À quoi une nouvelle charte de bonne conduite électorale est-elle nécessaire ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une charte de bonne conduite électorale, vraiment ? Derrière ce joli nom, c’est le même vieux refrain : un pouvoir qui veut tout tenir, des urnes aux résultats, en laissant le peuple regarder, impuissant, une pièce déjà jouée.
En effet, parler d’une charte de bonne conduite en période électorale dans un pays où tout semble déjà joué d’avance, c’est comme proposer un pansement à quelqu’un qui se noie. L’idée, sur le papier, part peut-être d’une bonne intention : calmer les tensions, encadrer les comportements, éviter les débordements après des élections. Mais soyons sérieux une seconde. Quand les dés sont pipés, quand le résultat est connu avant même que les urnes ne s’ouvrent, à quoi bon multiplier les beaux discours sur le respect des principes démocratiques ? C’est une blague.
Regardons les choses en face. On nous parle d’un projet pour apaiser le climat politique, pour mettre le peuple au centre du jeu électoral. Mais quel peuple ? Celui qui attend, résigné, un score de 90 ou 95 % pour un président qui s’accroche au pouvoir comme à une bouée ? Celui qui sait que les députés ne seront pas élus, mais nommés, comme des pions sur un échiquier déjà truqué ? Cette charte, censée garantir la stabilité, n’est qu’un rideau de fumée pour cacher une réalité agressive : le système est verrouillé, et ceux qui le tiennent ne comptent pas lâcher prise.
On évoque une concertation, un cadre juridique, une commission indépendante. Des mots qui sonnent bien, qui rassurent les âmes naïves. Mais qui y croit encore ? Les institutions comme l’autorité nationale des élections ou le conseil constitutionnelle, censées jouer les arbitres, sont aux ordres. Elles ne sont pas là pour protéger la voix du peuple, mais pour la bâillonner, pour la tordre jusqu’à ce qu’elle dise ce que le pouvoir veut entendre. Alors, à quoi sert une charte si les règles du jeu sont changées en pleine partie, si la Constitution est malmenée pour ouvrir la voie à un troisième, un quatrième mandat, voire à une présidence à vie ?
Ce qui choque, ce n’est pas seulement cette volonté de tout contrôler, de l’urne au verdict final. C’est l’indécence de faire semblant. Pourquoi cette comédie ? Pourquoi brandir des chartes et des appels au respect mutuel quand, dans le même temps, on laisse le peuple centrafricain croupir dans la misère, abandonné à son sort ? La politique, ici, n’est pas un débat d’idées ou un choix collectif. C’est une machine à écraser, à humilier, à fatiguer ceux qui n’ont plus la force de crier.
Les discussions autour de cette charte se poursuivent, nous dit-on. Tant mieux pour ceux qui ont le luxe de discuter. Pendant ce temps, les Centrafricains, eux, ne discutent pas : ils survivent. Ils savent que ces élections à venir ne changeront rien, que le résultat est déjà gravé quelque part dans les coulisses. Et pourtant, on leur demande de jouer le jeu, de faire semblant que leur bulletin compte. C’est insultant.
Si ceux qui tiennent les rênes avaient un minimum de dignité, ils arrêteraient ce cirque. La vie, c’est simple : on monte, on descend, et un jour, on s’en va. Alors pourquoi s’acharner à tout prix sur ce pouvoir, à piétiner un peuple déjà à bout ? Laissez les Centrafricains tranquilles. Ils méritent mieux que des promesses creuses et des chartes qui ne servent qu’à habiller une comédie tragique….
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