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Centrafrique : 58 ans d’indépendance, Touadera entre amertume et espoirs

 

 

Centrafrique : 58 ans d’indépendance, Touadera entre amertume et espoirs

 

 

13 août 1960 – 13 août 2018, la République centrafricaine commémore son 58ème anniversaire d’accession à la souveraineté internationale. A l’occasion, le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera, dans son adresse à la Nation, a relevé une amertume que le sang versé pour l’indépendance continue malheureusement de couler aujourd’hui.

« Je voudrais dédier ce jour à tous les héros qui ont versé sueur et sang parfois jusqu’au sacrifice suprême pour que nous soyons libres. Au cours de cette commémoration, souvenons-nous d’eux avec humilité et responsabilité. Car aujourd’hui encore, le sang de nos concitoyens inonde le sol de nos ancêtres, les cris perçants des victimes de la barbarie retentissent à travers nos forêts et collines, les larmes n’ont pas cessé de couler non pas à cause des travaux forcés, mais à cause de la nouvelle forme de colonisation que tentent de nous imposer les terroristes et les mercenaires étrangers qui ont envahi nos villes et villages sous des prétextes fallacieux. Du fait de cette barbarie, certains de nos concitoyens sont contraints de quitter leur terroir alors qu’ils n’ont commis aucun crime digne d’un tel châtiment… », a affirmé le Chef de l’Etat.

La cause de cette régression, selon Touadera, c’est le laxisme des Centrafricains qui ne travaillent pas assez pour donner le sens à leur indépendance. Il accuse le non-respect des valeurs fondatrices de la Nation centrafricaine contenues dans la devise de la République centrafricaine, à savoir ‘’Unité – Dignité – Travail’’. « Toutes les crises dont les contrecoups se font ressentir aujourd’hui, puisent leur racine dans notre absence de confiance réciproque, dans notre décadence morale dans notre vision tronquée de l’Etat ».

« Lors de la célébration du 5ème anniversaire de notre indépendance, je vous invitais à réfléchir sur l’importance du travail sans lequel nous ne pouvons réellement être indépendant. Nous étions arrivés à la conclusion que l’indépendance n’est pas une fin en soi, elle s’entretient, se nourrit et se conforte par le travail. Le travail reste et demeure le seul moyen de promouvoir une condition de vie épanouie pour nous-mêmes et pour la génération future », a expliqué le Président Touadera quant à la notion du Travail.

Quant à l’Unité, le Chef de l’Etat a posé le problème en termes d’exigences : « Pour ce faire, il faut nous unir, éviter les comportements qui nous séparent au lieu de nous unir ». Comme pour parachever ce chapitre sur la devise centrafricaine, Touadera a affirmé que « nous devons, comme par le passé, être digne dans nos attitudes. La dignité est une valeur culturelle des Centrafricains. C’est un comportement irréprochable. Les actes de barbarie et de violence que l’on observe aujourd’hui sont étrangers à notre culture et à nos valeurs traditionnelles ».

Toutefois, Touadera reste optimiste, il compte par ailleurs sur la jeunesse centrafricaine porteuse d’espoir : « je me tourne vers la jeunesse, avenir de notre pays, pour lui demander de tenir ferme la flamme sacrée de nos valeurs et nos traditions et de les porter haut et loin, de ne pas se laisser assaillir des vicissitudes du présent. Notre pays doit se réapproprier son histoire, ses valeurs, ses traditions, ses ressources économiques, ses références culturelles pour sortir des entraves dogmatiques qui conduisent à ces impasses ».

Aussi, s’est-il dit déterminé à poursuivre les réformes en dépit des vicissitudes de son quinquennat. Le Président invite les Centrafricains à lui faire confiance et à son gouvernement.

 

Par : Fred Krock, CNC.

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