Bria (République centrafricaine) – Les trois victimes ont toutes un point commun, leurs numéros de téléphone mobile ont été retrouvés dans le contact téléphonique de la fille adoptive du général Damboucha, commandant en chef du FPRC de la région centre-nord de la RCA.
Dans les régions occupées par les groupes armés issus de l’ex-coalition Seleka, les femmes, en particulier les jeunes filles, n’ont pas droit de disposer dans leur contact téléphonique un numéro d’un homme, si celui-ci ne fait pas partie de sa famille. Cette interdiction, méconnue du public, a été mise en exécution le mardi dernier par le commandant de compagnie de la gendarmerie du FPRC, le tristement célèbre Abdel Ambossoro. Complètement illettré, cet officier gendarme du FPRC est très violent par son comportement envers les civils, d’après les autorités locales.
En effet, le lundi dernier, le commandant de région du FPRC, l’autoproclamé général Damboucha, avait été informé par ses proches que sa fille adoptive de 17 ans possédait un téléphone portable qu’elle communiquait discrètement à ses copains. Sous la pression du général, la fille lui donne le téléphone. C’est en ce moment qu’il constate dans le répertoire téléphonique trois numéros aux noms masculins qu’il suspecte fortement.
Sans aucune forme de vérification, le général appelle son neveu Abdel Ambossoro, commandant de compagnie de la gendarmerie du FPRC à Bria pour lui demander de convoquer sans délai et individuellement dans son bureau les trois jeunes dont les numéros figurent dans le répertoire téléphonique de sa fille.
À leur arriver à la gendarmerie le lendemain, chaque suspect avait droit à une incroyable torture infligée par les soi-disant gendarmes du FPRC durant des heures avant de rentrer.
Parmi les victimes, un jeune d’une vingtaine d’années, connu pour sa grande gueule contre les comportements irresponsables des combattants du FPRC à Bria. Il avait été torturé durant des heures, comme les deux autres victimes, jusqu’au point de perdre complètement la mobilité de son bras droit.
Même si cet acte criminel n’est pas isolé à Bria, il illustre bien le comportement violent et antisocial des groupes armés qui ne cessent d’ailleurs de terroriser les civils qu’ils considèrent comme leur propre mouton.
Pour rappel, le bureau de la gendarmerie du FPRC à Bria se trouve juste derrière le siège de l’OFCA, en face de la Mairie où sont positionnés les soldats FACA et la Minusca. Ceci dit, les actes criminels perpétrés par les rebelles gendarmes du FPRC ne sont pas des actes méconnus des autorités de cette ville, encore moins de la Minusca.
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