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Bientôt, une Agence Nationale de la Sécurité Routière en Centrafrique, financée par la banque mondiale

Bientôt, une Agence Nationale de la Sécurité Routière en Centrafrique, financée par la banque mondiale

Les gendarmes de la brigade motorisée sur le lieu de l'accident pour le constat
Les gendarmes de la brigade motorisée sur le lieu de l’accident pour le constat. Photo CNC

 

 

Bangui, 28 mars 2024 (CNC)  

 La République centrafricaine se prépare à la création d’une agence nationale de la sécurité routière, financée par la banque mondiale.

 

Le contexte et l’urgence d’agir

 

Face à un taux alarmant d’accidents de la route, la République centrafricaine annonce la mise en place d’une agence nationale de sécurité routière. Cette initiative, financée par la Banque mondiale à hauteur de 4 milliards de francs CFA, vise à réduire drastiquement les accidents. Le projet, d’une durée de trois mois, impliquera étroitement les services de la police, de la gendarmerie et des ministères de la Santé et des Transports.

 

Des chiffres alarmants :

 

S’appuyant sur un rapport de 2021 de l’hôpital communautaire de Bangui, le ministère des Transports et de l’Aviation civile souligne l’urgence de la situation : plus de 5 000 cas d’accidents de la route ont été enregistrés, entraînant 208 décès. Ces chiffres ont incité le gouvernement à agir rapidement pour endiguer ce carnage routier.

 

Une approche multidimensionnelle :

 

Selon Joachim Biguet, inspecteur central au ministère des Transports, la stratégie adoptée repose sur une approche systémique incluant la sécurité des véhicules, l’aménagement de la chaussée pour faciliter le passage des piétons et l’amélioration de la signalétique. « La route doit être visible ; Il faut qu’il ‘parle’ pour permettre au conducteur de circuler correctement », souligne-t-il, en se concentrant sur la prochaine installation de panneaux de signalisation.

 

Appui de la Banque mondiale :

 

Francis Ovandambele, spécialiste principal des transports et représentant de la Banque mondiale, justifie l’implication de l’institution en pointant du doigt le taux de mortalité sur les routes d’Afrique centrale, nettement supérieur à la moyenne africaine. Avec 29 décès pour 100 000 habitants et un coût social estimé à 130 millions de dollars, soit environ 6 % du PIB, la nécessité d’intervenir dans le domaine de la sécurité routière est plus qu’évidente.

 

Vers une révision des procédures de délivrance du permis de conduire :

 

Outre les mesures préventives, la Banque mondiale recommande une révision des procédures de délivrance du permis de conduire et la mise en place d’une unité spécialisée dans la prise en charge des victimes d’accidents dans les hôpitaux.

 

Analyse du double langage du régime :

 

Dans un contexte géopolitique tendu, où le président Faustin Archange Touadera, influencé par la Russie, critique ouvertement les institutions occidentales comme la Banque mondiale et le FMI, l’annonce de ce financement met en lumière une réalité complexe. Malgré la rhétorique politique, ces institutions continuent de jouer un rôle clé dans le développement du pays, en particulier dans des secteurs vitaux comme la sécurité routière.

Cette contradiction entre les discours politiques et la réalité du financement soulève des questions sur les stratégies de développement et l’influence géopolitique en République centrafricaine, montrant une facette du pays souvent occultée par les controverses politiques.

 

La stratégie du gouvernement : entre paroles et acte :

 

Alors que le gouvernement centrafricain semble osciller entre le soutien aux BRICS et la dépendance vis-à-vis des financements occidentaux, la mise en place de l’agence de sécurité routière financée par la Banque mondiale peut être considérée comme une stratégie pragmatique pour assurer le bien-être de sa population tout en naviguant dans un paysage géopolitique complexe. Cette situation démontre la capacité du gouvernement à donner la priorité aux besoins immédiats de ses citoyens, malgré une rhétorique souvent anti-occidentale.

 

La route à suivre :

 

Ce projet de sécurité routière, au-delà de son objectif premier de sauver des vies, pourrait également servir de modèle pour d’autres initiatives de développement en République centrafricaine. En démontrant l’importance de la coopération internationale, malgré les tensions géopolitiques, il réaffirme le rôle crucial que les institutions financières internationales peuvent jouer dans les efforts de développement, même dans les contextes les plus politiquement chargés.

 

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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