfecture de la Basse-Kotto, au centre-Est de la République centrafricaine
Le cadavre d’un employés des mines chinoises à Dimbi, dans la préfecture de la Basse-Kotto

 

Rédigé le 12 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Un drame s’est produit lundi 6 octobre 2025 sur le site minier chinois de Dimbi. Un conducteur de charrette centrafricain travaillant pour des exploitants chinois a perdu la vie en tentant de sauver ses employeurs tombés dans la rivière Coteau.

 

À Dimbi, depuis des années, les exploitants chinois utilisent des charrettes pour transporter le matériel d’exploitation aurifère  et font leurs activités minières sur la rivière Coteau.  Mais le Lundi dernier, la charrette conduite par le travailleur centrafricain a chaviré et plongé dans l’eau. Les Chinois qui se trouvaient à bord sont tombés dans la rivière.

 

Le conducteur centrafricain s’est immédiatement jeté à l’eau pour tenter de sauver les Chinois. Il a réussi à en sauver certains, mais mystérieusement, lui-même a été porté disparu. Depuis lundi, on ne voyait plus son corps. Les villageois sont plongés dans l’eau pour le rechercher.

 

Trois jours plus tard, jeudi 9 octobre, le corps du travailleur a finalement été retrouvé dans un état avancé de décomposition. Il a été enterré par sa famille.

 

Ce drame pousse à s’interroger une fois de plus sur les conditions de sécurité sur les sites miniers exploités par des Chinois en Centrafrique. Aucun équipement de sécurité n’est fourni aux travailleurs centrafricains : pas de gilets de sauvetage, pas de dispositifs de sécurité sur les charrettes, aucune formation aux gestes de premiers secours.

 

Les exploitants chinois utilisent la main-d’œuvre centrafricaine pour des travaux dangereux sans aucune mesure de protection. Quand un accident survient, c’est le travailleur centrafricain qui meurt pendant que les Chinois sont sauvés.

 

Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produit. Il y a quatre ou cinq ans, à Sosso Nakombo, des travailleurs centrafricains employés par des Chinois avaient également perdu la vie dans des circonstances similaires. Ces accidents se répètent régulièrement dans le pays, mais rien n’est fait pour améliorer la sécurité des travailleurs.

 

Le gouvernement centrafricain laisse les exploitants chinois opérer sans aucun contrôle, sans aucune exigence en matière de sécurité des travailleurs. Les Chinois exploitent l’or centrafricain avec une main-d’œuvre centrafricaine qu’ils traitent comme de la chair à canon.

 

Ce travailleur est mort en héros, en tentant de sauver ses employeurs chinois. Mais sa mort était évitable. Si les exploitants chinois avaient fourni des gilets de sauvetage, si les charrettes avaient été équipées de dispositifs de sécurité, si les travailleurs avaient reçu une formation, ce drame ne serait pas arrivé.

 

La famille du défunt doit obligatoirement avoir des réponses claires de la part des chinois, mais aussi des autorités centrafricaines. Les autorités centrafricaines, de leur côté,  doivent enquêter sur cet accident. Les exploitants chinois doivent être tenus responsables de ne pas avoir fourni les équipements de sécurité nécessaires. Et le gouvernement doit enfin imposer des normes de sécurité strictes sur tous les sites miniers exploités par des étrangers.

 

Corbeau News Centrafrique présente ses condoléances à la famille du travailleur décédé et appelle les autorités à agir pour que de tels drames ne se reproduisent plus.

 

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