mardi, décembre 17, 2024
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Bangui veut lutter contre l’exploitation illégale des mines

Texte par: DW français
Publié par: Corbeaunews Centrafrique

En Centrafrique, la fraude et l’exploitation illégale sont monnaie courante dans le secteur minier, notamment aurifère.

Le gouvernement de Centrafriquea décidé de poursuivre ceux qui exploitent illégalement l’or. C’est le cas notamment à Sosso Nakombo, dans le sud-ouest du pays, où une mission de contrôle gouvernementale a ordonné la saisie des équipements de plusieurs ressortissants chinois, partenaire d’une coopérative locale, qui exploitaient illégalement un filon d’or. Un représentant local de l’Etat était aussi impliqué.

Sept mois après le retrait du permis d’exploitation à la coopérative Kamsona, pour exploitation illégale et dégradation de l’environnement, la mission de contrôle, conduite par le ministre des Mines Rufin Bénam Beltoungou, a constaté que celle-ci poursuivait son exploitation en toute illégalité :

“Nous sommes sur le permis de la coopérative Kamsona, ce permis est la propriété d’une autorité locale. Nous avions retiré ce permis pour destruction de l’environnement, exploitation illégale et introduction d’étrangers sur le site. Mais voilà que nous revenons quelques mois après et nous constatons que les activités d’exploitation illégale continuent par cette coopérative avec l’appui de ses partenaires, un groupe de ressortissants chinois.”

Les dégâts environnementaux sont importants. Cette exploitation a dévié par exemple plusieurs cours d’eau de leur lit sur des kilomètres. Sidéré, le ministre a parlé d’un défi à l’autorité de l’Etat et a annoncé des sanctions :

“C’est un défi pour l’autorité de l’Etat, surtout que le propriétaire de ce permis est une autorité locale. D’ailleurs, le code minier fait interdiction à une certaine catégorie de personnalité de pouvoir se livrer à des activités d’exploitation minière. Il a fait usage d’un prête-nom pour avoir un permis et il a exploité. La production n’est pas déclarée, il reprend les activités illégalement et continue de détruire l’environnement.”

Contre-attaque

Selon Rufin Bénam Beltoungou, “la loi doit s’appliquer dans toute sa rigueur, des mesures doivent être prises puisque le détenteur de ce permis, qui ne l’est plus d’ailleurs, est une autorité locale et il n’avait pas droit à se livrer à de telles activités.”

Au titre de sanctions, la saisie des équipements des partenaires chinois de la coopérative Kamsona a été mise en œuvre. Mais Albert Nakombo, le détenteur du permis pour la coopérative Kamsona, n’exclut pas une procédure contre l’Etat :

“Il n’y a pas eu de saisie mais plutôt un enlèvement de biens. En principe, si une coopérative est dans une infraction, l’Etat devrait notifier la situation aux intéressés. Cela n’a pas été le cas. Nous avons reçu une visite inopinée dans notre chantier et à la sortie du chantier. Un véhicule avait été loué au Cameroun pour apporter à manger aux ressortissants chinois qui travaillent à Sosso Nakombo. Le commandant de l’Unité spéciale anti-fraude l’USAF a interpellé ce véhicule. On sera obligé de saisir la justice.”

Si le retour de l’Etat est déterminant pour stopper la fuite des capitaux et l’assainissement du secteur minier, cette affaire est seulement la partie visible des maux qui minent le secteur. Elle illustre aussi la protection locale dont jouissent certaines coopératives.

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