Après la torture par les Wagner : Tensions accrues entre la famille, les collègues de l’ébéniste et la direction de la CNS

Publié le 27 juin 2024 , 5:17
Mis à jour le: 27 juin 2024 5:20 pm

Après la torture par les Wagner : Tensions accrues entre la famille, les collègues de l’ébéniste et la direction de la CNS

 

Une patrouille de la compagnie nationale de sécurité (CNS) dans une rue de Bangui. Photo CNC / ickael Kossi
Une patrouille de la compagnie nationale de sécurité (CNS) dans une rue de Bangui. Photo CNC / ickael Kossi

 

Après son enlèvement par la CNS et une séance de torture de six heures aux mains des Wagner, la famille et les collègues de l’ébéniste confrontent maintenant la direction de la CNS, exigeant des réponses sur les motifs de son transfert aux mercenaires et les détails de l’intervention. La tension monte alors que les proches de l’artisan cherchent des explications pour cet acte qui semble trahir les principes de la justice et de sécurité nationale.

 

Bangui, 28 juin 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Rappel des faits : Commande Modifiée et Conflit de Paiement

 

Jean Sylvestre Mangoumbele, connu sous le nom d’ASSO, est un sculpteur talentueux de Bangui. Le 17 juin, un membre des mercenaires russes de Wagner lui a passé une commande pour sculpter les nouvelles insignes des paramilitaires russes, les IW9 Wagner. Entre temps, le client a été évacué en urgence pour des raisons de santé, confiant la gestion de la commande à ses collègues.

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Wagner et sa Pression croissante.

 

Après la commande initiale faite, deux mercenaires russes sont revenus et commencent à visiter fréquemment la boutique d’ASSO, exigeant des modifications constantes et augmentant le coût initial de la commande. Finalement, le travail est terminé et prêt à livrer. Mais lorsque les deux mercenaires, revenus pour récupérer leur produit, ils ont tenté de le faire sans payer les frais supplémentaires. Devant cette situation, l’ébéniste, surnommé ASSO a refusé de leur remettre le produit sans le paiement des frais supplémentaire, provoquant ainsi leur colère.

 

 

Tentative d’enlèvement et résistance des collègues.

 

Frustrés par l’impasse, les deux mercenaires russes du groupe Wagner ont tenté d’enlever Mangoumbele directement depuis son atelier au centre artisanal de Bangui. Cette tentative a été fermement repoussée par ses collègues ébénistes, qui ont fait front commun pour protéger leur confrère. Devant cette résistance, les Wagner se sont retirés temporairement, feignant de partir, mais ont en réalité contacté le général Fabrice Assap, directeur de la CNS.

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Intervention directe de la CNS.

 

Sur appel des Wagner, le général Fabrice Assap, directeur de la CNS, sans mener d’enquête préalable, a immédiatement envoyé son bras droit, un capitaine qui se considère souvent comme le directeur adjoint de la CNS, accompagné d’une dizaine de policiers dans un pick-up. Ces derniers, arrivés au centre artisanal, se sont dirigés finalement vers l’atelier de monsieur Asso. Ils ont été accueillis par des ébénistes espérant clarifier la situation. Croyant pouvoir dialoguer et expliquer le malentendu, Mangoumbele et ses collègues ont accepté de parler aux policiers. C’est ainsi que l’ébéniste a décidé de monter dans le pick-up des policier en direction de la CNS.

 

Remise en route de Mangoumbelé aux Wagner et sa torture en règle.

 

Toutefois, en route vers la direction de la compagnie nationale de sécurité, le convoi a été intercepté par les Wagner qui les attendent en route. Mangoumbele a été pris de force et emmené près de l’aéroport où il a été soumis à six heures de torture. Ce passage brutal a non seulement laissé Mangoumbele dans un état critique mais a également levé le voile sur une collaboration troublante entre la CNS et les mercenaires.

 

Soins urgents et état de santé au pronostic vital engagé.

 

Après avoir enduré 6 heures de torture dans la base des mercenaires russes, Jean Sylvestre Mangoumbele a été transporté en urgence à l’hôpital communautaire. Face à la gravité de ses blessures, les médecins sur place ont rapidement décidé de le référer à la clinique de Médecins Sans Frontières (MSF) pour un traitement spécialisé. Malgré les soins reçus, son état reste critique. Il se repose actuellement à son domicile, sous surveillance médicale constante, mais les séquelles de la torture demeurent profondes et perturbantes.

 

Confrontation avec la CNS.

 

Les parents et collègues de Mangoumbele, déterminés à obtenir des explications sur cet acte criminel, se sont rendus à la direction de la compagnie nationale de sécurité. Ils se sont dirigés d’abord vers le capitaine de police qui avait dirigé l’opération d’enlèvement. Ils ont tenté de le questionner. Mais devant leurs questions pressantes, le capitaine a refusé de fournir des détails, se retranchant derrière l’exécution des ordres de sa hiérarchie. Il a clairement indiqué qu’il n’avait fait que suivre les directives du directeur de la CNS, sans autre forme de justification.

 

Tentative de dialogue avec le directeur de la CNS.

 

Insatisfaits et inquiets, les proches de Mangoumbele ont ensuite tenté de rencontrer le général Fabrice Assap, directeur de la CNS  pour discuter directement de l’affaire. Mais à leur grande surprise, à leur arrivée, ils se sont heurtés à un refus catégorique. Le directeur a interdit leur entrée dans la concession de la CNS, bloquant toute tentative de dialogue ou de clarification. Cette attitude autoritaire a provoquer des tensions et le sentiment d’injustice ressenti par la famille.

 

La CNS, une compagnie  en plein chaos, est devenue un outil de Wagner.

 

Le général Fabrice Assap, directeur de la CNS, qui se croyait demi-dieu après sa nomination, a plongé son institution dans un chaos profond. Son manque de capacité managériale et son approche autoritaire ont gravement nui à la structure et à l’efficacité de la CNS. Sous sa direction, la compagnie ne se résume plus qu’à des pratiques douteuses, principalement axées sur l’exploitation financière des étrangers. Les arrestations semblent n’avoir pour but que l’extorsion de fonds, une pratique devenue courante sous son commandement.

De plus, il a imposé des sanctions arbitraires contre ses propres collègues, créant un environnement de travail toxique et inefficace. Cette gestion désastreuse provoque de sérieuses préoccupations quant à l’avenir de la CNS, autrefois respectée, mais qui maintenant, sert principalement à enrichir son directeur au détriment de la justice et de la sécurité. Face à ce désordre, il cherche maintenant à se cacher derrière les mercenaires russes pour protéger son poste.

Nous reviendrons plus en détail sur cette dégradation alarmante dans un prochain article, afin de continuer à surveiller et à rapporter les développements de cette affaire critique.”

 

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