Bangui, carrefour de la biodiversité : la COMIFAC en quête de solutions pour l’Afrique centrale

0
33

Bangui, carrefour de la biodiversité : la COMIFAC en quête de solutions pour l’Afrique centrale

 

Bangui, carrefour de la biodiversité : la COMIFAC en quête de solutions pour l’Afrique centrale
Le ministre Thierre Kamach

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Depuis le 15 avril 2025, Bangui accueille un événement d’envergure : la 39e réunion du Groupe de travail biodiversité de la COMIFAC. Pour la première fois dans la capitale centrafricaine, experts, décideurs et partenaires des onze pays d’Afrique centrale se réunissent afin de relever un défi commun : préserver la richesse écologique du bassin du Congo et répondre aux engagements mondiaux pour la biodiversité. Entre discussions stratégiques et projets concrets, cette rencontre pourrait poser les bases d’une coopération régionale renforcée face à l’urgence climatique.

 

En effet, la République centrafricaine marque un tournant dans son engagement environnemental en ouvrant ses portes à la 39e réunion du Groupe de travail biodiversité de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC). Pendant plusieurs jours, Bangui devient le théâtre de débats cruciaux, réunissant des délégations du Cameroun, du Tchad, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la RDC, du Rwanda, du Burundi, de Sao Tomé-et-Principe, de l’Angola et de la RCA elle-même. Au cœur des échanges : la mise en œuvre des engagements pris lors de la COP16 sur la biodiversité, tenue en décembre 2024 à Cali, en Colombie, et la préparation de la COP17 prévue pour 2026.

 

L’Afrique centrale, avec son bassin du Congo,  deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie,  joue un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique. Les forêts de la région séquestrent environ 70 milliards de tonnes de CO2, mais elles sont menacées par le braconnage, l’exploitation illégale du bois et les pressions économiques. Les discussions à Bangui se concentrent sur des solutions concrètes : protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030, conformément aux objectifs mondiaux, harmoniser les politiques nationales pour créer des corridors transfrontaliers pour les espèces migratoires, comme les éléphants, et renforcer la surveillance des écosystèmes grâce à des technologies comme les drones ou l’intelligence artificielle.

 

Dans son discours d’ouverture, Thierry Kamach, ministre centrafricain de l’Environnement, a insisté sur l’importance d’une action collective : « La Centrafrique est fière d’accueillir cette réunion historique. Notre patrimoine naturel est un trésor commun, et sa préservation passe par des efforts partagés. » De son côté, Hervé Martial Maïdou, secrétaire exécutif de la COMIFAC, a appelé à une voix unie dans les négociations climatiques : « Nos forêts sont un atout mondial, mais nous avons besoin de financements pour les protéger. »

 

Les débats ne se limitent pas aux grandes déclarations. Des projets concrets émergent, comme un programme de recyclage des déchets à Bangui, cité en exemple pour promouvoir une économie verte, ou la formation d’écogardes soutenue par l’Union européenne. Les participants explorent aussi des pistes de financement, notamment via le Fonds vert pour le climat et des partenariats avec le secteur privé, à travers des initiatives comme la compensation carbone ou l’écotourisme.

 

Un autre enjeu majeur est l’intégration des communautés locales, notamment les populations pygmées, qui demandent une meilleure représentation dans les décisions. « Les aires protégées ne peuvent pas exister sans les gens qui vivent sur ces terres », souligne un représentant communautaire. Cette question, comme celle des espèces invasives – à l’image de la jacinthe d’eau qui asphyxie les rivières – figure parmi les priorités.

 

À l’issue de la réunion, les pays membres devraient adopter la « Déclaration de Bangui », une feuille de route visant à renforcer les aires protégées, qui ne couvrent aujourd’hui que 15 % du bassin du Congo, et à promouvoir la bioéconomie, notamment via la valorisation des plantes médicinales et l’agroforesterie. Un plaidoyer pour un siège africain au sein du Fonds mondial pour la biodiversité est également attendu.

 

Cette rencontre intervient dans un contexte d’urgence. L’Afrique centrale subit de plein fouet les effets du changement climatique, avec des sécheresses et des inondations de plus en plus fréquentes. Par ailleurs, 80 % des populations rurales dépendent des ressources naturelles pour leur survie, ce qui rend la gestion durable de ces écosystèmes cruciale. Les ONG, comme la Wildlife Conservation Society, saluent l’initiative mais appellent à des actions rapides : « Les engagements doivent se traduire par des mesures sur le terrain. »

 

La réunion de Bangui pourrait ainsi marquer un pas vers une souveraineté écologique renforcée, à condition que les promesses se concrétisent par des financements et des politiques fermes contre la déforestation. Le rapport final, attendu le 18 avril, sera scruté de près. En attendant, Bangui s’affirme comme un carrefour de l’espoir pour la biodiversité africaine….

 

CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC