Amdafock : Nouvelle attaque soudanaise dans la ville cette nuit, la population en panique fuit en masse vers la base MINUSCA

0
1059

Amdafock : Nouvelle attaque soudanaise dans la ville, la population en panique fuit en masse vers la base MINUSCA

Les déplacés d'Amdafock se regroupant devant la base de la Minusca dans la ville
Les déplacés d’Amdafock se regroupant devant la base de la Minusca dans la ville. CopyrightCNC

 

 

Rédigé le 21 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Après le massacre des éleveurs arabes soudanais par les mercenaires russes et les premières ripostes soudanaises sur le territoire centrafricain, une nouvelle attaque nocturne a frappé Amdafock, provoquant l’exode de la population vers la MINUSCA.

 

La frontière entre la République centrafricaine et le Soudan s’enfonce davantage dans la violence. Dans la nuit de dimanche à lundi, une nouvelle attaque soudanaise a frappé Amdafock, aggravant une crise qui s’enlise depuis l’incident du 16 septembre dernier impliquant des mercenaires russes. Cette escalade confirme les prédictions les plus pessimistes sur l’embrasement de cette région frontalière.

 

Cette nouvelle agression s’inscrit dans la continuité directe des événements qui secouent la région depuis plusieurs jours. Tout avait commencé le 16 septembre quand des mercenaires russes avaient tué au moins quatre éleveurs arabes soudanais à 25 kilomètres d’Amdafock. Cette attaque d’une violence rare contre les éleveurs soudanais avait immédiatement déclenché des représailles de la part de groupes soudanais qui, trois jours plus tard, avaient attaqué un village situé à sept kilomètres d’Amdafock côté centrafricain.

 

Mais la spirale de violences ne s’est pas arrêtée là. Cette nuit, du dimanche à lundi 22 septembre, les Soudanais ont lancé une nouvelle offensive, cette fois directement contre la population d’Amdafock. L’attaque s’est concentrée dans la zone de Bilibili, où des affrontements ont opposé les assaillants aux jeunes de la localité. Les combats ont fait des victimes, mais le bilan exact reste encore flou en raison de la confusion qui règne sur place.

 

Zachir Eric Takiya, ancien président du conseil préfectoral de la jeunesse de la Vakaga, joint au téléphone par la rédaction du CNC, a confirmé formellement cette nouvelle agression soudanaise depuis Amdafock même. Selon ses informations, l’attaque a causé des blessés et des morts parmi la population locale, sans qu’il soit possible d’établir un décompte précis dans l’immédiat.

 

Face à cette nouvelle vague de violences, la population d’Amdafock a massivement fui ses domiciles pour chercher refuge auprès de la base de la MINUSCA présente dans la ville. Cette fuite collective témoigne de la terreur qui s’est emparée des habitants, désormais convaincus que leur sécurité ne peut plus être assurée dans leurs propres foyers.

 

Le comportement des Forces armées centrafricaines (FACA) déployées dans la ville a ajouté à la confusion générale. Cette réaction des forces censées défendre le territoire national témoigne de leur incapacité à faire face à la situation.

 

Amdafock se retrouve aujourd’hui dans une situation de paralysie totale. La ville est pratiquement abandonnée par ses habitants et ses défenseurs officiels, tous regroupés autour de la base internationale. Cette situation montre l’effondrement complet de l’autorité de l’État dans cette région frontalière stratégique.

 

Cette nouvelle escalade confirme les analyses de Zachir Eric Takiya, qui avait alerté sur la porosité de la frontière centrafricaine lors du dialogue national républicain en 2022. Selon lui, cette frontière ressemble à “deux passoires” qui permettent aux Soudanais et aux Tchadiens d’entrer comme ils le souhaitent sur le territoire centrafricain. Ces populations étrangères connaissent souvent mieux la région que les Centrafricains eux-mêmes.

 

Pendant que cette tragédie se déroule sur le terrain, le gouvernement centrafricain continue de publier des communiqués trompeurs sur la situation sécuritaire dans la région. Le contraste entre la réalité vécue par les populations et la version officielle des événements devient de plus en plus difficile à dissimuler.

 

Cette crise d’Amdafock démontre l’échec total de la stratégie sécuritaire basée sur les mercenaires russes. Leur attaque initiale contre des éleveurs innocents a déclenché un cycle de représailles qui échappe maintenant à tout contrôle. Au lieu de sécuriser la frontière, leur présence a créé une situation explosive qui menace directement les populations civiles.

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC