Barthélémy Wilikon : dix ans de Touadéra ou neuf ? Le gouverneur perd le fil à Yadé

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Barthélémy Wilikon : dix ans de Touadéra ou neuf ? Le gouverneur perd le fil à Yadé

 

Barthélémy Wilikon : dix ans de Touadéra ou neuf ? Le gouverneur perd le fil à Yadé
Barthelemy Wilikon, Gouverneur de la région de Yadé.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Yadé, où le chaos règne en maître, Barthélémy Wilikon trouve encore le temps de célébrer. Sur la radio des nations – unies Guira FM, il vante un optimisme déconnecté, mais à Bokaranga, c’est une bourde qui fait rire plus d’un : dix ans de Touadéra, alors que neuf seulement se sont écoulés.

 

Une célébration qui tourne au fiasco

 

Le 29 et 30 mars 2025, Barthélémy Wilikon était à Bokaranga, dans la région de Yadé, pour deux commémorations : l’anniversaire de la mort du président fondateur Barthélemy Boganda et, selon lui, le « dixième anniversaire » de l’accession au pouvoir de Faustin-Archange Touadéra. Problème : nous sommes en mars 2025, et Touadéra, arrivé au pouvoir en mars 2016, n’a fêté que neuf ans à la tête du pays. Dix ans ? On est encore loin de mars 2026. Alors, d’où Wilikon sort-il cette année supplémentaire ? Une erreur de calcul ? Un lapsus ? Ou une tentative délibérée de gonfler un bilan déjà bien maigre ?

 

Cette gaffe n’est pas anodine. Barthélémy Wilikon, nommé préfet sous Touadéra avant de grimper au rang de gouverneur en 2024, semble avoir perdu le fil. Les habitants de Yadé, eux, n’ont pas oublié : neuf ans de promesses non tenues, d’insécurité galopante et d’écoles sans bancs. Pendant que le gouverneur parade pour célébrer un anniversaire fictif, la réalité le rattrape. Où a-t-il trouvé cette dixième année ? Peut-être dans les privilèges qui l’ont porté de préfet à gouverneur, une ascension qui brouille visiblement sa perception du temps et des faits.

 

Sécurité : un optimisme qui ne trompe plus

 

Sur Guira FM, Barthélémy Wilikon persiste à peindre un tableau rassurant : un « léger mieux » dans la sécurité à Yadé, grâce aux FACA et à la MINUSCA. Mais les violences à Bozoum, à Tataly ou Nzoro :  morts, pillages, maisons brûlées,  contredisent ses belles paroles. Les habitants accusent les soldats FACA, soutenus par les milices du MCU et les mercenaires de Wagner, d’attiser les tensions en s’en prenant aux villages. Les rebelles de 3R, appelés au renfort par la population,  ripostent, et le cycle infernal continue. Barthélémy Wilikon, lui, parle de « bandits » et appelle à l’optimisme. Mais qui croit encore à ces discours quand les déplacés s’entassent et que les réfugiés fuient toujours ?

 

La base temporaire de la MINUSCA à Bozoum, saluée par le gouverneur, arrive comme un pansement sur une plaie béante. Trop peu, trop tard. Les « efforts » qu’il évoque – FACA, police, gendarmerie – restent des mots sans substance. Neuf ans après les promesses de paix, Yadé est un champ de ruines, et Wilikon, perdu dans ses célébrations, semble incapable de l’admettre.

 

L’éducation en lambeaux

 

À Bokaranga, où il a célébré son anniversaire erroné, Barthélémy Wilikon a vu de ses yeux les enfants assis par terre dans des écoles délabrées. Il le déplore, reconnaît que ces conditions sabotent leur avenir, mais que fait-il ? Rien. Pas une solution, pas un plan. Juste un « soyons optimistes » qui sonne comme une insulte aux familles laissées pour compte. Neuf ans de pouvoir – pas dix, monsieur le gouverneur – et toujours pas de tables ni de chaises. Où est passée cette dixième année miracle qui aurait pu changer la donne ?

 

Un gouverneur déphasé

 

Barthélémy Wilikon n’est pas un novice. Intelligent, calculateur, il sait ce qu’il dit. Alors pourquoi inventer une année de règne pour Touadéra ? Cherche-t-il à flatter le président, à embellir un bilan désastreux, ou à se faire bien voir pour une nouvelle promotion ? Les Centrafricains de Yadé méritent une explication. Car cette erreur n’est pas un simple dérapage : elle trahit un homme dépassé, englué dans un système qui récompense les discours plutôt que les résultats.

 

Pendant que Barthélémy Wilikon célèbre des anniversaires fictifs, la région qu’il dirige sombre. Neuf ans de chaos, et il parle de dix. Peut-être, comme le disent les habitants, « la bouche qui mange ne sait plus compter ». Mais une chose est sûre : les mots ne suffisent plus. Wilikon doit des réponses, pas des illusions….

 

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